Comme
l’attesta le cadran de l’horloge de la gare maritime, l’information étant corroborée
par celui de ma montre à gousset, il était environ dix neuf heures ce lundi 8
Juin lorsque l’évènement sur lequel se porte le rapport diligenté par moi-même
s’est subséquemment produit.
L’individu de
type caucasien ci-après nommé Eugène Bouve fils de Gustave Bouve et de Francine
Braduc née Truchemolle troisième du nom, sergent chef de gendarmerie affecté à
la brigade du Grand Quevilly parcourait de long en long les quais longeant le
fleuve Seine. Il aime, précise-t-il, je le cite : « Se balader
sur les quais le soir, il y a tant de choses, tant de choses, à voir… »
Fin de la citation. Il, selon ses dires, et donc les miens descendait les
numéros pairs et remontait le long du fleuve, poussé par une vieille habitude.
Cependant, même acculé dans ses retranchements, il n’a pas été capable
d’expliquer depuis combien de temps datait cette habitude. (En vrai, je ne me
souviens plus du premier jour où je l’ai fait pour la première fois). C’est
en arrivant à la hauteur du n° 23, exactement à l’endroit où a été implanté le
nouveau kiosque à journaux appartenant à la Société, quel miracle, Nouvelle et
contractuellement laissé en gérance à Monsieur Fulgence Pécuche né prématuré,
demeurant rue des coquelicots au numéro 29 à Rouen, Seine Maritime.
Le sieur
Fulgence désigné désormais par le premier individu comme étant le vrai
responsable de ce que vous avez sous les yeux, là. En effet cet individu féru
de littérature prenait l’habitude d’exposer en bonne place dans sa vitrine et
ce, tous les lundis que faisait Dieu, le
fameux thème du site internet des impromptus littéraires. Du reste, il ne se gênait
pas pour tuer le temps trop long de ces journées répétitives en participant lui
même à ce site. Et c’est ainsi que Eugène
Bouve qui ne s’était jamais rêvé écrivain mais qui avait toujours été possédé
du démon de l’écriture sortit un carnet de sa poche intérieure de veste doublée
de satin mauve, un crayon mine HB de sa pochette extérieure cette fois et nota
le thème de la semaine : Ecrire un texte avec le langage de…
Ça me
changera de la routine des dépositions et puis c’est une belle occasion de me
faire la main, non ?
Bravo, plus vrai que du commissaire Maigret... version Gabin...
RépondreSupprimerLe thème en kiosque! Il fallait y penser... et dire qu'on s'enquiquine à les mettre en ligne tous les lundi que fait Dieu !
RépondreSupprimerMonsieur Fulgence Pécuche soit béni! Sans lui nous aurions toujours ignoré Les Impromptus!
RépondreSupprimeret bien voilà une déposition bien rendue :)
RépondreSupprimerTrès drôle ce Monsieur Fulgence!!!Et ....pourquoi pas?après tout !! Un chef de gendarmerie peut aussi avoir une âme de poète!!:o)
RépondreSupprimerDe bons mots, de belles tournures, de si beaux enchaînements qui font que "subséquemment" : j'adore !
RépondreSupprimer