A plat ventre sur le rivage
Ce vers de Cocteau me trotte dans la tête, en devient
obsédant.
Allongée sur une plage de la riviera italienne,
le soleil m'enveloppe de sa chaleur.
Des fragments d’images terribles me
reviennent, m'agressent... Je tente de les éloigner en me concentrant sur le
magnifique paysage.
La mer étincelle de bleu, les
palmiers oscillent lentement sous le souffle léger du vent. Des plantes
exotiques d'un vert électrique et des collines bleutées dans le lointain
complètent le décor de carte postale.
Tout cela est vain. J'ai beau contempler la Méditerranée,
la plage, mon regard ne fait qu'effleurer les choses, il ne
les pénètre pas.
Toujours ce vers de Cocteau et ce mot SAUVAGE.....
Sauvage, sauvage, un meurtre sauvage, un crime de sauvage.
Je revois les titres des journaux, un célèbre fait-divers.
"Une richissime retraitée poignardée à mort dans sa
belle villa de Menton"
Mon amant Diego et moi nous voulions tout,
tout de suite et ma tante était si riche.
Diego m'aimait et je l'aimais mais je voulais l'argent de
ma tante ...
Diego a compris, j’ai vu son visage s'altérer. Il
a lu la culpabilité dans mes yeux. Il n'a pu le supporter. Il est reparti en
Andalousie. Je l'imagine là-bas, près du fleuve, le
Guadalquivir...
Le remords est une prison plus terrible qu'une cellule.
Le soleil s'enfonce doucement dans les flots bleus,
éclaboussés de rouge, de sang ?
Soleil je t’adore comme les sauvages...
Je voulais le soleil, les palmiers, la mer bleue, et
Diego...
Soleil tu m'as manipulée....
Je me lève et je marche doucement vers ma
belle villa.
Encore un jour de solitude...
Je n'ai jamais revu Diego
Toute l'amertume d'une carte postale ensanglantée... Bien joué, Gene.M
RépondreSupprimerUne belle réussite pour cet exercice difficile ...
RépondreSupprimerJ'ai dévoré ce court polar comme un sauvage, à plat ventre sur le rivage
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