Nous étions trois, sales et affamés.
Ça faisait longtemps déjà que nous n'avions plus peur. Faim, froid, sommeil, oui. Nous défendions ce bastion parce qu'on nous avait dit de le faire, parce que nous luttions pour nos familles, notre terre.
Face aux barbares.
Mais nous n'en pouvions plus. Plus de munitions, il restait une seule balle pour nous trois. Pas de renforts. Rien à manger et puis le froid, terrible froid de glace de cet hiver sans nom, sans fin, sans lumière.
Brûler les dernières branches d'arbres morts, c'était quand ? dix jours, ou vingt, ou trente ?
La dernière patate à manger, c'était un jour avant la dernière branche, ça on s'en souvient.
Aujourd'hui, nous avons décidé de cesser. Ce matin, nous avons hissé le drapeau blanc.
Le silence nous a répondu, un silence blanc.
Nous avons avancé dans la neige en attendant le tir qui nous hachera. On n'avait pas peur, on avait envie de finir. Et nous avons avancé, face aux barbares.
ton texte m'a tout à coup fait repenser au livre "Le désert des Tartares" de Dino Buzzati
RépondreSupprimerPardon, mais dans un registre plus gai, Roger Pierre et Jean-Marc Thibaud auraient dit "La guerre de sécession a cessé, ça c'est sûr !"
RépondreSupprimerGlaçant... Donc réussi.
RépondreSupprimerExcellent. Peut-être n'y avait-il plus personne en face... Bon, on peut supposer aussi que le général les fera passer au peloton d'exécution parce que abandonner son poste de combat, faut pas exagérer quand même...
RépondreSupprimerAcculé à la reddition, y avait-il une autre solution ? Un beau texte bien fait.
RépondreSupprimerGlaçant!!Comme ce ''silence blanc'':o(
RépondreSupprimerBuzzati, c fait...
RépondreSupprimerJ'ajouterai alors "La Vie est dégueulasse", pour le défi final ;)
Un Impromptu Littéraire qui porte bien son nom (une fois encore).