Paul est sorti doucement dans le jardin. Il a dégouliné de son lit en silence comme une anguille d’un rocher pour plonger dans ce lieu magique que l’on appelle « dehors ». Paul n’est jamais allé dehors tout seul sans permission. Que dira maman ? Le soleil est lourd de plomb fondu, les oiseaux se sont tus, Paul pense qu’ils sont comme interloqués de sa hardiesse. C’est l’été. Paul ne voulait plus rester dans son lit. Paul déteste la sieste et sa pénombre. Paul voulait sentir la lumière sous ses pieds, la caresse du vent sur ses petites jambes, et courir en riant pour envoler les sauterelles. La saveur de l’interdit est comme de l’air que l’on respire trop fort : étourdissante.
Paul écoute les bruits de la terre qui vibre, les mottes de terre tapies comme des fauves sous les hautes herbes. Il ramasse un caillou bleu qui scintille. Il se roule avec bonheur dans la mousse grise près de l’abreuvoir. Il plonge ses bras dans l’eau fraîche. Il grimpe sur la margelle. Paul sait qu’il n’a pas le droit. Paul respire à grand bruit l’air chaud et odorant de la garrigue. Il se balance à une branche d’olivier comme un trapéziste.
Soudain, le silence ponctue son nom. C’est maman qui le cherche. Il se blottit derrière une touffe de thym. Paul est fier de son exploit. Il se sent grand. Il est grand.
Là-bas, sur une pierre brûlante, maman trouve le pantalon de Paul, comme une mue de reptile abandonnée. Sa mue de bébé.
Paul écoute les bruits de la terre qui vibre, les mottes de terre tapies comme des fauves sous les hautes herbes. Il ramasse un caillou bleu qui scintille. Il se roule avec bonheur dans la mousse grise près de l’abreuvoir. Il plonge ses bras dans l’eau fraîche. Il grimpe sur la margelle. Paul sait qu’il n’a pas le droit. Paul respire à grand bruit l’air chaud et odorant de la garrigue. Il se balance à une branche d’olivier comme un trapéziste.
Soudain, le silence ponctue son nom. C’est maman qui le cherche. Il se blottit derrière une touffe de thym. Paul est fier de son exploit. Il se sent grand. Il est grand.
Là-bas, sur une pierre brûlante, maman trouve le pantalon de Paul, comme une mue de reptile abandonnée. Sa mue de bébé.
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J'aime bien "la mue de bébé" ! :)
RépondreSupprimerMerci Pascal. J'ai toujours eu l'impression que nous grandissions par "mues" successives, et même à l'âge adulte, nous continuons...
Supprimer¸¸.•*¨*• ☆
Paul monte sur la margelle... Moi je l'aurais fait tomber dans le puits ! Tu me connais ];-D
RépondreSupprimerOui ben y a assez de choses horribles comme ça en ce bas monde...
SupprimerAlors chez moi, tu me connais, les enfants ne tombent pas dans les puits; :-)
¸¸.•*¨*• ☆
il est très habile ce Paul ... quant aux mues successives à l'âge adulte elles sont parfois très surprenantes :o
RépondreSupprimerIl a quatre ans, pourtant...mais tous les rêves du monde dans les yeux !
Supprimer¸¸.•*¨*• ☆
Quelle jolie histoire, quelle histoire jolie pour la chasse aux trésors. Je lis un panier à la main, ou un seau de fer-blanc décoré, j’y mets mes trouvailles, des brins d’herbe, trois restes miraculeux de la chrysalide d’un piéride du chou, trois petits riens, trois sensations qui re-muent, tout un matin, tout un jardin
RépondreSupprimerJe dois te remercier pour les sauterelles qui m'ont inspiré mon texte.
SupprimerTon commentaire me remue...
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Quelle poésie dans la métamorphose de ce petit d'homme! J'apprécie
RépondreSupprimerJe suis touchée, Vegas, par ce compliment venant de toi. Doublement touchée.
Supprimer¸¸.•*¨*• ☆
C'est vrai qu'ils muent vite à cet âge là et que les pantalons finissent où sur une pierre où ... sur les fesses du petit frère ! ;)
RépondreSupprimerÇa sent le vécu !
Supprimer¸¸.•*¨*• ☆
Bravo Célestine! Cette mue émeut.
RépondreSupprimerJ'en suis ravie, Chri.
SupprimerEt encore, il n'était pas question d'un émeu, car quand l'émeu mue, sa mue émeut... ;-)
¸¸.•*¨*• ☆
Désobéir pour s'affranchir, pour grandir. Sacré petit Paul ! Il aura du caractère.
RépondreSupprimerJe crois que mon histoire est un peu autobiographique, même si le petit Paul est un garçon...;-)
Supprimer¸¸.•*¨*• ☆
stouf
RépondreSupprimerDrôle un môme quasi bébé et qui pense comme un jeune adulte... Célestine, attention la sénilité te guette. Perso, elle m'a déja envahit depuis longtemps. ;o)
Paul ne pense pas...il agit !
Supprimer¸¸.•*¨*• ☆
Tes mots puisés de ton coeur de mère, celle qui n'a jamais oublié ses petits petiots quand ils gambadaient sur la terre nue et qui faisaient du soleil sur tout ce qui les entourait. Et aujourd’hui ton coeur ému aime à faire revivre les mots d'enchantement en contant, non ce qui te vient en imaginaire mais en faisant revivre et en t'adonnant à coeur joie pour le moindre pas de tes galopins qui reviennent au galop dans ta mémoire vive quand ton si bon coeur les évoque.
RépondreSupprimerMes bises épantelées et ravivées
Merci Bizak. C'est vrai que j'ai adoré observer mes enfants devenir peu à peu des grandes personnes en passant par toutes ces étapes si importantes...
SupprimerIl m'en est resté un amour des enfants qui est toujours prêt à ressurgir au détour d'une consigne d'écriture...
Bises ravies
¸¸.•*¨*• ☆