Dis donc, Scully… (Réunion de famille)
« - Nan, mais ! Attendez… ! Le
mec, déjà, il rentre chez moi… Genre,
par la hotte, celle au-dessus de mon four… sinon, je vois pas comment,
hein ? C’est tout bouclé, chez moi. Je vis en mode paranoïa, ‘oyez ?
Nan, mais… ‘oyez ? Okééé, laisse tombeeeeer… (aucun soupir).
…
« - Vous savez ce qu’est un protocole de
protection de témoin, nan ? Bon !... Bon ben, j’en suis, voilà.
Ah !... Ah !... (éclat victorieux dans le regard) Sérieux ! Vous
voyez un gros barbu quasi grabataire habillé en pub Coca d’avant-guerre fouiller
votre salon, à quatre pattes sous le
sapin, en pleine nuit, vous faites quoi ?
…
« - Ben, voyons… A moi d’éclairer votre
lanterne. Un peu embuée, la lanterne, non ? Je dis ça, je dis rien
(sourire narquois à peine contenu).
…
« - Hein ? Justement vous êtes
venus… Pardon, venu[e]s) m’entendre… Sur les faits… Ben, c’est pourtant simple...
Un stagiaire aveugle du NCIS y verrait
clair comme un échantillon de la dernière eau de Yves Rocher collé dans un
magazine féminin, quoi (grattage de couilles sous la table) !
…
« - Oui, bon. ‘Xcusez… (sourire
équivoque) N’y voyez pas offense, mais là, je sais plus compter combien de fois
je la conte cette histoire, depuis que vos collègues de la BRI m’ont passé les
pinces... Et dire que je pensais que c’était un contrôle pour tapage
nocturne ! ‘Fin, bon…
…
« - Oké ! Oké ! Oké… Oké… (respiration
désabusée) Donc… On est le 24. Il est,
genre, deux heures du mat’… Oui, donc, le 25, à peu de choses près… Je me lève
pour aller pisser. J’entends du bruit en bas. Je descends, pensant que c’était
un de mes enfants, petits-enfants ou mon alcoolo de gendre… J’arrive au salon
et là, je te vois pas l’autre barjot en train de fouiller sous le sapin !
Je file en loucedé choper une poêle dans la cuisine. Je reviens, le type est
toujours à genou devant le sapin en train de bouiner parmi les paquets. Je
m’approche. Il m’entend, se retourne en pointant un truc zarbi vers moi. Ni
une, ni deux, je lui fais décoller le dentier d’un coup de poêle en pleine
tronche. « Didou, qu’il fait ! Didou, arrête, f’est
moi ! »… Nan, mais Didou, quoi !! Y a que mon père et ma mère
qui m’appelait comme ça, enfant !... ‘Ttendez... Trois ans que je vis en
sous-marin. La première année qu’on m’accorde de voir ma famille à Noël… Un
vrai bins pour y arriver, hein ?... Xcusez, mais… L’émotion, quoi…
…
« - Oui, nan, ça va, on reprend… (profonde
inspiration) Là, je remarque que le type est un black ! Avec la barbe
blanche, ‘oyez le contraste, quoi. Pas moyen de se tromper, quoi. Voilà t-y pas
qu’il plonge sur moi pour me ceinturer… Ah, putain ! Déjà que ma
couverture est salement, voire intimement compromise, voilà qu’il veut me la
faire à l’envers. On lutte, au corps à corps… Des coups, des étranglements, des
clés de bras… J’y ai mis tout ce que mon judoka de père et l’armée m’ont
appris, hein ? Et lui savait y faire, aussi… Bon, à un moment, alors qu’il
était sur moi en train cracher des borborygmes qu’on aurait dit venus d’un bled
improbable, mon sang ne fait qu’un tour, je parviens à lui décocher une bonne
paouine sous le menton. Il part à la renverse. Je me dégage. Et là, je vois
qu’il tend le bras vers ce truc zarbi qu’il pointait vers moi, au début. Ben
là, j’hésite pas. Je le massacre. Le bordel a réveillé toute la turne. Ça
déboule. Ça braille. Ça gémit… Moi, ‘faut dire que j’avais bien levé le coude,
ce soir… D’où que j’allais pisser… La lutte, tout ça… je m’évanouis… Et je me
réveille, menotté, dans un engin de la BRI. Voilà.
…
« - Mon… ? Père... ? Comment
s’appelle mon père ?... (geste de dépit) S’appelait, vous voulez dire, vu
que depuis le temps qu’il a, pour la dernière fois, disparu et jamais reparu…
Ben, Noël… Rapport au fait qu’à l’époque, à la Réunion, on s’emmerdait pas pour
nommer les orphelins et les gosses abandonnés. On prenait le calendrier, voilà.
…
« - La levée de… mon anonymat ? (attitude
défensive) Ben, il y a deux mois, déjà. D’où la réunion de famille, quoi.
Pourquoi ?
…
« - Oui quoi, le truc qu’il
pointait ?... Un… ? Sucre d’orge ?... Ben aussi, ‘faut
comprendre… J’avais un brin forcé sur le rhum réunionnais, quoi (soupir à
ranger aux archives). »
Qu'est-ce que t'as fait Didou dis donc ?
RépondreSupprimerBan... Bang ! Aaaah !!! XD
SupprimerÔ rhum unique objet de mon ressentiment, t'as un de ces punchs mon bon Tiniak ! ];-D
RépondreSupprimerOn... sa muse... rhum ?... on peut !
SupprimerQuelle mise en scène ! On s'y croirait. Des phrases courtes, précises qui rythment parfaitement le grabuge. Il faut dire qu'après minuit, le père Noël prend des risques. ;-)
RépondreSupprimerJ'avoue... Y a du Céline dans l'intention ;)
SupprimerSacré film que voilà, y a des metteurs en scène qu'auraient des leçons à prendre ! Haletant secouant essoufflant bastonnant - ça déboule, ça braille et ça gémit donc. Encore un coup : bravo.
RépondreSupprimertragique bavure au rhum, on en reste baba
RépondreSupprimerXD !!!!!
SupprimerAux abris les Zarbis ! Attention au rhum dérangé !
RépondreSupprimerDu Grandiose !
Thanx, Mistère K ♥
RépondreSupprimerOté ! un parricide par abus de rhum :)
RépondreSupprimerJ'avoue... C'est jouissif comme fausse-route XD
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