« Ça, c’est du
gâteau ! »
Mais d’où peut bien venir cette
expression quelque peu désuète et qui sous-entend que c’est facile à
faire ? À défaut d’avoir trouvé une origine reconnue, elle me semble
tout à fait abusive. Faire un gâteau n’est pas aussi simple que cela, et peut
même être lourd de conséquences !
En tant que maman, je m’efforce
régulièrement de faire de beaux gâteaux ludiques et colorés pour mes enfants et
leurs copains de passage à la maison. Mais quel que soit l’effort d’imagination
et de réalisation fourni, il y a toujours quelque enfant blasé qui me jette à
la figure un « moi, ma maman, elle fait des gâteaux en forme de bateau de
pirates/coffre-fort/carrosse de princesse… ». Et de voir la déception dans
les yeux dépités de mes propres enfants…
Pour me consoler, je me souviens des
bonnes fées marraines d’Aurore, alias la Belle au bois dormant, qui ont été
incapables de faire un gâteau présentable sans l’aide de leur magie. Et mal
leur en a pris puisque c’est la magie utilisée pour ce gâteau qui a permis à la
méchante sorcière de retrouver Aurore et de lui faire vivre son destin
somnolant.
Retour au monde réel, et
j’insiste : faire un gâteau – même tout simple – peut casser le moral si
l’on n’a pas l’art et la manière… À l’occasion d’une soirée d’anniversaire, j’ai
pu assister à une scène attristante ! Une des invitées avait apporté un
gâteau cuisiné par ses soins, et fait notamment de très grosses (un peu trop
visiblement) pépites de chocolat. Quel ne fut pas son désarroi quand elle a vu
la réaction de ceux qui en avaient pris une part ! Ignorant qu’ils étaient
observés, ils inspectaient leur dessert d’un air dubitatif, se demandant
certainement s’il fallait ou non prendre le risque de goûter ce cake suspect…
Vexée, cette pauvre cuisinière a dû se jurer qu’on ne l’y reprendrait plus et
que désormais, à toute fête d’anniversaire ou autre, elle apporterait plutôt des
boissons ! C’est beaucoup moins risqué !
Alors non ! Faire un gâteau n’a
rien de facile. Aujourd’hui, je vous le dis, renonçons à cette expression de
nos grands-mères, même passée à la forme négative, ainsi qu’à ces obsolètes
« c’est fastoche » ou « c’est pas de la tarte » (tiens, les
tartes aussi sont faciles à réaliser ?), ou encore à ce très sale
« les doigts dans le nez », et faisons comme dans les cours de
récréation de nos tout-petits, où le « c’est trop fas’ » a remplacé
les exagérations culinaires et autres expressions peu ragoûtantes.
faire un gâteau est à la fois un plaisir et une gageure, mais lire ton texte est un plaisir gourmand
RépondreSupprimerbienvenue chez nous BrindR (j'adore ce pseudo) :o)
tu as vraiment raison : elle est étrange cette expression car la pâtisserie est plutôt un art difficile :(
RépondreSupprimeret j'imagine aisément la scène que tu nous relates :))))
un peu comme dans les goûters d'enfant, un s'expose toujours un peu au jeu des comparaisons, et il vaut mieux rester stoïque face à la diversité des réalisations...
et puis, dans ces cas là, l'important est de participer, non ?
en tout cas, je te souhaite la bienvenue sur notre site des Impromptus :)
Bien dit! Renonçons aux idiotismes gastronomiques et efforçons-nous de satisfaire nos chères têtes blondes... si c'est possible ?
RépondreSupprimerQuoi qu'il en soit, bienvenue aux Impromptus, BrindR :)
Chez moi, on emploie aussi l'expression "c'est du pain bénit" pour exprimer la facilité - apparente - d'une chose.
RépondreSupprimerJ'aime bien ta façon de considérer la consigne. Et bienvenue !
Bienvenue BrindR ! On voit que tout ceci n'est que pure imagination ! Les enfants sont toujours contents et ne râlent jamais...Quant au cake suspect aux grosses pépites de chocolat, il est forcément délicieux et une pure merveille !! Belle plume légère comme l'air !
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