Sous le figuier
Il fait chaud.
De cette chaleur lourde, collante, avec cet air poisseux de la ville quand le Mistral aux abonnés absents laisse l'évaporation marine se mêler à la pollution des véhicules et des usines qui n'ont pas encore ralenti leur activité.
C'est juillet et Marseille suffoque.
C'est juillet et je m'ennuie un peu. L'ombre des arbres du jardin ne tient pas ses promesses, et sous les figuiers, les vapeurs de sève, les effluves pesamment suaves des fruits en décomposition rendent étouffante l'ombre épaisse dans laquelle je me suis laissé leurrer.
Il fait chaud, même les lézards cherchent l'ombre.
La dernière des poules de ma grand-mère dodeline, abrutie au-delà de sa condition de gallinacé sous des rejets du figuier que le grillage n'a pas dissuadé de poursuivre son projet impérialiste.
Pourtant, sous le figuier, lui-même dissimulé par une haie chaotique de lauriers et un bosquet d'acacias, j'ai mon repaire, à l'abri des regards.
Je serais certainement bien mieux dans la fraîcheur de la maison, derrière les murs épais et les persiennes closes, un bon bouquin à la main.
Et pourtant, je traîne là, caché, oublié et heureux de l'être, dans le temps suspendu des premiers jours des vacances scolaires, bricolant au gré de quelques idées avec de vieux outils et quelques clous rouillés.
Je n'ai de compte à rendre à personne.
Je peux même croire que je suis libre, sous ce figuier...
Il fait chaud.
De cette chaleur lourde, collante, avec cet air poisseux de la ville quand le Mistral aux abonnés absents laisse l'évaporation marine se mêler à la pollution des véhicules et des usines qui n'ont pas encore ralenti leur activité.
C'est juillet et Marseille suffoque.
C'est juillet et je m'ennuie un peu. L'ombre des arbres du jardin ne tient pas ses promesses, et sous les figuiers, les vapeurs de sève, les effluves pesamment suaves des fruits en décomposition rendent étouffante l'ombre épaisse dans laquelle je me suis laissé leurrer.
Il fait chaud, même les lézards cherchent l'ombre.
La dernière des poules de ma grand-mère dodeline, abrutie au-delà de sa condition de gallinacé sous des rejets du figuier que le grillage n'a pas dissuadé de poursuivre son projet impérialiste.
Pourtant, sous le figuier, lui-même dissimulé par une haie chaotique de lauriers et un bosquet d'acacias, j'ai mon repaire, à l'abri des regards.
Je serais certainement bien mieux dans la fraîcheur de la maison, derrière les murs épais et les persiennes closes, un bon bouquin à la main.
Et pourtant, je traîne là, caché, oublié et heureux de l'être, dans le temps suspendu des premiers jours des vacances scolaires, bricolant au gré de quelques idées avec de vieux outils et quelques clous rouillés.
Je n'ai de compte à rendre à personne.
Je peux même croire que je suis libre, sous ce figuier...
Où lire Jacques
Dans l'étouffante atmosphère des vacances, un abri végétal pour un jeune Robinson rêveur... et bricoleur. Joli texte Jacques Crusoë
RépondreSupprimerAuprès de ton arbre tu vivais heureux,
RépondreSupprimerPourquoi ? Mais pourquoi tu l'as quitté nom de Dieu ! ];-D
c'est si doux de s'ennuyer à l'ombre des figuiers...
RépondreSupprimerToute la fraîcheur de l'enfance dans la chaleur étouffante de l'été. Beau texte.
RépondreSupprimerJ'ai la même pulsion d'enfance quand je cours me cacher au fond du jardin...
RépondreSupprimerPour être libre, et seule.
Merci pour ce beau texte.
¸¸.•*¨*• ☆
je fus aussi enfant sous un cerisier énorme dans le jardin et je rêvais d'ailleurs, comme toi sous le figuier parfumé, dans un été chaud, libre, libre ...
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