Tu imagineras
Peut-être quelques pistes intérieures
Celles d’un territoire que tu ne fouleras pas
Peuplé de gens que tu vois déjà
Mais ne rencontreras pas
Tu n’en auras pas les odeurs
De ce Chili arpenté et mental
Tu t’inventeras des parfums
De cordillère et d’océan
Tu croiseras
D’autres chemins plus loin
Iras-tu réveiller Allende
Ne pas oublier
Tu penseras aux libertés
Aux vies
Enfouies dans le désert d’Atacama
En écho le silence
Minéral
Tu sentiras
Lueurs intermittentes tremblées
Une ombre planer, Neruda,
Qui s’étendra jusqu’à la Terre de Feu
Passeras-tu chez lui
Valparaiso
Pour répéter ses mots
« Si nous parcourons tous les escaliers de Valparaiso,
Nous aurons fait le tour du monde »
Tu n’oublieras pas
Le pas de côté, tu fileras à pleines traverses
Sur les pas de Vicente Huidobro
En essuyant ses vents contraires
Tu retrouveras les traces de Gabriela Mistral
Juste des traces :
Tu te souviendras qu’elle disait
« Je préfère être la poussière avec laquelle vous jouez
Dans les chemins de campagne ».
Tu penseras
Peut-être aussi à Roberto Bolaño, rebelle, écorché
A ses détectives sauvages
Et son gaucho insupportable
Et tu écouteras la voix de Nicanor Parra
Te chanter l’anti poésie :
Une tempête dans une tasse de thé ?
Un avertissement pour les jeunes poètes ?
Une danse au bord de l’abîme ?
Tu chercheras
Inlassable voyageur imaginaire
Au regard posé sur le paysage
Les alerces, ces arbres millénaires
A leur vue
Peut-être t’arrêteras-tu comme suspendu
Saisi d’un vertige de plus 3500 ans
Comme pétrifié
Et renvoyé dans les cordes du songe
Tu rêveras
Les yeux fermés, tu pousseras plus avant tes pensées
Voiles adossées au vent
Pour qu’apparaisse enfin l’île de Pâques Rapa Nui
Le mystérieux rocher triangle
Ami dérobé homme oiseau
Et tu sauras peut-être
Ce que protègent et veillent depuis des siècles
Les muettes sentinelles Moaï
Un voyage imagé, des évocations très justes de personnages célèbres.
RépondreSupprimerBravo !
Poésie et anti-poésie.
RépondreSupprimerJ'aime bien également cette citation de Gabriela Mistral ;
et bravo aussi d'avoir rappelé Vicente Huidobro, ce surréaliste qui écrivait :
"Los cuatro puntos cardinales son tres : el sur y el norte"
beau texte mais tu as oublié Pablo Neruda...
RépondreSupprimernon, il est bien là, dans la 3ème strophe :)
Supprimermagnifique voyage !
RépondreSupprimerj'aime en fait infiniment voyager avec les mots...l'imaginaire est tellement évocateur
Merci à tous.
RépondreSupprimerJe n'irai pas, mais je reviendrai relire ton splendide poème.
RépondreSupprimer•.¸¸.•*`*•.¸¸☆
Merci !
SupprimerIl me faudra aussi relire et relire avec plaisir ce poème pour suivre le chemin... ;-)
RépondreSupprimerPartir, revenir ...
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