Vous
êtes vous seulement demandé, un jour,
pourquoi les pendules font tic-tac…
Savez-vous
que chaque pendule est un monde étrange ?
Il m’est arrivé de visiter, lors d’une de ces
nuits de lune pleine où tout peut arriver, un de ces mondes.
J’étais
en train de regarder d’un œil rendu vitreux par l’insomnie, la grande horloge
du vestibule, quand il me sembla que le tic-tac était en train de ralentir. Je
n’en aurais pas juré, mais…M’approchant, j’aperçus dans l’angle inférieur
gauche une poignée que je ne me souvenais pas d’avoir déjà vue. La tournant par
curiosité, dans le sens inverse des aiguilles d’une montre, je fus surprise de
me retrouver devant une porte, ouverte sur un long corridor. Mais le plus bizarre
est que je ne m’aperçus pas tout de suite que ma taille, telle Alice dans la
chambre aux secrets, venait de s’adapter aux dimensions de la pièce.
Au
bout du corridor, j’entendis un immense TIC ! qui résonna comme un gong
dans tout mon corps, puis je pénétrai dans une grande pièce, et dans un
invraisemblable entrelacs de rouages, de leviers, reliés par des entreponts, de
minuscules êtres, mi-farfadets mi-insectes, étaient figés chacun dans son
attitude, comme une image vidéo en pause.
Pas
un mouvement, rien qui ne déparât cet ensemble arrêté dans une harmonie
parfaite.
C’est
alors que j’aperçus, tout en haut, une plate-forme inclinée sur laquelle deux
de ces lutins semblaient installés comme des enfants sur une balançoire à
bascule, le bleu en haut, le rouge en bas.
Au
bout d’un instant qui me parut une éternité, tout reprit rythme et cadence, le
lieu redevint bruissant, les lutins s’affairant en tous sens comme des fourmis,
et la balançoire entrepris lentement le mouvement inverse. Quand le lutin rouge
se fut retrouvé en haut, et le bleu en bas, donc, on entendit un
gigantesque TAC ! qui me traversa
le tympan comme une barre de fer. Puis tout se figea à nouveau.
Encore
assourdie, je ne vis pas arriver près de moi l’un de ces lutins qui me
dit :
«
Tu connais maintenant le secret. Si tu as la chance de te faufiler exactement
juste entre le Tic et le Tac de n’importe quelle pendule, tu pénètres dans le
« Hors-Temps ». Un pays où les secondes durent des siècles, et les
siècles des secondes. Le pays des poètes, des amoureux, des rêveurs et de tous
ceux qui ont le cœur assez grand pour imaginer des mondes doux et parallèles. »
Il
m’arrive souvent de me réfugier dans le Hors-Temps. Quand notre vrai monde me
fait mal à la peau à en crier. Et j’en reviens toujours le cœur apaisé.
toi qui es belle, longue et brune (référence à ton commentaire sur mon dernier texte :o) ) tu as eu la chance que ta taille s'adapte à ce que tu découvrais. El l'idée est belle de faire de l'entre le tic et le tac un "hors du temps" un monde parallèle pour les poètes, les rêveurs et les amoureux ...
RépondreSupprimeren tout cas, bienvenue chez nous Célestine. Ce premier texte augure beaucoup d'autres aussi agréables à lire.
Merci beaucoup. je n'ai pas eu la présomption de dire que j'étais belle...juste longue et brune ^^
SupprimerMais j'accepte l'idée de m'assimiler à ton héroïne ;-)
Merci de ton accueil, je suis toujours émue d'arriver quelque part, la première fois, et d'être si bien accueillie.
Il existe encore des lieux hors-temps où les gens sont aimables et courtois.
¸¸.•*¨*• ☆
j'aime beaucoup ce pays là !
RépondreSupprimerJ'essaie de m'y rendre le plus souvent possible...
SupprimerOu le besoin de se créer sa bulle, celle où on se blottit, celle où on se réfugie, celle 2on se re-crée...tout un programme qui se glisse hors temps...quelques secondes volées. ...à qui ?
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup l'idée d'une récréation dans le sens premier du terme. Se re-créer...
Supprimer¸¸.•*¨*• ☆
Belle entrée ma chère et suis ravi de te voir ici.
RépondreSupprimerTon imagination est sans limite.
bises.
Merci ...C'est un peu grâce à toi, Fred...
Supprimer¸¸.•*¨*• ☆
une idée qui me plait beaucoup ! et si ce n'était pas seulement une hypothèse ?
RépondreSupprimerQui sait ?
SupprimerPeut-être que c'est la réalité...
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Pour imaginer et écrire un tel texte Célestine, il a fallu que tu aies le cœur « assez grand » toi aussi ! ;o) Bienvenue ici !
RépondreSupprimerMerci, c'est très gentil, Zoz
Supprimerje suis très bien accueillie, ça fait plaisir !
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Quel superbe conte ! On y croit. On est avec la petite Celestine dans l'horloge et le hors-temps. Comme Tisseuse, j'aime ce pays. Un pays sans frontières, sans capitale ... Bises.
RépondreSupprimerMerci Patrick !
SupprimerC'est un monde où je me sens vraiment moi-même ^^
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