Au Sablier du Temps.
Alice a intégré la résidence "Le Sablier du Temps" depuis quelques mois déjà. Finalement, elle s'avoue satisfaite de son choix. On lui a attribué une chambre spacieuse avec vue sur le parc. Elle a pu emménager avec quelques uns de ses meubles ce qui a grandement contribué à sa bonne installation dans les lieux. Elle est soulagée de ne plus avoir à penser aux questions matérielles qui lui empoisonnaient la vie. Enfin, elle respire librement.
Et puis, elle voit chaque jour Cécilia et Marguerite. D'un commun accord, elles ont décidé de garder leur indépendance et de se retrouver seulement dans l'après midi. Ce qui convient tout à fait à Alice qui aime être seule le plus souvent.
Pendant que ses amies se retirent pour une petite sieste après le déjeuner, Alice arpente le parc. Elle a besoin de cet exercice pour se dégourdir les jambes et prendre l'air. Elle pense que dès l'été venu, elle pourra se prélasser, un livre à la main, à l'ombre des arbres ou au bord des bassins, les coins tranquilles ne manquant pas dans le grand enclos fort bien entretenu.
Elle rejoint d'un pas vif la bibliothèque où se trouvent déjà Cécilia et Marguerite. Il y a aussi Monsieur Paul somnolant dans son fauteuil, son éternel plaid écossais disposé sur ses genoux. Alice apprécie Monsieur Paul, un ancien militaire toujours tiré à quatre épingles. Il a beaucoup voyagé et ils peuvent échanger leurs impressions et souvenirs sur les pays visités. Ces apartés agacent un peu ses amies. Sans doute sont-elles un brin jalouses de l'attention qu'il lui montre. Il faut dire aussi que Monsieur Paul porte beau : très mince, le regard bleu-acier, une chevelure abondante et d'un blanc de neige. Il plaît encore aux femmes.
Pour ne pas réveiller le vieil homme, les trois complices échangent à voix basse sur leur projet de villégiature dans le Midi le mois prochain. Mais Monsieur Paul soudain s'agite, se redresse brusquement dans son fauteuil comme s'il avait fait un mauvais rêve. Il rejette sa couverture et se lève, arpente le salon à grandes enjambées en marmonnant.
Les trois femmes le regardent, horrifiées. Monsieur Paul porte comme chaque jour une impeccable chemise blanche avec, au col, un nœud papillon élégant. Il arbore aussi sa belle veste de velours fauve. Cependant, le contraste entre le haut et le bas de sa tenue vestimentaire pose problème. Les pans de sa liquette mal boutonnée au fond tombent sur ses cuisses maigres et laissent voir sa couche culotte. De plus, Monsieur Paul exhibe des chaussettes porte-jarretelles. L'effet est si saisissant que les amies sont prises d'un fou rire qu'elles tentent d'étouffer dans leur écharpe. Le constat est celui-ci : Monsieur Paul a oublié d'enfiler son pantalon.
Alors qu'elles ne peuvent contenir leur hilarité, Monsieur Paul se tourne vers elles, l'air menaçant.
- Qu'avez-vous à glousser mesdames ?
- Monsieur Paul, c'est... c'est...votre pantalon !
- Quoi, mon pantalon ? Ah, mon pantalon.
Et il entonne d'une voix forte :
- Mon pantalon est décousu, si ça continue on verra le trou de mon pantalon...
L'avion, l'avion, l'avion...
- Monsieur Paul ! s'indignent les trois amies.
- Quoi, Monsieur Paul ?
Dans la rue de Sébastopol
Y a le gars Popol...
Il n'y a plus de temps à perdre. Il faut appeler à l'aide. Monsieur Paul a perdu la tête. Alice et Marguerite se regardent, constatent subitement que Cécilia a quitté la bibliothèque sans qu'elles y prennent garde. Monsieur Paul hurle maintenant ses chansons paillardes, alertant le personnel de la résidence.
- Que se passe-t-il ici ?
- Monsieur Paul ne va pas bien.
- Il semblerait en effet. Monsieur Paul, où avez-vous mis votre pantalon ?
- Mon pantalon ? Mon pantalon est décousu, si ça continue...
Alice a intégré la résidence "Le Sablier du Temps" depuis quelques mois déjà. Finalement, elle s'avoue satisfaite de son choix. On lui a attribué une chambre spacieuse avec vue sur le parc. Elle a pu emménager avec quelques uns de ses meubles ce qui a grandement contribué à sa bonne installation dans les lieux. Elle est soulagée de ne plus avoir à penser aux questions matérielles qui lui empoisonnaient la vie. Enfin, elle respire librement.
Et puis, elle voit chaque jour Cécilia et Marguerite. D'un commun accord, elles ont décidé de garder leur indépendance et de se retrouver seulement dans l'après midi. Ce qui convient tout à fait à Alice qui aime être seule le plus souvent.
Pendant que ses amies se retirent pour une petite sieste après le déjeuner, Alice arpente le parc. Elle a besoin de cet exercice pour se dégourdir les jambes et prendre l'air. Elle pense que dès l'été venu, elle pourra se prélasser, un livre à la main, à l'ombre des arbres ou au bord des bassins, les coins tranquilles ne manquant pas dans le grand enclos fort bien entretenu.
Elle rejoint d'un pas vif la bibliothèque où se trouvent déjà Cécilia et Marguerite. Il y a aussi Monsieur Paul somnolant dans son fauteuil, son éternel plaid écossais disposé sur ses genoux. Alice apprécie Monsieur Paul, un ancien militaire toujours tiré à quatre épingles. Il a beaucoup voyagé et ils peuvent échanger leurs impressions et souvenirs sur les pays visités. Ces apartés agacent un peu ses amies. Sans doute sont-elles un brin jalouses de l'attention qu'il lui montre. Il faut dire aussi que Monsieur Paul porte beau : très mince, le regard bleu-acier, une chevelure abondante et d'un blanc de neige. Il plaît encore aux femmes.
Pour ne pas réveiller le vieil homme, les trois complices échangent à voix basse sur leur projet de villégiature dans le Midi le mois prochain. Mais Monsieur Paul soudain s'agite, se redresse brusquement dans son fauteuil comme s'il avait fait un mauvais rêve. Il rejette sa couverture et se lève, arpente le salon à grandes enjambées en marmonnant.
Les trois femmes le regardent, horrifiées. Monsieur Paul porte comme chaque jour une impeccable chemise blanche avec, au col, un nœud papillon élégant. Il arbore aussi sa belle veste de velours fauve. Cependant, le contraste entre le haut et le bas de sa tenue vestimentaire pose problème. Les pans de sa liquette mal boutonnée au fond tombent sur ses cuisses maigres et laissent voir sa couche culotte. De plus, Monsieur Paul exhibe des chaussettes porte-jarretelles. L'effet est si saisissant que les amies sont prises d'un fou rire qu'elles tentent d'étouffer dans leur écharpe. Le constat est celui-ci : Monsieur Paul a oublié d'enfiler son pantalon.
Alors qu'elles ne peuvent contenir leur hilarité, Monsieur Paul se tourne vers elles, l'air menaçant.
- Qu'avez-vous à glousser mesdames ?
- Monsieur Paul, c'est... c'est...votre pantalon !
- Quoi, mon pantalon ? Ah, mon pantalon.
Et il entonne d'une voix forte :
- Mon pantalon est décousu, si ça continue on verra le trou de mon pantalon...
L'avion, l'avion, l'avion...
- Monsieur Paul ! s'indignent les trois amies.
- Quoi, Monsieur Paul ?
Dans la rue de Sébastopol
Y a le gars Popol...
Il n'y a plus de temps à perdre. Il faut appeler à l'aide. Monsieur Paul a perdu la tête. Alice et Marguerite se regardent, constatent subitement que Cécilia a quitté la bibliothèque sans qu'elles y prennent garde. Monsieur Paul hurle maintenant ses chansons paillardes, alertant le personnel de la résidence.
- Que se passe-t-il ici ?
- Monsieur Paul ne va pas bien.
- Il semblerait en effet. Monsieur Paul, où avez-vous mis votre pantalon ?
- Mon pantalon ? Mon pantalon est décousu, si ça continue...
Alors qu'on emmène le pauvre homme dans sa chambre, une aide-soignante arrive dans le couloir montrant fièrement le vêtement perdu.
- Sophie ? Mais où as-tu trouvé le pantalon de Paul ?
- Euh...dans la chambre de Cécilia.
- Sophie ? Mais où as-tu trouvé le pantalon de Paul ?
- Euh...dans la chambre de Cécilia.
Cécilia... Cécilia... Nooon ça n'est pas celle à laquelle je pense ? Si ? Rhoooo; ];-D
RépondreSupprimerC'est un room movie à la maison de retraite !
Il est attachant ce monsieur Paul, avec ses chansons de salle de garde !
RépondreSupprimer¸¸.•*¨*• ☆
stouf
RépondreSupprimerCe monsieur Paul, c' est pas le petit Gibus ? Ben mon vieux, si j'aurais su j'aurais po v'nu...
"les femmes, les femmes, les femmes..." chante Monsieur Paul qui - s'il porte beau - porte peut-être mou
RépondreSupprimerC'est où exactement ? Je cherche... à mon âge... et vous pensez qu'Alice,ou Marguerite, ou l'une et l'autre, sont libres...
RépondreSupprimerc'est drôle et tendre pour Alice qui intègre la maison de retraite ... et le Paul il est plein d'humour (un peu ancien, mais bien !!) ... quant à Cécilia elle a trouvé le pantalon :o))
RépondreSupprimerIl ne faut pas écouter les mauvaises langues. Il y a des distractions dans les maisons de retraite. Pas plus tard qu'hier, lors d'une balade en gabarre sur la Dordogne, tout le monde chantait en chœur : il était un petit navire...ohé ohé...
RépondreSupprimerJe ne le trouve pas si "pauvre" que ça, le Paul! ;)
RépondreSupprimer@Saraline : c'est une expression que l'on emploie ici et qui ne veut pas forcément dire pauvre au sens habituel. ;-)
RépondreSupprimerHa ha ha !! XD
RépondreSupprimerC'est ce qui s'appelle se faire chambrer malgré soi. Hin, hin ! SYMPA ♥