Quand on allait chez Charlie, à la sortie du cours de français,
Te souviens-tu ?
Nous commentions l’actu.
En 1967 ; c’était, je crois, en mai.
Nous appréciions ce prof
Qui, dès le premier jour,
En guise de bonjour,
Avait lancé cette apostrophe :
« Savez-vous que votre vie
ne tient qu’à une virgule ? »
Nous nous étions regardés
Pour le moins ahuris.
Mais non, nous n’avions pas ri
De peur d’être brocardés.
Il arpentait la classe
Déclamait
S’enflammait
Ne tenait pas en place.
« Savez-vous que votre vie
ne tient qu’à une virgule ? »
Nous étions restés cois
Espérant une suite
Mais crainte d’une reconduite
Nul n’osait n’importe quoi.
Nous attendions immobiles
Regards braqués sur lui
Je me souviens aujourd’hui
Comme il était volubile.
Messieurs les Anglais !
Tirez les premiers !
VS
Messieurs, les Anglais !
Tirez les premiers !
Quand on allait chez Charlie,
À la sortie du cours de français…
Il permettait tous les essais,
Et ce n’était pas un délit.
Hommage à Monsieur Vignaud
Mon prof de français
En 1967, à Narbonne
Histoire vécue
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samedi 17 janvier 2015
Littér'auteurs - A la sortie du cours d'histoire
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10 commentaires:
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Une atmosphère du "cercle des poètes disparus" dans cette évocation d'une histoire vécue...
RépondreSupprimerLe pion nous disait "Circule virgule ou je t'apostrophe !"
RépondreSupprimerLorsque la sonnerie retentissait, un prof nous retenait en disant "Il n'y a qu'une cloche ici, c'est moi" et gare à celui qui riait!
RépondreSupprimerC'est tout à fait ça, Vegas. Ce prof était un précurseur ! (on était en 67, quand même !). Et les "circule virgule", et "la cloche c'est moi"... je les ai souventes et souventes fois utilisés en classe, ou ailleurs. Mais là, les élèves avaient le droit de rire... (on était après 1968, quand même !) ;)
RépondreSupprimerMon prof de philo s'appelait monsieur Lévêque, lui aussi m'a profondément marquée et m'a faite, je crois, un esprit libre.
RépondreSupprimercs profs là font partie de ceux qui ont marqué définitivement nos vies d'écoliers et nos vies tout court. J'avais un prof de français latin qui nous décrivait la Rome antique en faisant vivre les monuments, courant d'un bout de l'estrade à l'autre, édifiant le Colisée, le stade, l’amphithéâtre de Caligula, la porte prétorienne ... etc ... c'était à la fois délirant et extraordinaire. Et souvent en français il déclamait les auteurs classiques comme sur scène
RépondreSupprimerJ'ai beaucoup aimé cet hommage rendu au travers de ton texte :)
Il ne faut pas grand chose non plus, hélas, pour que le TUeur, piochant sans son peu de lettres, transforme le "délicieux" en "délicTUeux". Les plus fous, Anglais ou pas, descendent dans la rue et tirent dans le tas.
RépondreSupprimerDrôle de monde... désarmant !
excellente anecdote, pleine du sel de la mémoire :)
RépondreSupprimer30 ans d'Apostrophes + un hommage à la subtilité du langage, l'ignorance crasse a du souci à se faire !! Sympa, le témoignage. Merci.
RépondreSupprimerMoi, aussi, comme Vegas Sur Sarthe, j'ai pensé, en te lisant au ''cercle des poètes disparus'':émouvant!
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