À l’ombre changeante du figuier, animée par le souffle léger du vent d’ici, comme bercée par une musique estivale et sucrée, on y perçoit encore la tienne parmi la poussière, les pierres et quelques figues tombées, oubliées, perdues pour nos gourmandises, mon bel amour, de celles que nous n’avons pas eu le temps de ramasser puisque tu n’as pas daigné attendre la fin de l’été pour prendre le large, pour t’en aller si loin des figues, des figuiers et de leurs ombres, loin de moi, loin de cette campagne que tu disais ardemment aimer, loin de ces odeurs dont tu disais avec force qu’elles t’étaient devenues indispensables, de ces paysages dont tu ne cessais de vanter le bien-être qu’ils t’apportaient, le bien être, la paix et la sérénité profonde, je l’ai cru sur paroles, si loin de cet endroit dont tu avais pensé sincèrement qu’il serait ta dernière demeure, ton dernier pays, ta dernière aventure, une ou deux larmes jaillissant de tes yeux embués venaient appuyer ce mot précis, ta dernière adresse avant l’éternité, si loin que je ne sais même pas quelle route tu as prise, par quel vent t’es tu laissée pousser, quel souffle, sans aucun doute, nouveau, t’auras emporté, vers quel avenir as-tu filé sans te retourner, en ne laissant derrière toi, ici que l’ombre de ton ombre, désormais, sais tu que je repense nuit et jour, heure après heure à ce soir de Juillet, sans saisir ce qui nous est arrivé, sans comprendre ce qui t’a prise, où je t’ai dit, ce furent mes derniers mots par toi entendus, viens mon amour, mon bel amour allons nous asseoir à l’ombre du figuier.
Où lire Chri
Où voir ses photos
Marcel Proust n'aurait pas fait mieux... :-)))
RépondreSupprimer¸¸.•*¨*• ☆
une phrase immense qui raconte un amour perdu sous l'ombre du figuier ...
RépondreSupprimerla vie est parfois étrange ...
à bout de souffle, et émerveillée je suis
RépondreSupprimer@ Célestine, L'arpenteur, Tisseuse merci de vos mots.
RépondreSupprimerOn regrette parfois certains mots d'autant plus quand ce sont les derniers
RépondreSupprimerEt l'autre reste là, les bras ballants, ne sachant plus autour de quel cou les accrocher.
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