Sacrée Mamma !
Ecoutez-moi, moi, la mamma : je ne veux plus vous entendre dire : tu t'laisses aller. Je n'ai plus vingt ans depuis longtemps, c'est vrai. Alors, même si je sens un peu le pipi, j'ai encore toute ma tête. Et ça me fait de la peine quand vous me dîtes que mon vieux peignoir est mal fermé et que je n'ai plus de cheveux, donc plus besoin de bigoudis.
Hier encore je vous cuisinais des pâtes fraîches avec l'escalope milanaise et le tiramisu. Vous les aimiez hein, les pasta della mamma ? Tout le monde était content. Aujourd'hui je ne sers plus à rien. Je vais vous quitter. Ne pleurez pas. Surtout pas.
Vous êtes tous là et je suis bien contente. Approche mon Giorgio. Viens donc me souhaiter un bon anniversaire. Tu sais, c'est le dernier. Pourquoi tous ces cadeaux ? Ce n'était pas la peine. Je ne te maudis plus mon fils : quand on va mourir, il faut savoir pardonner.
Et toi ma fille, toujours aussi belle ! Je le sais, va que tout le monde t'appelle Trousse-chemise. Tu as raison : montre-les tes gambettes et même plus quand ça te chante. Profite de la vie. Ne porte pas mon deuil. Je l'ai assez porté pour toi et tes sœurs depuis que le padre a passé l'arme à gauche. Il fallait bien faire comme toutes ces voisines béni-oui-oui et se vêtir de noir. Et pourtant, je ne l'ai pas regretté votre père qui me battait comme plâtre.
Tu as apporté les deux guitares, mon cadet ! C'est bien. Avant de me jouer une belle serenata, remonte un peu mes oreillers. Voilà. Tu peux commencer, je t'écoute et vous aussi tous les autres, écoutez-le. Prego mon fils, un morceau de Paradiso per favore. Comme tu joues bien ! Les souvenirs, tous ces souvenirs me reviennent et avec eux, les plaisirs démodés que nous partagions Luigi et moi ! Oui. Luigi, mon amoureux. Vous avez bien entendu : notre vieux voisin et moi nous aimions. Je lui avais juré sur ma vie de le chérir toujours mais votre grand-père a tout gâché et a préféré me marier à votre brute de père.
Je vous embrasse tous mes enfants et maintenant prions la Santa Vergine pour qu'elle me guide et m'accompagne : Ave Maria, emmenez-moi maintenant de l'autre côté de cette terre. J'ai bien mérité le paradis. Basta.
Ecoutez-moi, moi, la mamma : je ne veux plus vous entendre dire : tu t'laisses aller. Je n'ai plus vingt ans depuis longtemps, c'est vrai. Alors, même si je sens un peu le pipi, j'ai encore toute ma tête. Et ça me fait de la peine quand vous me dîtes que mon vieux peignoir est mal fermé et que je n'ai plus de cheveux, donc plus besoin de bigoudis.
Hier encore je vous cuisinais des pâtes fraîches avec l'escalope milanaise et le tiramisu. Vous les aimiez hein, les pasta della mamma ? Tout le monde était content. Aujourd'hui je ne sers plus à rien. Je vais vous quitter. Ne pleurez pas. Surtout pas.
Vous êtes tous là et je suis bien contente. Approche mon Giorgio. Viens donc me souhaiter un bon anniversaire. Tu sais, c'est le dernier. Pourquoi tous ces cadeaux ? Ce n'était pas la peine. Je ne te maudis plus mon fils : quand on va mourir, il faut savoir pardonner.
Et toi ma fille, toujours aussi belle ! Je le sais, va que tout le monde t'appelle Trousse-chemise. Tu as raison : montre-les tes gambettes et même plus quand ça te chante. Profite de la vie. Ne porte pas mon deuil. Je l'ai assez porté pour toi et tes sœurs depuis que le padre a passé l'arme à gauche. Il fallait bien faire comme toutes ces voisines béni-oui-oui et se vêtir de noir. Et pourtant, je ne l'ai pas regretté votre père qui me battait comme plâtre.
Tu as apporté les deux guitares, mon cadet ! C'est bien. Avant de me jouer une belle serenata, remonte un peu mes oreillers. Voilà. Tu peux commencer, je t'écoute et vous aussi tous les autres, écoutez-le. Prego mon fils, un morceau de Paradiso per favore. Comme tu joues bien ! Les souvenirs, tous ces souvenirs me reviennent et avec eux, les plaisirs démodés que nous partagions Luigi et moi ! Oui. Luigi, mon amoureux. Vous avez bien entendu : notre vieux voisin et moi nous aimions. Je lui avais juré sur ma vie de le chérir toujours mais votre grand-père a tout gâché et a préféré me marier à votre brute de père.
Je vous embrasse tous mes enfants et maintenant prions la Santa Vergine pour qu'elle me guide et m'accompagne : Ave Maria, emmenez-moi maintenant de l'autre côté de cette terre. J'ai bien mérité le paradis. Basta.
Belle paraphrase de la Mamma... Pauvre Mamma qui sent le pipi ; désespoir du mariage arrangé. Quelle vérité ! "Elle n'a rien oublié".
RépondreSupprimeravec le sourire
Merci Lilou. ;-)
Supprimerune vie, c'est rarement tout blanc tout noir
RépondreSupprimerIl parait que quand l'heure a sonné, les souvenirs reviennent en bloc, les blancs,les noirs aussi.
Supprimerse ridi e se piangi la Mamma, una bella storia Marité, grazie.
RépondreSupprimergrazie Andiamo ! Pas besoin d'aller voir la traduction (je n'ai jamais appris l'italien mais j'ai une amie qui habite Florence ;-) - j'ai tout compris parce que l'occitan ressemble un peu à l'italien.
RépondreSupprimerEmouvante lecture !
RépondreSupprimerLa mamma excellemment revisitée ! Dans l'esprit !
RépondreSupprimerCiao mamma… tu m'auras ému et fait rire !
RépondreSupprimer"...remonte un peu mes oreillers...", ça m'a tiré une larme, dis donc !
RépondreSupprimerOh, désolée !
SupprimerMerci à tous ;-)
SupprimerTrès beau...
RépondreSupprimerOn s'y croirait.
Je ne l'avais pas lu avant d'écrire le mien...
mais on est sur le même thème...
et j'ai choisi aussi...le prénom Giorgio !!!!????
Hum...transmission de pensée...?
Ce doit être parce qu'il est le fils maudit ;-)
SupprimerExact ! On le cite dans la chanson...
Supprimermais où avais-je la tête ?
Un sacré caractère cette mamma...
RépondreSupprimerTu m'as émue, marité, avec ton portrait.
Bisous célestes
•.¸¸.•*`*•.¸¸☆