Et si c'était cela le bonheur.
Je ne perds pas mon temps quand je flâne dans la rue. Curieuse de nature, je trouve enrichissant de regarder vivre les autres. Ceux qui déambulent, pressés ou bien ceux qui s'attardent devant une vitrine, bavardent avec une connaissance, entrent, comme moi, dans une librairie pour le plaisir toujours renouvelé de respirer l'odeur particulière des livres neufs. De les toucher, lire la quatrième de couverture. De se dire : vais-je acheter celui-là ? D'en poser un, puis le reprendre, l'ouvrir. Passer à un autre dont la jaquette attire. Je peux rester des heures dans une librairie sans avoir l'impression de perdre mon temps. Je me fais plaisir.
Il est vrai que je dispose maintenant de beaucoup de temps mais j'entends souvent des personnes de mon âge dire "je n'ai pas le temps". Cela me fait sourire parce que je pense qu'ils le gaspillent. Plus on a du temps devant soi, plus il faut prendre du temps pour soi. Je le crois vraiment.
Je sais aussi, cependant, cultiver l'art de perdre mon temps. Je connais par cœur la façon de m'y prendre pour réussir tout à fait cet exploit (!) Pour cela, il me suffit de respecter certaines conditions.
Je réunis dans un sac à dos bouteille d'eau, livre, cahier, crayon. Je me rends dans mon "royaume" : une clairière de chênes, châtaigniers et pins sylvestres au bord de ma mangrove. Quelle que soit la saison. Ma vieille souche de bois m'attend. Elle n'attend que moi. Je m'installe dans son creux et je ne sais par quelle magie, je perds la notion du temps. Je me laisse envahir par ce qui m'entoure : les chants d'oiseaux, le frémissent du vent dans les arbres, le murmure de l'eau qui se cache et réapparaît dans la mousse du minuscule ruisseau, les rayons du soleil qui jouent sur le chemin, dessinant de belles arabesques.
Je m'amuse, en été ou en automne du trottinement d'une souris, de l'éclair roux d'un écureuil, du derrière blanc d'un chevreuil qui passe sans m'avoir remarquée. Je fais partie de ce monde que je respire à pleins poumons et c'est envoûtant. Alors un immense bonheur m'emporte vers un ailleurs. Impression fugace mais tellement puissante. L'un de mes petits bonheurs habite ici.
L'hiver apporte d'autres plaisirs et surtout le silence. Parfois, je suis tellement submergée par le silence que je n'existe plus. Je suis hors du temps. J'aime cette solitude. Et cette liberté. Cette perte de conscience.
Engourdie, le cœur gonflé de joie, je pars en me disant : c'est curieux, je suis restée plus de deux heures dans ce bois et je n'ai pensé à rien. Mais vraiment à rien. Je n'ai pas lu une page, pas écrit un seul mot. Rien. Pourtant, j'ai vécu des moments délicieux, avec la sensation d'avoir fait le don de mon temps à mon esprit et à mon corps. Simplement, je suis heureuse, purifiée et en paix.
Ai-je perdu mon temps pour trouver le bonheur ou bien le temps s'est-il arrêté ?
Je ne perds pas mon temps quand je flâne dans la rue. Curieuse de nature, je trouve enrichissant de regarder vivre les autres. Ceux qui déambulent, pressés ou bien ceux qui s'attardent devant une vitrine, bavardent avec une connaissance, entrent, comme moi, dans une librairie pour le plaisir toujours renouvelé de respirer l'odeur particulière des livres neufs. De les toucher, lire la quatrième de couverture. De se dire : vais-je acheter celui-là ? D'en poser un, puis le reprendre, l'ouvrir. Passer à un autre dont la jaquette attire. Je peux rester des heures dans une librairie sans avoir l'impression de perdre mon temps. Je me fais plaisir.
Il est vrai que je dispose maintenant de beaucoup de temps mais j'entends souvent des personnes de mon âge dire "je n'ai pas le temps". Cela me fait sourire parce que je pense qu'ils le gaspillent. Plus on a du temps devant soi, plus il faut prendre du temps pour soi. Je le crois vraiment.
Je sais aussi, cependant, cultiver l'art de perdre mon temps. Je connais par cœur la façon de m'y prendre pour réussir tout à fait cet exploit (!) Pour cela, il me suffit de respecter certaines conditions.
Je réunis dans un sac à dos bouteille d'eau, livre, cahier, crayon. Je me rends dans mon "royaume" : une clairière de chênes, châtaigniers et pins sylvestres au bord de ma mangrove. Quelle que soit la saison. Ma vieille souche de bois m'attend. Elle n'attend que moi. Je m'installe dans son creux et je ne sais par quelle magie, je perds la notion du temps. Je me laisse envahir par ce qui m'entoure : les chants d'oiseaux, le frémissent du vent dans les arbres, le murmure de l'eau qui se cache et réapparaît dans la mousse du minuscule ruisseau, les rayons du soleil qui jouent sur le chemin, dessinant de belles arabesques.
Je m'amuse, en été ou en automne du trottinement d'une souris, de l'éclair roux d'un écureuil, du derrière blanc d'un chevreuil qui passe sans m'avoir remarquée. Je fais partie de ce monde que je respire à pleins poumons et c'est envoûtant. Alors un immense bonheur m'emporte vers un ailleurs. Impression fugace mais tellement puissante. L'un de mes petits bonheurs habite ici.
L'hiver apporte d'autres plaisirs et surtout le silence. Parfois, je suis tellement submergée par le silence que je n'existe plus. Je suis hors du temps. J'aime cette solitude. Et cette liberté. Cette perte de conscience.
Engourdie, le cœur gonflé de joie, je pars en me disant : c'est curieux, je suis restée plus de deux heures dans ce bois et je n'ai pensé à rien. Mais vraiment à rien. Je n'ai pas lu une page, pas écrit un seul mot. Rien. Pourtant, j'ai vécu des moments délicieux, avec la sensation d'avoir fait le don de mon temps à mon esprit et à mon corps. Simplement, je suis heureuse, purifiée et en paix.
Ai-je perdu mon temps pour trouver le bonheur ou bien le temps s'est-il arrêté ?
Ô temps suspend ton vol..
RépondreSupprimerAh bon je ne suis pas le premier à y avoir pensé ? Un plagiat MOÂ ?
Joli instants M'Dame, merci ];-D
Pourquoi ? Quel plagiat Andiamo ? :-o :-)
Supprimer« Ô temps, suspends ton vol ! et vous, heures propices,
SupprimerSuspendez votre cours !
Laissez-nous savourer les rapides délices
Des plus beaux de nos jours !
Le lac (Lamartine)
Le plagiat c'est moi qui le faisait, bon j'ai fait un PLOF ! ça arrive ];-D
Mais non Andiamo. Tout va bien. :-)
Supprimerj'aime beaucoup, Marité...
RépondreSupprimerMerci abagendo.
SupprimerEst-ce une perte de temps que d'admirer la nature ??
RépondreSupprimerSaraline, pour moi, c'est plus que ça. C'est perdre LE temps. La notion même de temps. :-)
RépondreSupprimerj'aime beaucoup ce texte et ce que tu racontes lorsque tu vas dans la forêt en accord avec la vraie nature ... tu ne perds pas ton temps, c'est bien évident !!
RépondreSupprimerJ'ai pris le temps de passer... je sors sur la pointe des pieds :)
RépondreSupprimerL'art de prendre son temps ! C'est très beau et apaisant..
RépondreSupprimerBravo pour cet épicurisme et le récit qui en est fait
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup ce temps perdu à se ressourcer dans la Nature.
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