Aphorisme
sauce provençale
“Du
tulora. T'en as déjà bouffé toi, du tulora?”
“J'm'en
souviendrais. Germaine me gave avec ses tulora-voulu, mais j'connais
que sa soupe à la grimace!”
“Moi
non plus j'en ai jamais bouffé... Parait que ça ressemblerait à un
tajine, mais de très loin”
“Un
tajine de Tréloing? Connais pas”
“Enfin,
j'en sais trop rien et puis je m'en fous. Moi, ce qui me botte dans
le tajine c'est la cuisson à l'étouffée”
“C'est
ça mon rêve... l'étouffer”
“Alors
on devrait essayer le tulora”
“Chaque
nuit je rêve que j'l'étouffe en lui disant: Tu l'auras voulu!”
“Humm...
Patate, grosse tomate, courgette! Rien que d'y penser j'en bave”
“Moi,
ça fait trente ans qu'j'en bave. Alors j'lui dirai simplement grosse
vache avant d'l'étouffer”
“Je
parlais des légumes, pas de la viande!”
“Et
moi, j'parlais d'Germaine”
(Soupir)
“Le
plus important c'est de bien faire revenir”
“T'es
siphonné? La réanimer après l'avoir étouffée, ça servirait à
quoi?”
“C'est
simple. Pendant que tu fais revenir tes oignons émincés, tu as tout
le temps pour t'occuper de la bidoche”
“Comprends-moi.
J'voudrais pas faire de boulette... j'ai jamais étouffé personne
avant Germaine”
“Des
boulettes? Ça suffira pas, ou alors tu rajoutes des pruneaux,
beaucoup de pruneaux”
“Moi
tu sais, les armes à feu ça m'terrorise. Quand j'les vois tous avec
leurs goulash...”
“Quel
goulash?”
“Oui,
leurs goulashnikov!”
“Tu
risques rien, c'est à feu doux... et l'important c'est que tu ne
l'ouvres pas pendant que ça cuit”
“Ça
risque pas que j'l'ouvre... y'a que toi qui le sais et tu diras rien,
hein?”
“Pourquoi
tu veux que j'aille raconter ce que tu mijotes à quelqu'un? Même
pas à Mireille qui ne jure que par le tien”
“Par
le mien?”
“Non,
par le tien... par le gratin provençal!”
“Tu
veux dire le tian. Tiens, Mireille sait faire le tian? J'aurais pas
cru”
“Té!
Même si elle est plutôt ravioli, elle dit comme ça qu'un tian vaut
surement plus que deux ou trois tulora!”
“Vos
galipettes au plumard me regardent pas mais elle a raison ta
Mireille, j'ai déjà entendu ça: un tiens vaut mieux que deux tu
l'auras”
“Sûr
qu'elle a raison! Elle dit ça à chaque fois qu'elle m'en fait un!”
“Elle
t'en fait souvent?”
“Boudiou!
Mireille, quand elle est pas trop ravioli, elle dit: Tiens, si on se
faisait un tian?”
“Chez
moi on dit plutôt: Mieux vaut
un piaf dans la main qu’une colombe sur le toit”.
“Du
tian au piaf? Euh... je sais pas si c'est très goûtu”
“Tu
comprends pas! Ça c'est pas un tian, c'est un aphorisme!”
“Et
c'est goûtu la forisme?”
“Ça
dépend. C'est un truc qui dit qu'y vaudrait mieux que j'garde mon
piaf - c'est à dire la Germaine - plutôt qu'attendre une belle
colombe sans jamais être certain d'la plumer un jour”
“Tu
l'appelles ton piaf, la Germaine?”
“Non,
ça c'était avant... avant ses tulora-voulu”
“Et
des belles colombes, t'en connais beaucoup par ici des belles
colombes à part ma Mireille?”
“Non,
mais des pigeons... j'en connais un, et p't'être deux!”
“Qu'est-ce
que tu insinues?”
“Rien.
J'insinue rien... bon, alors on prend quoi?”
“Comme
d'habitude”
“O.K...
Robert, mets-nous deux pizza Quatre saisons!"
Hein, quoi?! J'ai rien compris!
RépondreSupprimerNormal, c'est un dialogue (diablogue) de sourds...
Encore une fois, bravo et chapeau Végas. Tien ou tulora, je me suis régalée.
Quelle cuisine! j'en reprendrais volontiers une part... une part belle, s'il vous plaît... ;)
RépondreSupprimerquel imbroglio !
RépondreSupprimer:)
un petit retour s'il vous plaît, j'ai encore un petit creux à combler :-)))
RépondreSupprimerEt Germaine, elle n'est pas ravie au lit ?
RépondreSupprimerLa grosse vache ne semble ravie qu'à l'étable !
SupprimerExcellentissime !
RépondreSupprimerinspiration ébouriffante, un grand bravo.
Une recette de cuisine époustouflante dont seul Vegas a le secret.Il fallait le trouver!!!!ce'' tulora'' et faire toute cette gymnastique cérébrale autour.Tout ce chemin pour finir avec'' deux pizza''.Oui, mais....pas n'importe lesquelles ''de quatre saisons''Mais j'y pense.....pourquoi pas une estouffade???.Quel cirque!!!J'ai pensé à Raymond Devos:o)))
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