La
tirade du Cidre
Sous
moi donc cette nouba s’avance,
Et
porte au frontibus un Côtes de Provence.
Nous partîmes cinq cents mais manquant de confort
Nous nous serrâmes à quinze en croisant des amphores,
A nous voir piétiner nos bases gringalettes,
Les plus traumatisés jouaient des castagnettes!
Nous partîmes cinq cents mais manquant de confort
Nous nous serrâmes à quinze en croisant des amphores,
A nous voir piétiner nos bases gringalettes,
Les plus traumatisés jouaient des castagnettes!
J’en cache deux ou trois, aussitôt que rincés,
Dans le fond de l'évier qui lors furent trouvés;
Le reste, dont le nombre augmentait très beaucoup
Trépigne d’impatience autour d'un cabécou,
Se couche sur la table, et sans croiser ses pieds
Passe la nuit tremblant sur la nappe en papier.
Cette obscure clarté qui tombe des néons
Soudain avec le flux réveille l'orphéon;
Le flot s’enfle dessous, et dans un grand chambard
Les soiffards alcoolos montent jusques au bar.
On les laisse passer, tout leur paraît peinard;
Point d'alcootest ici, et point de traquenard.
Notre tranquillité abusant leurs esprits,
Ils n’osent plus douter de nous avoir surpris;
Ils picolent à tout va, ils pompent, ils biberonnent,
Ravis de s'enivrer aux frais de la baronne.
Nous nous levons alors, et chacun de pied ferme
Projette mille éclats de cristal de Palerme .
L’épouvante les prend aux trois quarts avinés;
Avant que de combattre ils sont ratatinés.
Ils couraient à l'orgie, ils rencontrent la classe;
Nous les pressons sur l’eau et aussi sur la glace
Et nous faisons courir des ruisseaux de champagne
Avant qu’aucun résiste on gagne la campagne.
J’allais de tous côtés encourager les flutes,
Les coupes et ballons, fonçant tous azimuts
Lever
ceux qui tombaient, remplir ceux qui fuyaient,
Asticoter aussi tant d'autres qui bullaient.
Les poivrots s'égosillent, hurlent, pètent un câble
Poussent jusques aux cieux des cris épouvantables,
Pour souffrir ce devoir leur frousse est bien trop forte ;
Le picrate les porta, le mousseux les remporte ;
Le gobelet au poing ils ne m’impriment pas ;
Mais voyant à leurs pieds tomber tous leurs sodas,
Et que seuls désormais en vin ils délibèrent,
Ils demandent le chef ; je réponds: Pied-de-Verre!
Nous voilà victorieux, cristallins, éclatants;
Et le combat cessa faute de combattants.
Asticoter aussi tant d'autres qui bullaient.
Les poivrots s'égosillent, hurlent, pètent un câble
Poussent jusques aux cieux des cris épouvantables,
Pour souffrir ce devoir leur frousse est bien trop forte ;
Le picrate les porta, le mousseux les remporte ;
Le gobelet au poing ils ne m’impriment pas ;
Mais voyant à leurs pieds tomber tous leurs sodas,
Et que seuls désormais en vin ils délibèrent,
Ils demandent le chef ; je réponds: Pied-de-Verre!
Nous voilà victorieux, cristallins, éclatants;
Et le combat cessa faute de combattants.
Corneille, certes revisité, mais un brin rabelaisien à la sauce vegasienne :)
RépondreSupprimerj'aime beaucoup !
J'adore ! Mais quelle imagination, quel délire cornélien ! Et bien tu commences bien l'année...
RépondreSupprimeravec le sourire
Content qu'on ait gagné! Je ne me souvenais plus comment finissait la tirade :)
SupprimerLes vers - euh les verres - cornéliens ou rabelaisiens ont terminé à la russe.
RépondreSupprimerJ'adore moi aussi. On voit que tu n'as bu que du cidre...
Ceux-ci m'ont donné mal à la tête, alors pourquoi me priver des autres ?
RépondreSupprimerle Cid, le cidre ... quelle belle imagination et quelle poésie humoristique (comme d'hab', d'ailleurs)
RépondreSupprimerJ'ai adoré "Cette obscure clarté qui tombe des néons" ... la Bourgogne et les bourguignons sont toujours là et toujours en tête des libations :o)
Je me suis lâché sans modération sur ce coup-là !
SupprimerJ'imagine bien " A moi, Tokay, deux mots...
RépondreSupprimer... - Es-tu las de fermenter ?"
As-tu peur de vomir?
Supprimer... ça marche aussi. Merci Saraline