Milieu des années 60. Une classe de filles en 3ème à Paris.
Madame T., prof de maths, entre dans la classe, son éternelle blouse grise lui arrivant à mi-mollet. Pour nous, ce n'est pas une femme. On ne lui donne pas d'âge, elle pourrait avoir cent ans.
A son entrée, nous nous levons, tremblantes.
Même les plus rebelles sont tétanisées
Que va t-il se passer ? Interro surprise pour toute la classe ou bien interro orale pour quelques malchanceuses. Tout est possible.
Nous arborons des mines de condamnées à mort...
Et pourtant Madame T. est un excellent prof. Elle veut que toute la classe réussisse en maths. Elle en a fait son affaire personnelle. Mais nous sommes trop jeunes pour le comprendre.
Parfois elle nous retient une demi heure après que la sonnerie de fin des cours, à 11 h 30, ait retenti. Et pas question de protester....
Elle ne ménage pas sa peine , Madame T. , pour que le théorème de Pythagore entre dans nos têtes.
Quelques années plus tard je l'ai rencontrée. J'ai alors remarqué qu'elle était plutôt jeune et jolie - on ne l'avait jamais remarqué -. Lorsque je lui ai dit à quel point elle nous terrorisait, elle m'a regardée, interdite.
Elle m'a répondu :
"Jamais je ne m'en suis doutée".
peut-être s'en doutait-elle tout de même un petit peu :o)
RépondreSupprimerChacun a son regard, chacun a son ressenti....
RépondreSupprimerTrès drôle de confronter ses impressions quelques années plus tard....
"Parfois elle nous retient une demi heure après que la sonnerie de fin des cours, à 11 h 30, ait retenti."
RépondreSupprimerJ'ai eu un prof qui disait sans rire :"Il n'y a qu'une cloche ici, c'est moi"