Allongée dans son lit, Joséphine
avait beau fermer les yeux, le sommeil la fuyait. En cette veille de Noël, elle
se revoyait toute petite à l’orphelinat. Elle pensait à ces soirées où tous
assis en rond, les gamins écoutaient les plus grands lire des histoires. Cela
parlait de neige, de Saint Nicolas qui avait offert des bonbons et des
chocolats…Cela parlait d’un Père Noël tout habillé de rouge qui passait la nuit
avant Noël, à courir de cheminées en cheminées pour déposer quelques présents.
Ici à l’orphelinat on n’avait pas de cadeaux, en ce temps là, une orange ou une
clémentine que, par jeu, il fallait décrocher du sapin enrubanné de guirlandes colorées et
brillantes, représentaient un véritable
bonheur.. Les plus âgés d’entre eux, reconnaissaient les décors qui ne variaient
pas d’années en années. Joséphine se leva, enfila son peignoir en soie, mis un
peu de musique ; le requiem de Fauré, pas vraiment un chant de Noël mais
tellement beau et apaisant. Le temps passait…Elle n’avait pas écrit une ligne
du conte que cette année, elle avait promis de lire en ce soir de Noël à
l’Orphelinat. Au fil des années, la simple réunion était devenue une
fête ; et comme chaque année les « anciens » revenaient pour conter aux
petits des histoires.
Mais que conter d’autre que cette magie qui lui semblait usée. La messe de
minuit si on était croyant, la neige, les souliers, le père Noël, la cheminée,
le sapin décoré de boules rouges symbolisant des pommes. Des pommes ! Des
pommes ; l’idée fit son chemin.
Il était une fois, dans la forêt un
petit sapin vert tout recouvert de neige. Dans le grand froid un écureuil roux y
trouva refuge. Soudain des cris et des rires d’enfants résonnèrent faisant écho
au bruit d’une tronçonneuse. Puis dans un grand fracas le petit sapin s’abattit
et dans une fumée blanche s’éléva au
dessus de lui. Des mains solides le tirèrent et le chargèrent sur un traîneau.
Il glissa au milieu des prairies embrumées et fut emporté dans le village voisin. Le petit sapin
qui avait retrouvé ses belles couleurs vertes fut installé devant la porte
d’une maison tandis que son locataire un peu effrayé restait tapi au milieu des
branches épaisses et odorantes.
De nouvelles petites mains
s’approchaient. En deux temps trois mouvements, il se para de petits morceaux de lard, de boules de
graines, de noix et noisettes, et de grosses pommes rouges. Des enfants
jouaient à celui qui en accrocherait le plus. Que le petit sapin vert était
heureux, il était vraiment beau. Il s’imaginait déjà racontant son aventure aux
copains. Noël, il avait été sapin de Noël. N’était-ce pas là , le rêve de tous les petits sapins ?
Plus tard dans la nuit, des petits
animaux vinrent prudemment y trouver refuge et nourriture.
L’écureuil, décida de grimper tout
en haut, à la cime. Là installé avec une noisette, il entendit soudain un
joyeux tintement de clochettes.. Il sentit un souffle, une brise légère,
balayer l’air. Il aperçut une silhouette rouge.
Aux cris de joie des enfants, le
petit écureuil sut qu’il n’avait pas rêvé.
Quant au petit sapin, il attendit
patiemment, se retrouva plus tard dans le jardin le tronc enfoncé dans la
terre. Reprendra-t- il vie ? On peut le croire comme on croit au Père Noël.
Si dans la vie on peut perdre ses racines, dans les contes tout est possible, tout est réalisable c'est la magie de Noël
RépondreSupprimerNoël attise l'imaginaire avec tout son attirail de Fêtes; voilà une belle histoire.
RépondreSupprimerMagie de Noël, tous les rêves sont permis! Animaux, végétaux, monstres et lutins s y mettent pour la joie des petits et des grands, merci pour cette histoire en partage, en espérant que petit sapin prendra racine!
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