Septembre avait admiré les cartables multicolores.
Octobre s'était amusé des pitreries de l'écureuil roux.
Novembre avait déjà besoin de petites vacances, blanches.
Décembre scintillerait avec ses rouges et ses ors.
C'est ainsi que se déroule l'année scolaire chez les petits, se dit-elle en admirant les vitrines féeriques. Que vais-je encore inventer cette année ? Il y a eu le sapin traditionnel, rouge et or, le sapin argenté et blanc poudré, il y a eu le sapin bleu et myosotis, il y a eu le sapin aux pommes rouges et aux oranges parfumées, il y a eu le sapin fleurs de papier dentelle et boules de papier de soie….
Elle était à cours d'idée pour ce Noël. Laisser l'initiative aux enfants ? Ils apporteraient ce qu'ils voudraient, au risque d'un brin d'anarchie et de traditions bousculées….
Les jours passaient et rien ne se passait. Aucune idée, aucune demande, aucune proposition. La magie de Noël était en grève. La classe ne se transformerait pas en palais de merveilles cette année.
- Ce n'est pas possible ! Il faut réagir !Mais comment ?
Elle se prit à dessiner de gros points d'interrogations en lavant le tableau avec l'éponge ronde. La corvée terminée, elle jeta l'eau sale dans l’évier. Elle aurait voulu se débarrasser pareillement de sa déception et de sa frustration….
Le lendemain, les enfants découvrirent un spectacle insolite : un seau d'eau vide sur une table.
- Maîtresse ! Le seau ! Il attend son arbre magique !!!
- Ça n'existe pas les arbres magiques !!!
- Mais si, ça existe ! D'ailleurs, dans mon livre...
Après avoir laissé les enfants s'exprimer de tout leur saoul, elle dut admettre que rien n'avançait. Alors, elle suggéra :
- Et si nous fabriquions cet arbre magique ?
Et tous entrèrent dans la danse !
Des branches mortes. On alla au bois tout proche, on trouva, on rapporta, sur les épaules !
Ça devait tenir debout. On battit plâtre. On habilla le seau de papier crépon vert. On planta.
Il fallait habiller les branches d'argent. On déchira le papier alu en rubans , on enroula, on admira.
Les mains applaudissaient…mais il manquait encore quelque chose.
On contourna, on découpa, on décora, on assembla.
Des dizaines d'oiseaux colorés se posèrent délicatement sur les branches, d'autres voletèrent…
Les yeux brillaient. La fête s'invitait joyeusement.
Il fallait encore dessiner, colorier et peindre, recopier, distribuer…
Il fallait aussi préparer les biscuits et les truffes !
Cette année, Noël scintilla de mille couleurs ...
Si on en croit la loi de Murphy “Quand on décore un sapin de Noël, on a toujours l'impression qu'il nous faudrait une guirlande de plus !”.
RépondreSupprimerJe dis que c'est l'intention qui compte et que la créativité apporte joie et réconfort
D'accord avec toi ! ;)) Je dis et répète et confirme !
RépondreSupprimerBien d'accord, j'apporte ma voix (qui n'est pas d'extrême !).
SupprimerCe mois ci dans "Super Pif" magazine,le gadget c'est des graines de sapin...vivement dans vingt ans,pour les planches du cercueil ! ;o)
RépondreSupprimerCa, c'est vraiment drôle !
SupprimerJ'aime beaucoup cette aventure de Noël. Le passé simple employé donne un mouvement crescendo à l'action. Les couleurs, dans les yeux des enfants, sont autrement plus extraordinaires; quand on grandit, elles s'éteignent doucement...
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