…Pas de chocolat !
Elle était comme ça, Nicola (Nick'eee !
pour les complices), prompte à descendre de son scooter pour monter sur ses
grands chevaux et lancer à la ronde quelque incongru défi; aussi, pas la
dernière à relever d'autres paris. Bon, quand elle en arrivait là, elle avait
déjà le cornet chargé pis qu’une fanfare de dockers nantais. Ce qui fait
qu’elle avait vraiment pas froid aux yeux, la très chère fwoOolle !!
Bien qu’elle affectionnât braver le raisonnable en balançant cette
devise : « à l’hiver, pull !! », je n’ai jamais compris
pourquoi cette liverpuldienne déchaînait son arrogance alentour, excessivement par
temps froid…
Dé-lire le monde, c’était un truc qu’on
avait en commun, quelle que fût la saison, mais quand venait l’hiver, elle crevait
les pontons, redoublait d’insolence et ne ménageait rien de la sourde violence
qui lui faisait haïr, tout un : le pleutre, les bouchons de feutre, le
bourgeois, sa bourgeoise et leur « fucking puppet » (sick!), tous les
sens interdits, les politiques pourries, les boîtes d’allumettes, les coiffures
en biais, les barbus, les benêts, les tristes imbéciles « ignorant le
bonheur que c’est d’être aussi cons ! » (sick to death!), les
parcmètres, les montres et l’assiette foireuse servie par un sourire… J’en passe…
« He
loved to sing but he didn’t dare to talk (Bel Canto) » me
soufflait-elle, l’œil malicieux, avant de lancer un nouveau défi…
À tour de bras, elle pouvait chanter
« I’m so pretty… we’re vacant »
en pleine conférence de presse, quand les propos devenaient par trop entendus (voire
à ‘quand l’élite serre les fesses’)… Faire un doigt cru, dans un sourire, à
l’officier qui nous arrête et lui réclame ses papiers, lui répondant :
« monsieur, je suis accompagnée d’un lieutenant de réserve, on
continue ?… », jeter sa jupe aux yeux de tous et leur retourner sa
frimousse en disant : « mais oui, c’est moi ! Candy, chéri.
C’est quoi, déjà, le cours de l’action du kleenex ? Tu bosses chez
qui ? Nan ? Pour Fervex ?! ».
« Mon cul ! » c’était sa « très
chaireu réplique » quand on lui disait « même pas cap’ »…
Nick’eee (prononcez : nikiiii) n’aimait
rien tant que démontrer, en sa langue comme en la nôtre (« s’il-nous-plaît »),
que « l’homme n’est rien que mon boîtier, euh… ma moitié » (donc,
sic), puis me disait, l’œil allumé : « c’est quand qu’on se vautre,
Deee ? »…
L’envers, c’était notre matière; l’endroit,
c’était notre matelas.
Furibarde et pesant des tonnes, enrubannée
par un lent soir, vint la Camarde, en main une boîte de Léonidas pour négocier qu’elle
trépasse. « Rooh, l’Autre ! », finalement l’aura mâchée, goût
caramel, enrobée comme un chocolat… sans beurre, sans sel, parfum goudron et
patatras.
je suis atterrée, Tiniak, à la lecture de ton texte :(
RépondreSupprimerj'avais découvert Nicola après les attentats de Charlie Hebdo, dans son expression libre et féministe sur les réseaux sociaux
et c'est l'image que je me faisais d'elle, sans l'avoir jamais rencontrée : libre et femme !
quelle connerie la vie quand la mort vient si tôt, si bêtement :(
Cher Tiniak, comme tous les auteurs ici, que je connais uniquement par leur plume, mais que j'ai appris à découvrir au fur et à mesure de ces 11 années impromptues, je te transmets toute mon amitié, et ma peine pour toi, et pour tous ceux qui aiment Nicola.
Courage, l'ami !
♥
SupprimerExcuse mon ignorance, je ne connais pas Nicola, mais j'aime beaucoup ton texte.
RépondreSupprimerhttps://www.facebook.com/groups/blasphematwar/
Supprimerpar exemple...
Léonidas ? Je me méfierai des Spartiates. Déjà qu'elle chante faux, la Mort !
RépondreSupprimer"Et de leurs cadeaux", oui, oui...
SupprimerTon texte est super puisse-t-il alléger ta peine. Je me joins à Tisseuse pour t'insuffler encore du courage.
RépondreSupprimeravec le sourire
Désolé, je ne connaissais pas non plus Nicola, mais c'est un très bel hommage que tu lui rends.
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