Le fleuve est noir et parle aux nues
Dessus, la rue va, sans espoir
Je marche dans les pas du soir
Sa rêverie m'est plus aigüe
Mes fers aux pieds sont invisibles
Le fouet claque dans un regard
Je chante : "On se verra plus tard"
(un code puisé dans la Bible)
Un enfant me touche la main
Son parent l'en détourne, vite !
Je lui adresse mon invite
Il est pâle; il est incertain...
Là, taire embrase mes racines !
Oh, nulle pitié dans mon coeur
Je suis l'inconcevable Ailleurs
Je suis plus près qu'une cousine
Savoie, tu t'es rangée plus tard...
mais sur quel fart vas-tu skier ?
Réunion, tu t'es oubliée
à envier Madagascar ?
Je vais me faire un columbo
en raillant la fin des ans pires !
Je vais te lire comment dire
autre chose que mon négro
L'espèce, nôtre, est noire au fond
(vois-tu un peu ce qui te gène ?)
Oh, tu peux ranger ta gégène...
Bientôt finis, les roux, les blonds !
Mes parents m'ont nommé David
Depuis, j'engrange la question :
"Quand reverrai-je Salomon
pourfendre les temples avides
disant : que Justice est Raison
que l'Homme est meuble, mais censé
exercer toute sa pensée
pour que règne le seul Pardon
Possible...
Nulles fautes ! Eh ! Que l'erreur
tangible...
de se penser plus qu'infaillible
que ton frère ou ta sœur
Aminh ? Amen ? Et quoi encore !?!
Je vais crever au pied de l'arbre
Je vais y loger mon palabre
Tu me lis ? C'est que je suis mort
Sans nom...
Autre que celui de ta maison
Où (ne plus) se demander, mais d'ousse-k-y-vient-donct-y, le
je suis toujours sidéré de tes poèmes et de ta poLésie tellement incroyable.
RépondreSupprimerTout m'enchante dans ce texte, sa profondeur, son amour et son humour aussi ...
C'est vrai que la Réunion et Madagascar ne s'apprécie pas trop et que la vanille réunionnaise est tellement meilleure que la malgache (et les bananes aussi d'ailleurs)
;))
SupprimerMagnifique tout simplement évidemment pour cette évocation poétique de tes racines!
RépondreSupprimerMême les douleurs les plus sombres de cette histoire sont une merveille sous ta plume et je pense à Aimé Césaire...
Le seul moment où je ne te suis pas c'est sur la disparition des roux (une grande part de ma famille).
Question de gène récessif... Pour faire la nique aux prétendus, euh... Ah, rien ! Hé hé :p
SupprimerSuperbe comme d'hab... je finirais bien avec toi sous ton arbre, histoire de jacter encore un peu :)
RépondreSupprimerBonjour.
RépondreSupprimerPour ma part, je découvre et j'ai aimé ce long fil à dérouler... Et tous ces mots qui donnent l'impression de s'en décrocher, pour se rattraper l'un à l'autre, bien ancrés grâce à leurs racines :-).
Merci!
Absent depuis quelque temps (mais un des fidèles de ce lieu), je me réjouis de ne pas encore t'avoir lu(e) @Minsky.
SupprimerMerci de ton commentaire, je vais fouiller plus avant ousskeu et de kwa tu causes par ici ;)
Francamicalment, Le Niak
Quelle voix profonde, et quelles images ! quelle évocation du départ ancestral et de la séparation !
RépondreSupprimerMerci @Bricabrac, encore un nouveau nom avec lequel je vais devoir me familiariser (après quelque temps un peu loin d'ici).
SupprimerA très vite, donc ;)
Hum, j'ai déjà publié plusieurs textes ici sous ce pseudo, à différentes époques, et quelques-uns récents depuis septembre ...
SupprimerBeaucoup de profondeur et d'humour dans ce beau poème.
RépondreSupprimerQuel talent indubitable, Tiniak.
RépondreSupprimerje suis impressionnée par la justesse et l'humour de tes vers.
¸¸.•*¨*• ☆
Un souffle.
RépondreSupprimer