mercredi 14 novembre 2018

Antoine Delmonti - Quel chantier !

Trois branquignols

Pour sûr…c’est pas du boulot de gonzesse...tu parles d’un chantier...à trois dans la cave…à grands coups de pioche…de barre à mine...noircis par la poussière....couverts de sueur…ça sent la vinasse et le rat crevé… lumière blafarde…la lampe suspendue...au plafond… se balance…remplir la brouette…la vider…Polo bredouille…quelque chose…personne comprend…faut dire…il a un foulard sur la bouche…pour pas avaler…trop de saletés…

Un bruit de sirène…qui se rapproche…de plus en plus…ma parole... ils s’arrêtent…devant la maison…c’est pour nous…on se regarde…l’Ingénieur a du noir…sur le nez…les portières claquent…à coup sûr…quelqu’un…nous a balancé…silence…Polo est monté voir…non…c’est une ambulance…elle redémarre… s’éloigne…ouf…

Y’a quinze jours...l’Ingénieur...on l’appelle comme ça...parce qu’il est allé... aux écoles...jusqu’à....dix huit ans...a eu une idée…sa chérie est vendeuse…dans une bijouterie…Madame Pacotille....près de la gare…il paraît que son patron…descend tous les soirs…au sous-sol…pour mettre les bijoux…au coffre…et que personne...n’habite la maison…juste à côté...du coup...après avoir bien étudié l’affaire....on a débarqué...cet’ nuit.....à trois heures du mat…

Polo a ouvert la porte d’entrée...de la maison…en cinq minutes…il s’y connaît en serrures…le bougre...après…on est descendue à la cave… avec le matos....
ça fait trois plombes qu’on est là...faut accélérer....il va bientôt...faire jour....le mur sonne creux...deux ou trois coups de masse…y’a des briques…qui s’écroulent…ça y’est...on rentre par le trou…pour s’retrouver....dans une pièce…vide...sur un mur…des coffres...grand ouverts…et dedans…rien...pas même un biffeton...c’est pas possible…tout ça pour ça…si je la tenais...cette foutue vendeuse...de rage…je file un grand coup de godasse…dans la porte blindée…une alarme se déclenche…sauve qui peut…on dégage vite fait…le temps de…récupérer la bagnole…à fond…dans les rues de Chateuil…

Je m’dis…d’toute façon …les flics sauront pas…qui a fait le coup…Polo se tient la tête…quoi ?...qu’est-ce t’as ?…il finit par cracher l’morceau… il a oublié son pull…dans la cave…celui qu’il portait…quand il était vigile…et alors on lui dit...qu’est ce t’en a à foutre de ton pull... ouais mais...y répond...c’était un vêtement d’travail....et alors...qu’est ce ça change ?...ouais mais...y répond...y’a mon nom écrit d’ssus.... 

17 commentaires:

  1. Ouaip en taule il aura le temps d'apprendre le tricot! ];-D

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  2. Un chantier signé branquignols !
    Bienvenue aux Impromptus Littéraires

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  3. Superbe entrée aux Impromptus !
    Bienvenue chez nous.
    •.¸¸.•*`*•.¸¸✿

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  4. ouais...mais...Polo...est un as...pour ouvrir...les serrures

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  5. Déjà que c'est rageant de n'avoir rien trouvé dans les coffres, cet imbécile de Polo laisse des traces on ne peut plus parlantes. ;-)
    Mais où donc sont planqués les bijoux le soir ? Faut-il creuser davantage ?
    Pour le savoir, il faudra secouer un peu Madame Pacotille qui, du moins je l'espère, aura la présence d'esprit de récupérer l'objet du délit avant les keufs. :-)
    Bienvenue !

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    1. Les bijoux de Madame Pacotille sont sûrement bien trop précieux pour être rangés dans un coffre.

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  6. du genre Dalton, ces oiseaux-là :)

    bienvenue en tout cas chez les Impromptus !

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    1. Ce sont les Frères Dalton du dimanche!

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  7. Une ambiance un peu à la Pieds Nickelés aussi.
    Bravo.
    Et...Bienvneue !

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  8. Je voulais, il est vrai, une ambiance un peu "croquignolesque"
    Merci pour ton commentaire.

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  9. Une jolie variation, avec points de suspension, du BorisViannesque "Arthur, où t'as mis le corps ?" ! Bravo !

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    1. Ravi de constater que ces apprentis malfrats ne t'ont pas semblé antipathiques !

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  10. Céline, ces lignes ? "Rigodon"...

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  11. Texte strictement personnel. Mais je te remercie pour la comparaison.

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  12. Croquignolesque, en effet !
    Merci d'être passé sur Emprises

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