Je connais un jardin tout sauf extraordinaire :
Trenet ne lui aurait pas consacré un seul vers...
C'est un jardin sans éclat, un jardin solitaire
Un p'tit jardin perdu dans un coin de Nanterre,
Au milieu du boulevard qui longe le cimetière.
Devant la vigne vierge et le vieux mur de pierre
On y sèche du linge sur deux longs fils de fer
Les fleurs y sont bien rares et l'herbe y sèche
aussi...
Les passants ne s'arrêtent jamais, oh jamais devant
lui
Il n'y a rien à voir pensent-ils avec ennui
Ils continuent leur marche tout au long du trottoir
Ils continuent leur marche, ils continuent leur vie
Ils passent les passants, oui, sans jamais le voir
Que ce soit le lundi, le mardi, le jeudi...
Ou même ce vendredi soir
Où le jardinier du voisin, amoureux
éconduit
S'est approché sans bruit
Et a dérobé d'un coup tout le linge du
séchoir...
Car il aime sans retour la fille de Monsieur
Krell
Et quand il a aperçu les jupons de sa belle
Qui voletaient au vent pendus en ribambelle
Alors sans réfléchir, il les a emportés...
Et chez lui, doucement, y a porté les lèvres
Y laissant hardiment une trace de sa fièvre...
Le lendemain matin, la belle bien étonnée
A retrouvé ses dessous et les a contemplés :
Au bord de ses dentelles
Avec un peu de rouge à lèvres
Avec une précision d'orfèvre
Il avait dessiné
La rose de son amour et son cœur déchiré
Sous leurs deux initiales tendrement enlacées...
Son cœur s'est emballé
C'était il y a un an...
C'était il y a longtemps...
Et voilà qu'aujourd'hui le fruit de cette idylle
Dort dans son berceau, sous les branches tranquilles
D'un jardin autrefois banal au milieu de la ville.
Le jardinier heureux... contemple son petit Gilles.
Merci beaucoup pour la publication, Lilou...
RépondreSupprimerTu pourrais ajouter la photo, s'il te plaît ?
Merci !
SupprimerPetite question en passant : comme je suis nouvelle, et que je n'ai pas tout relu de ce qui est paru avant moi, je ne suis pas sûre d'avoir correctement interprété la consigne : faut-il que les mots figurent en toutes lettres dans le texte ou Est-ce la "situation" qui compte ?
SupprimerPar exemple , devait-on voir apparaître "le linge qui séchait dehors a disparu" sans changement, ou est-ce qu'on pouvait juste évoquer cette situation sans forcément reprendre les mêmes mots ?
Pour ce thème là j'ai été plus stricte et je souhaitais que les éléments apparaissent tels que proposés. C'est pourquoi, j'ai souvent demandé quelques modifications. Je trouve que la contrainte fermée est souvent plus riche en imagination. Cependant dans d'autres circonstances ce type de sujet peut-être plus ouvert et évoquer seulement la situation.
SupprimerSi je ne l'ai fait, je te souhaite la bienvenue dans notre communauté d'écriture.
avec le sourire Lilou
Une histoire toute en dentelle, douce et belle comme l’amour muet d’un jardinier...
RépondreSupprimerIl a bien fait de se déclarer !
Joli, madame !
¸¸.•*¨*• ☆
Les histoires d'amour sont toujours jolies...surtout quand elles se terminent bien...:-)
Supprimerle jardin n'est pas sans intérêt, si la fleur de l'amour s'y épanouit !
RépondreSupprimerEh oui...le banal (en apparence) peut receler des trésors...cachés.
SupprimerDouceur, fraîcheur et ça finit bien ☺
SupprimerJ'aime beaucoup, beaucoup, c'est doucement poétique.
RépondreSupprimerC'est si joli ... Les petits jardins ordinaires peuvent être terreau de l'extraordinaire ;-)
RépondreSupprimerJ'ai pensé au petit jardin de Dutronc en te lisant. Mais heureusement la rose de ton jardinier est d'amour et non de béton.
RépondreSupprimerJ'ai beaucoup aimé voir émerger de ce "jardin sans éclat" la beauté de la vie.
Merci à vous...
SupprimerOui, moi aussi, j'ai pensé à Dutronc en écrivant le début du texte...
Un petit jardin qui sent bon le métropolitain...
Un petit jardin de citadin : petit...mais si précieux !:-)