lundi 18 février 2019

Antoine Delmonti - Au Chili


Un océan pas très pacifique                                         

Île de Robinson, 49 km2 de superficie, 700 habitants, située à plus de 800 Km de la capitale, Santiago du Chili. C’est l’île où vécut pendant quatre ans, l’homme qui a servi de modèle au Robinson Crusoé du romancier Daniel Defoe.

L’endroit est complétement isolé. Peu ou pas de touristes, pas d’aéroport, seulement une piste battue par le vent, obligeant parfois les avions à rebrousser chemin ! L’accès par la mer n’est pas plus facile, les falaises volcaniques sont à pic, et les lieux d’accostage, plutôt rares. Le seul lien avec le continent est le navire venant de Valparaiso, qui ravitaille l’île une fois par mois.
Du coup, pas de pollution, de déchets, de constructions trop agressives. Les paysages ressemblent à ceux existant au premier âge : montagnes escarpées, forêts luxuriantes, espèces uniques au monde, le colibri rouge de Juan Fernández, le loup des mers... Et, tout autour, à perte de vue, les eaux couleur bleu-mauve du Pacifique.
   
Cependant, ce petit paradis peut se transformer en enfer.

27 février 2010, cinq heures du matin. Martina Maturana, qui habite l’île, se réveille en sursaut.
Le téléphone !
Mais qui peut bien appeler à une heure pareille ?
A l’autre bout du fil, depuis le continent, son grand-père. Il vient d’entendre à la radio une annonce officielle prévenant de l’arrivée, d’ici une trentaine de minutes, d’un tsunami sur l’archipel, des vagues d’une dizaine de mètres de haut vont s’abattre sur l’île !

La raison voudrait que Martina se mette à l’abri le plus vite possible, elle et sa famille, mais cette gamine (elle n’a que douze ans !) n’hésite pas une seconde. Elle court au débarcadère, et fait retentir le gong métallique installé à cet endroit, afin d’alerter la population du seul lieu habité, le village de San Juan Bautista.
Une demi-heure après, alors que les gens prévenus par le gong se sont réfugiés sur les hauteurs de l’île, plusieurs vagues énormes déferlent sur la côte. Un archéologue présent sur place constate les dégâts : la moitié du village emportée, un chaos de débris, et partout, des gens hébétés, effrayés, désemparés, qui appellent leurs enfants, cherchent leurs proches, leurs voisins. Ici et là, flottent près du rivage, des corps sans vie..."  

Le bilan final de ce tsunami est lourd : huit morts et quinze disparus, mais il aurait pu être beaucoup plus élevé, sans la présence d’esprit, le courage, d’une fillette de douze ans ! *

Chapeau, señorita !

* histoire basée sur des faits réels

10 commentaires:

  1. oui, chapeau la gamine !
    merci de nous avoir mis en mémoire ce fait (qui nous alerte un moment, mais est hélas si vite oublié dans le présent de nos vies)

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  2. J'avais complètement oublié cette histoire, mais l'ai-je su un jour ? En tout cas merci du rappel. ];-D

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  3. Une belle présence d'esprit et un hommage mérité.

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  4. Très intéressant.

    Oui, effectivement, je m'en souviens bien, ce n'est pas qu'une fiction. Une jeune anglaise en vacances en Thaïlande, voyant que la mer avait soudainement changé de comportement, a expliqué à ses parents ce qu'elle venait d'apprendre en classe, et ainsi pouvoir permettre l'évacuation de nombreuses personnes.

    Peut-être qu'à son tour, une jeune thaïlandaise pourrait prévenir les anglais du risque imminent d'un tsunami qui pourrait brexiter leur belle île ?

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  5. Le début de ton récit invite au voyage !

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  6. Ça m'a fait penser à l'histoire du petit hollandais qui a sauvé son pays en laissant son doigt dans une faille de la digue qui contenait la mer... ;-)
    Jolie histoire, d'autant plus émouvante qu'elle est vraie.
    •.¸¸.•*`*•.¸¸☆

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  7. C'est une belle et triste histoire. Ce lieu semble tellement hors du temps, que le fait que la jeune fille reçoive un coup de téléphone m'a presque semblé anachronique, et pourtant.. ;-)

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  8. Merci à tous et toutes, pour vos commentaires!

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