L’anniversaire
d’Irma
L’après-midi, nous nous sommes baignés. Ce fut merveilleux, l’eau était à 29 degrés, un peu plus chaude encore que les années précédentes.
Quand nous revînmes de la plage, Cindy avait préchauffé le four, tandis qu’Emily préparait un caramel blond, qu’elle portait à ébullition à feu moyen. Franklin, pendant ce temps, épluchait les ananas, dont les feuilles, tranchantes comme l’agave, emportées par le vent à travers le ciel au fur et à mesure, déchiquetaient les oiseaux-mouches.
À la tombée du soir, il se mit à pleuvoir des fous rires et des boules de glace à la vanille sur notre gâteau antillais. Harvey alluma les phares : Gustavia, l’Îlet du Gosier, la Pointe du Vieux-Fort et la Pointe Doublé, l’Anse à la Barque. La fête battait son plein au pied du pic du Paradis, de l’île Tintamarre arrivaient des airs de biguine. C’est vraiment ça les vacances.
Nous n’attendions plus qu’Irma, qu’elle vînt souffler ses bougies et donnât le signal du bal, l’idée de danser le zouk et le manège nous déhanchait déjà. Mais lorsqu’elle arriva, l’œil mauvais, la nuit s’abattit d’un coup, et nous dûmes courir à l’hôtel nous mettre à l’abri pour nous protéger des palétuviers de la mangrove, qui volaient comme des noctilions géants parmi les toits arrachés et les tôles des quartiers pauvres.
Plus tard, par les interstices des planches dont on avait barricadé les fenêtres, nous aperçûmes ces voyous de José et Katia, qui s’étaient approchés et dansaient seuls sur la piste dévastée, décidés à tout casser. Vous parlez d’une fête. Pourtant, nous comptons bien revenir l’année prochaine, en espérant qu’ils auront reconstruit le Tom Beach Hotel.
Des vacances qui tournent au cauchemar. On pense à eux là bas sur leur île paradisiaque.
RépondreSupprimerAh oui, je n'avais pas pensé aux cyclones dévastateurs que sont les vacanciers et les touristes
SupprimerTrès heureuse de te lire à nouveau Bricabrac ! :-)
RépondreSupprimer"Comme un ouragan"... j'ai cru entendre gémir Stéphanie de Monaco... non, j'ai du me tromper :)
RépondreSupprimerBah, Stéphanie n'est pas la pire, avant il y aura Recep, bien plus redoutable. Et puis, en novembre, nous avons eu Donald, dont les dégâts considérables ne sont pas finis
Supprimerjoliment conté pour exorcicer la souffrance !
RépondreSupprimeravec le sourire
Oui, nous allons avoir un joli réchauffement climatiques et de belles catastrophges
SupprimerComme tu contes "l'air de rien" les choses qui nous font frémir!
RépondreSupprimerMoi aussi je suis heureuse de relire ta prose poétique :)
Comme tu contes "l'air de rien" les choses qui nous font frémir!
RépondreSupprimerMoi aussi je suis heureuse de relire ta prose poétique :)
Je trouve cette lecture du texte assez juste !
RépondreSupprimerCrois tu que c'est La Castafiore qui a invité sa camériste IRMAAAAAA. ?
RépondreSupprimerPas Irma la Douce, en tout cas
SupprimerLa légèreté lourde de sens ... Je ne suis pas trop sûre que cela se dise... mais c'est l'effet de ce très beau texte sur moi.
RépondreSupprimerJe n'ai pas tilté tout de suite (mais ça a été très vite). On a d'ailleurs reproché (les féministes) d'appeler si souvent les ouragans par des noms de femme...
RépondreSupprimerCeci dit, quand j'ai vu les dégâts d'Irma, je me suis rappelé un roman que j'adorais, dans ma jeunesse, publié dans un Lisette (un journal pour enfants) dans les années 30, "Le cyclone", pas mal illustré, roman qui se déroule au XVIIIème siècle dans les Antilles. Et naturellement, un "cyclone" met à mal la vie de l'héroïne. Mais effectivement, là, on peut être inquiet pour l'avenir quand même et le peu de crédit que les puissants accorde (le pas de crédit) à la sauvegarde de notre planète.
des vacances adorables, la musique et la danse et puis un ouragan dangereux
RépondreSupprimeret ta prose poétique superbe !!