Racines
Dans ma famille, on déménageait tout le temps quand on était petits….
On n’était pas bohémiens…on n’habitait pas une roulotte, mais tous les six ou sept ans, mon père décrétait que l’herbe était plus verte ailleurs. Ma mère pleurait, mais ne s’insurgeait pas ; les arguments relatifs à l’avancement, à la vie professionnelle étant sacrés.
Bizarre : moi je partageais la propension à la bougeotte paternelle : jamais aucune nostalgie, aucun regret : tout départ se devait d’être une amélioration. La maison serait plus jolie, le maître d’école plus intéressant, les copains bien plus marrants…..
Parfois, le désenchantement était de taille. Mais ça ne m’a jamais refroidie.
Alors, à l’âge adulte, la question ne s’est pas posée : les racines ? Ça se transplante, le monde est ma patrie, au diable l’esprit de clocher : on s’expatrie, la fleur au passeport, et on trouve tout nouveau tout beau, s’il vous plaît.
Puis est venu un autre âge, d’adulte un peu défraîchi, avec sa cohorte de modifications, de neurones en sursis…enfin…on a parfois du mal à se reconnaître!
Alors ! Maintenant….je m’attendris devant une boîte à biscuits en forme de France, je fais collection de photos des clochers des villages où j’ai vécu ...
Et j’ai une affection particulière pour les calendriers français avec les jours fériés spécifiques :
8 mai, 11 novembre, 14 juillet. Enfin je regarde les prévisions météo d’un pays où je n’habite plus !
8 mai, 11 novembre, 14 juillet. Enfin je regarde les prévisions météo d’un pays où je n’habite plus !
Ce sont sans doute mes racines superficielles. Rien de bien sérieux. Mais y a-t-il d’autres racines plus profondes ? Est-ce que ce ne serait que ce petit tissu-là qui nous fixerait ?
Je me demande si j’en viendrai un jour à m’acheter une boule de verre avec effet de neige sur une Tour Eiffel ?
On emmène toujours une partie de sa terre avec soi afin que nos racines puissent continuer à vivre, un peu comme la culture des plantes hors sol peut-être...
RépondreSupprimerje ne suis pas sur que ce soient des racines superficielles ... elles se construisent là où l'on vit, même si on vit dans plusieurs villes, régions ou pays.
RépondreSupprimerJ'aime ton histoire et puis s'attendrir devant des objets qui racontent tant de choses est tellement normal et humain.
Donc tu vis où maintenant ?
J'aime beaucoup cette balade nomade ; à quoi bon s'attacher sinon à des souvenirs.
RépondreSupprimerNos racines seraient-elles en nous ?
RépondreSupprimerLe début de ton texte m'a fait penser à la chanson de Joe Dassin : le chemin de papa.
RépondreSupprimerMais il ne nous écoutait pas et dès le petit jour
La famille reprenait son voyage au long cours
A peine le temps pour notre mère de laver sa chemise
Et le voilà reparti pour une nouvelle terre promise
Et le soir autour d’un feu de camp
Elle rêvait d’une maison blanche en chantant
Qu’il est long, qu’il est loin ton chemin, papa
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