Les attaques répétées des derniers jours avaient beaucoup affaibli le fief.
Certains vassaux n’étaient plus qu’ombres enfuies, courant encore pendant
que d’autres, fourbes, agissaient pour rafler la mise.
Brigands, voleurs et autres assassins faisaient la loi dans les forêts
alentour en véritables bourrins des bois.
Ne manquaient que les loups.
Les bandes armées, à la solde des félons, agressaient la forteresse par
vagues.
Les assaillants essayaient d’asséner d’incessants assassinats aux assiégés
asthmatiques asservis.
Et une terreur poisseuse transpirait au-dessus des douves.
Au contraire des veuves et des orphelins, les preux chevaliers de
jadis appartenaient à un temps révolu.
Désormais tristes pleutres, fieffés poltrons, pauvres couards, à cent
lieues de riposter, ils s’entassaient au château, se pensant sottement à l’abri
derrière les remparts, murailles protectrices qui ne feraient pourtant pas
longtemps illusion.
La vie de château.
Ils y côtoyaient d’autres réfugiés, baladins immobiles, musiciens
silencieux.
Ils n’avaient pas réalisé que certains s’étaient déjà enfuis, bouffons sans
roi et troubadours sans sac, ou bien étaient très morts, comme le forgeron.
Les marchands quant à eux avaient préféré quitter le temple.
Les soldats avaient déserté le
chemin de ronde, les ordres donnés étant de monter la garde devant la salle où
la châtelaine et les dames de compagnie avaient été consignées.
Un parfum d’hallali imminent imprégnait l’enceinte.
Le palefrenier ne sortait plus les chevaux.
Les serfs étaient cantonnés en famille dans les écuries.
Les vaches n’étaient pas pour autant aux champs.
Tous suintaient de trouille devant
les déferlantes ennemies y compris le maître des lieux, sieur dont nul ne
savait l’endroit exact où il se tenait, se terrait profondément abattu sans
doute par les trahisons et les lâchetés.
C’est à compter de ce jour-là, irrémédiablement, telle une prophétie ou une malédiction, que le seigneur et sa lignée vécurent au temps des châteaux faibles.
La veille de la ruine du château... terrible tout de même...
RépondreSupprimerUn peu pré apocalyptique, certes !
SupprimerMais où sont passés les preux chevaliers de mes films d'antan ? Pourfendeurs de faquins, trucideurs de tire-laines, Gamahuchant, culbutant, ribaudes et luronnes ?
RépondreSupprimerAh les poltrons, les couards, ils se terrent au plus profond de leurs donjons ! ];-D
Des poltrons, oui, doublés de dégonflés et de foireux, et autres froussards quasi pleutres, de lâches, de peureux, bref des poules mouillées !
Supprimerque fait Thierry la fronde :)
RépondreSupprimerIl fait la ronde ,mais il a un peu de retard !
Supprimer;-)
La question que je me pose : au temps des châteaux faibles,plus de valeureux chevaliers donc. Alors de qui tombaient amoureuses les belles dames ?
RépondreSupprimerPeut-être de troubadours qui vivaient d'amour et qui étaient bien ces valeureux chevaliers reconvertis après un stage !
Supprimer- Ca t'a un de ces petits côtés allégoriques, j'en reprendrais bien, moi. Il doit y avoir de la pomme, dedans, je me trompe ?
RépondreSupprimer- Y'en a, Guillaume Tell !
Y a un peu d'huile bouillante aussi.
SupprimerEt de la purée de pois.
;-)
Les châteaux forts sont faits pour être assiégés, non ?
RépondreSupprimerET les châteaux d'eau, pour être bus !
SupprimerCQFD
De quoi les rendre complètement folles, les vaches! Mais si ça se trouve, ils les avaient déjà mangées?
RépondreSupprimerOuaip, fort possible, pas trop l'ambiance vegan je crois :-)
SupprimerJ'adore ta chute !
RépondreSupprimerEt tes facilités d'écriture qui font couler les mots comme de la poix fondue du haut d'une tour :-)
Et c'est un compliment.
•.¸¸.•*`*•.¸¸☆
Merci gente dame ;-)
SupprimerSavoureux jusqu'au bout ! Bravo !
RépondreSupprimerEt quelque peu brutal féroce !
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