J’ai vu des vallées bleues où le soir qui s’écroule
Illumine en soleil le sommet des mélèzes
Et semble habiller d’or leur immobile houle
Qui bat l'éternité sous le vent des falaises
J’ai vu des ports étranges où les odeurs d’épices
Des huiles et des parfums emmêlent leurs fragrances
Pour habiller de nuit les superbes métisses
Qui vont vendre leurs corps aux marins en partance
J’ai vu, j’ai vu … j’ai vu tant et tant de choses.
J’en ai rêvé tant d’autres encore.
J’ai écrit ces vers il y a maintenant si longtemps.
Que font-elles là ces rimes oubliées que j’avais inventées pour toi, quand tu m’avais demandé de te raconter ma vie, moi qui ne sait pas parler. Elles disent un homme qui n’existe plus. Elles surgissent du passé comme un signal, peut-être un ultime signal de la destinée.
Elles relient un néant lointain à un autre néant si proche désormais.
Aujourd’hui vieil homme aux paupières tremblantes, je vis dans les friches de ma mémoire. Mes gestes se fissurent peu à peu. Parfois ma cuillère heurte la pointe du menton avant de trouver la bouche. Mon souffle est court et ma respiration parfois me fait défaut.
Je marche sur un fil à l’équilibre instable dans un pantalon trop grand pour mes jambes frêles. Ma voix se brise et se perd. Que puis-je y faire ? Mes amours sont les ombres blanches de mes nuits sans sommeil.
Mon véritable amour m’attend, patiente, au bout du dernier quai. Ma seule fidèle compagne est la solitude qui m’entoure. Et puis il y a le silence, partout le silence.
Ce silence qui appelle le cri du vieux portail, qui appelle le bruit de ton pas sur les graviers de l’allée, qui appelle ton rire d’eau claire, qui appelle ta voix, simplement ta voix.
Et pourtant si tu voulais, si tu voulais, toi pour qui la vie est comme un bal sur une place en fête, si tu voulais revenir … une fois, rien qu’une fois.
J’en ai rêvé tant d’autres encore.
J’ai écrit ces vers il y a maintenant si longtemps.
Que font-elles là ces rimes oubliées que j’avais inventées pour toi, quand tu m’avais demandé de te raconter ma vie, moi qui ne sait pas parler. Elles disent un homme qui n’existe plus. Elles surgissent du passé comme un signal, peut-être un ultime signal de la destinée.
Elles relient un néant lointain à un autre néant si proche désormais.
Aujourd’hui vieil homme aux paupières tremblantes, je vis dans les friches de ma mémoire. Mes gestes se fissurent peu à peu. Parfois ma cuillère heurte la pointe du menton avant de trouver la bouche. Mon souffle est court et ma respiration parfois me fait défaut.
Je marche sur un fil à l’équilibre instable dans un pantalon trop grand pour mes jambes frêles. Ma voix se brise et se perd. Que puis-je y faire ? Mes amours sont les ombres blanches de mes nuits sans sommeil.
Mon véritable amour m’attend, patiente, au bout du dernier quai. Ma seule fidèle compagne est la solitude qui m’entoure. Et puis il y a le silence, partout le silence.
Ce silence qui appelle le cri du vieux portail, qui appelle le bruit de ton pas sur les graviers de l’allée, qui appelle ton rire d’eau claire, qui appelle ta voix, simplement ta voix.
Et pourtant si tu voulais, si tu voulais, toi pour qui la vie est comme un bal sur une place en fête, si tu voulais revenir … une fois, rien qu’une fois.
Je te dirai les jours anciens
Les jours de miel et de vanille
Quand tu étais petite fille
Et que ta main prenait ma main
Je te dirai mes souvenirs
Les vrais et les imaginés
Les vrais et puis les inventés
J’ai toujours su si bien mentir
Les jours de miel et de vanille
Quand tu étais petite fille
Et que ta main prenait ma main
Je te dirai mes souvenirs
Les vrais et les imaginés
Les vrais et puis les inventés
J’ai toujours su si bien mentir
Je te rendrai ceux là, tous ceux que tu as oubliés.
Je te rendrai les matins de givre quand le souffle cristallise le bord des lèvres en voie lactée.
Je te rendrai le cerisier immense bruissant d’abeilles qui embaumait nos mois de mai.
Je te rendrai la quiétude de l’été qui s’étire derrière les persiennes à demi fermées.
Je te rendrai septembre et nos pas à l’unisson dans le sang de l’automne.
Avant que je ne me fonde dans une quelconque éternité, avant que ne tombe le rideau sur ma nuit, je te donnerai ces derniers rayons de bonheur …
Je te rendrai les matins de givre quand le souffle cristallise le bord des lèvres en voie lactée.
Je te rendrai le cerisier immense bruissant d’abeilles qui embaumait nos mois de mai.
Je te rendrai la quiétude de l’été qui s’étire derrière les persiennes à demi fermées.
Je te rendrai septembre et nos pas à l’unisson dans le sang de l’automne.
Avant que je ne me fonde dans une quelconque éternité, avant que ne tombe le rideau sur ma nuit, je te donnerai ces derniers rayons de bonheur …
Les monts du Pilat, entre Saint Etienne et le Rhône |
Quel souffle ! Et bé ];-D
RépondreSupprimerTu sais parler aux Dames !
ça m'arrive encore de parler aux dames (vieilles parfois :o))) dans une salle de gym et de muscu, aussi
SupprimerLe temps des souvenirs et des promesses aura t-il raison d'un coeur oppressé ?
RépondreSupprimerle cœur oppressé ne guérit pas vraiment, hélas ... mais souvenirs et promesses sont toujours liés ...
SupprimerTrès émouvant et puissant!
RépondreSupprimerc'est un ancien texte que j'ai retravaillé un peu ... merci chri
SupprimerA bout de souffle mais pas à bout de mots d'Amour; c'est du l'Arpenteur pur poète que tu nous as distillé sur ta feuille. Bravo et merci. La poésie est bizarre; tous ces mots semblent appartenir à celui qui les a écrits et à celle qui les reçoit. Nous, les curieux, on se met au milieu, tels des curieux voyeurs; on voudrait capturer quelques rimes, les replacer dans notre contexte, mais une fois la lecture terminée, c'est comme le souffle d'un zéphyr, tout se délite dans l'intemporel jusqu'à nous demander si on a lu ou si on a rêvé. C'est la force de la Poésie. Merci à toi, l'Arpenteur, d'avoir réactivé ces douces sensations.
RépondreSupprimeralors là, Pascal tu me ravis ... j'aime écrire de la poésie, parfois classique et aussi plus actuelles. Et ce personnage, d'un âge déjà un peu avancé aimerait revoir sa fille ; mais ce n'est pas simple en tout cas. Merci Pascal de ton commentaire !
SupprimerVoilà un homme qui sait parler aux femmes. Wouaouh...
RépondreSupprimermême tes rimes sont si délicieusement féminines...
¸¸.•*¨*• ☆
j'ai toujours aimé parler aux filles, puis aux femmes, malgré ma timidité exacerbée ... mais qui s'est guérie après l'adolescence :)
SupprimerPoser son havresac sur la joue des pavés
RépondreSupprimerDisjoints du quai herbu, où l'amour fleurissait
Euh... non, rien, j'essaie, je parlais tout seul
tu parles tout seul dans la poésie aussi et ces vers là sont très réels et subtils !!
Supprimerc'est tellement vrai que tu sais bien parler, et écrire, mais aussi rêver que tu parles ou que tu écris :)
RépondreSupprimertu as tellement raison ma chère cousine ... je reprend tout doucement un peu de mémoire et d'imagination (tout doucement :o) )
RépondreSupprimerstouf
RépondreSupprimerLa poésie des sentiments ne sert à rien.
Ecrire c'est nul.
Je sui con et je m'en fout.;o)