Une vengeance à l'insu de mon plein gré….
Premier récit : la vengeance.
Toute ressemblance avec des personnes ou des situations réelles ou
ayant existé est volontaire et dépendante de ma volonté.
Deuxième récit : la vengeance à l'insu de mon plein gré.
Toute ressemblance avec des personnes ou des situations réelles est
fortuite et indépendante de ma volonté.
Deux années plus tard, Paulette D., mon ex-chef, se retrouva en ma
présence. Je la vis s'avancer vers moi et me dire :
« Je comprends le mal que je t'ai fait car je .... »
J'étais sur le point de l'interrompre et de lui répondre : « Pas grave, c'est oublié », mais les mots me restèrent dans la gorge. Je me contentai de sourire en guise de vengeance.
Paulette en fut déconcertée car elle s'attendait à tout, sauf à mon
sourire !
Et pourtant, la vengeance couvait dangereusement sans qu'elle ni moi ne
le sachions.
Nous étions toujours dans l'active. Dans des secteurs différents, certes,
mais lors d'audits, de rapports généraux ou d'autres joyeusetés
administratives, nous nous retrouvions aux mêmes réunions. Elles étaient un
terrain propice aux rencontres
diverses et multiples ainsi qu'au foisonnement de commentaires et allusions en
tous genres.
Lors d'un brunch où je fus conviée, j'entendis par inadvertance, des
propos désobligeants concernant mon ex-chef. Celle-ci agressait et tançait de
plus en plus fréquemment ses collègues. Les souvenirs se ravivèrent.
J'éprouvai de l'empathie pour mes collègues malmenées, surtout les plus jeunes.
La tentation fut grande de sauter à pieds joints sur cette occasion car, je
devais bien le reconnaître, j'étais un
brin vindicative. Mais non. Je me gardai d'intervenir de quelque façon
que ce soit auprès de mes collègues.
Un soir, en regardant une de mes séries télévisées addictives, une idée
me vint à l'esprit.….J'allais tout simplement
déstabiliser Paulette. Lui rendre la monnaie de sa pièce. Et, en
un mot comme en cent, la dénigrer.
Je commençai sur le mode sourire. Lorsqu'on évoquait Paulette D. ou une de ses activités, je levais les
yeux au ciel,, souriais ou hochais la tête….
J'accélérai ma stratégie en ponctuant les commentaires de quelques
soupirs déchirants ou d’exclamations souffreteuses.
Dernière étape, je passai franchement
à la vitesse supérieure. Je distillai des commentaires ambigus :
- Il semblerait qu'elle soit en bon terme avec P.
- Je l'ai vue en grande discussion avec A.
- Ceux deux là font bien la paire…
Ragots pas bien méchants...mais probablement suffisants pour épicer une conversation ou la rendre
croustillante !
Je m'arrangeai également pour hausser la voix lorsque certaines
oreilles passaient à proximité. J’étais certaine que mes propos seraient
répétés, transformés et amplifiés. Je pensais que la vengeance serait à l'image
d'un soufflé qui ferait grand bruit et
retomberait aussitôt. Des commérages qui rejoindraient vite la poubelle, vu l'absence de véracité !
La réalité allait se révéler bientôt toute différente et sans que j'en
fusse l'instigatrice.
Moi qui croyais qu'avec un sourire, un soupir et trois petites phrases, j'allais mettre un
point final à ma triste aventure, je fus sidérée par la tournure des événements.
Une rumeur sombre naquit, venue
d'une autre source. Elle concernait P. et A., les deux collègues de Paulette et
elle-même. Il était question d'argent. La situation semblait au départ assez
anodine, bien que gênante pour la profession. Elle s'avéra bientôt gravissime.
Au fil des jours et des semaines, les langues se délièrent, les
témoignages se multiplièrent. Une enquête fut ouverte à l'encontre de ce trio.
Ailleurs, une machine infernale
s'était emballée. Les actions s'enchaînaient les unes aux autres à une vitesse
inouïe. Les dossiers gonflaient à vue d’œil. Les conclusions s'annonçaient à
court terme.
La sanction fut terrible. Paulette P. et ses deux collègues A. et P.
furent frappés d'exclusion définitive du Service.
L'affaire « PAP » fit grand bruit...
Moralité :
Qui veut se venger par personne interposée, peut s'attendre à être dévoré
par les siens.
Je connaissais l'affaire "PIP" où l'on pouvait s'attendre à être dévorée par les seins... mais celle-ci est autant instructive :)
RépondreSupprimerInsidieuse férocité que celle qui se transmet à voix basse...
RépondreSupprimerQuand la rumeur s'emmêle !
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