mardi 18 décembre 2018

Pascal - J'ai tué le père Noël

"Oups… je crois bien avoir tué le Père Noël !"


De la poudreuse à la collante, je saurais vous l’accommoder à toutes les sauces de l’hiver, vous l’accorder un tantinet soûl, exalté ou renfrogné ; de toute façon, en manteau rouge et à boutons noirs, en barbe blanche et à rires indéfectibles, il pourra danser sur la cime des toits, jamais il ne tombera ; il pourra caracoler follement, aux rênes de son traîneau, jamais il n’aura d’accident ; il pourra se frotter contre toutes les étoiles, jamais il ne se brûlera un poil.
Désolé, je ne peux pas le trucider à la pique de ma plume, le noyer dans mon encrier, l’étrangler avec le ruban d’un quelconque cadeau empoisonné. J’aurais tellement mauvaise conscience, je manquerais d’imagination ; cela irait à l’encontre de mes rêves d’enfant, ceux que je garde précieusement dans ma boîte de Pandore.
Voilà bien une idée impromptue ; déjà que notre Jésus multipliant les pains, les lutins du placard, les elfes du sapin, la petite souris sous l’oreiller, sont tous partis en fumée dans la méfiance, l’opprobre et la critique.
Un psy dirait qu’il faut tuer ses tabous, déchirer ses icônes, démystifier le sacro-saint pour que s’enfantent d’autres illusions multicolores, d’autres aveuglements magnifiques et que se créent d’autres ramifications, aux terminaisons plus heureuses, surtout plus en rapport avec la factualité.
Moi, je préfère mes rêves d’enfant car je les trouve plus accessibles que mes basses fantasmagories d’adulte. Alors, quand on me demande de dire ou de faire du mal au père Noël, c’est tout de suite une levée de cadeaux, de ma part.
Je lui garde l’aura immaculée des guirlandes scintillantes, l’émerveillement sincère des enfants et l’enchantement complice des plus grands. Entre nous, n’y a-t-il pas plus grand bonheur que celui de croire ? La magie du père Noël, c’est d’être en connivence avec ses rêves et c’est le pouvoir des enfants.
Je laisse aux autres le pouvoir torpide de la sombreur, de l’aigreur et du machiavélisme car, bien malheureux celui qui ne garde pas, au fond de son cœur, un peu de tendre naïveté…

4 commentaires:

  1. Je te rejoins là Pascal : il faut garder précieusement au fond de soi ses rêves d'enfant. Ne tuons pas l'émerveillement comme cela semble être le cas aujourd'hui. Pauvres gosses ! Que leur restera-t-il de leur enfance bousculée, à la solde des publicités et du fric ?

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  2. Quelle belle déclaration d'amour, en prenant de la bouteille, "ils" ont remplacé papa Noël par Dieu, Allah, Javhé, Manitou ou autres, mais c'est la même affaire, mon bon Pascal, le besoin de croire en un merveilleux qui n'existe pas, alors gardons le merveilleux de notre enfance, il vaut largement les autres. ];-D

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  3. Comme je comprends que tu n'aies pas envie de toucher au père Noël… mais ce n'est pas une raison pour abuser de la priorité à droite :)

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  4. à Noël, nous retrouvons tous un peu notre cœur d'enfant :)

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