Tout le gratin était là !
Aux obsèques de Maître Clary
bien entendu.
Personne n’aurait voulu louper
ça !
Pensez, il avait de
l’influence le notable, et on le craignait encore, même mort.
Avec tous les secrets de
famille que son cabinet abritait…
Et quelques malversations
aussi, se chuchotait-on sous le manteau.
Mais à présent, les obsèques
prenaient une autre tournure puisque toutes et tous pouvaient être suspectés
d’avoir trucidé le notaire : famille, amis, collègues, clients…
Bien entendu tous les membres
de l’Étude, raides comme la Justice, s’étaient assis aux premiers rangs, comme
pour se présenter en bataillon serré, à défaut d’être unis :
collaborateurs, clercs, comptables, assistants de tous poils, secrétaires, et
même stagiaires !
Ils savaient bien qu’ils
étaient aussi au premier rang des suspects pour la Brigade criminelle qui était
en charge de l’enquête.
En effet, les méthodes du
vieil homme étaient clairement connues pour être déplorables.
Tel un potentat se pensant
intouchable il maltraitait à plaisir ses subordonnées qu’il méprisait et
humiliait depuis son plus jeune âge. Puisque évidemment il avait hérité sa
charge de papa, qui lui-même la tenait de son père.
Comme une affaire bien huilée,
le nom se transmettait, en même temps que le juteux cabinet ! La morgue,
hélas, semblait elle aussi aller de soi dans le berceau des Clary.
Mais c’est dans un autre type
de morgue qu’il avait finalement échu. Et le regard avisé du légiste n’avait
pas manqué de remarquer les marques de strangulations autour du cou du vieux
notaire. Probable que le meurtrier avait espéré que le Rhône emmène le corps
très loin de son forfait. Mais il s’était échoué à Vienne, comme un vieux
vestige retenu par un banc de sable.
Cependant les inspecteurs
n’écartaient pas non plus la piste d’une relation SM ayant mal tourné si l’on
peut dire. Car le vieux tyran dans la vie professionnelle, aussi paradoxal que
cela puisse paraître, avait besoin d’être malmené pour accéder à certains
plaisirs que la morale ici-bas ne permet pas d’évoquer dans une église.
Loin d’être clair le Clary !
Et cette enquête s’annonçait bien délicate car le beau monde des
bourgeois n’aime pas qu’on mette à jour leurs petites turpitudes, et qu’on
sorte les squelettes des placards.
C’est tellement plus simple, lorsqu’on est flic, d’avoir affaire à des
truands qui n’ont pas fait d’études de droit, et ne se cachent pas d’exhiber
des filles dénudées dans leurs clubs.
Et puis, il allait falloir éviter le tutoiement, et prendre beaucoup de
précautions dans l’audition des témoins qui seraient accompagnés des meilleurs
avocats de la ville.
Ainsi soupirait l’inspecteur Erwan
Kéridec, regardant les crabes s’agiter dans un panier trop fourni à son goût.
L'enquête ne fait que commencer .... Mais, c'est bien connu, on ne fermera pas le bec d'Erwan Keridec ! ;-)
RépondreSupprimerun coriace, capable de casser les pinces des crabes :)
SupprimerUn gratin de crabes… on s'en délecte d'avance en espérant une suite, un jour prochain
RépondreSupprimerah ah !!!
Supprimermon gratin était plutôt dauphinois, comme il se doit :)
quant à une suite... ce n'est pas gagné
je suis déjà sortie de ma zone de confort avec cette prose "policière"
Mêmz le bois des chaises de l'église était véreux ! ];-D
RépondreSupprimervermoulu, c'est tout dire :)
SupprimerUn travelling à la Godard d'où suinte la concupiscence et l'hypocrite superbe du bourgeois. Bravo, Miss Tiss !
RépondreSupprimersuperbe compliment !
Supprimermerci beaucoup de ce regard
Un côté Claude Chabrol aussi ! Bien vu.
RépondreSupprimerj'aime beaucoup l'atmosphère des films de Chabrol, et son regard cynique
Supprimerprobable que cela m'influence dans les rapport au polar
merci pour cette remarque :)
OK Tisseuse.. moi je suis installée et j'attends la suite ! ;-)))
RépondreSupprimerle problème c'est que j'avais juste le démarrage du roman
Supprimeril faudrait peut-être que je retourne sur les berges du Rhône pour l'inspiration à suivre, ou en pays de Chartreuse :)
Un scenario très cinématographique, comme le soulignent certains de mes petits camarades...
RépondreSupprimerEt moi, j'adore le cinéma psychologique !
Bravo Chère Tisseuse
•.¸¸.•*`*•.¸¸☆
Pour ce personnage plein de morgue, quelle dérision, se retrouver en chambre froide ! Y aurait-il une justice finalement ? Mais l'enquête ne fait que commencer. On aura peut être des surprises.
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