Un
singe qui lit...ça n'existe pas !
Pieds
nus sur la moquette si douce, on courait d'une chambre à l'autre
jusqu'à ce qu'elle manque de patience…
Pour
faire cesser le chahut qui promettait de s'éterniser jusqu'aux
dernières de nos forces, maman montait nous gronder. Quand j'y
repense, notre égoisme était à la hauteur de notre innocence. Il me
semble encore entendre sa voix :
-"
vous allez arrêter d' faire le singe !"
Elle
grimpait lentement jusqu'à l'étage, fatiguée de sa journée à
s'affairer pour qu'on ne manque de rien. J'ai le souvenir précis de
la bonne odeur d'artichauts qui cuisaient doucement sur la cuisinière
à charbon, et dont l'odeur si familière me réjouissait, quand je
rentrais de l'école. Maman n'avait comme compliments de ses efforts,
que nos assiettes vides et notre bonne santé. Ses plats étaient
simples mais bons. Elle savait faire, comme sa mère lui avait
"enseigné", et ma foi, il n'y avait rien de plus à dire
(pas de photo du plat sur le "net" !), tout était dans
l'ordre des choses...Je vous parle d'un temps que les moins de vingt
ans ne peuvent pas connaître !
C'était
des jambes lourdes et douloureuses qui arrivaient jusqu'à nous. Avec
une mine entre la colère et le rire, elle se pinçait les lèvres
pour ne pas pouffer en nous voyant si "sages"! Elle prenait
alors dans l'armoire, les quelques livres que nous possédions.
Certains nous avaient été offerts en récompense d'un bon
classement scolaire, d'autres pour Noël.
Alors,
la magie des livres captait nos attentions et nos petits corps
s'apaisaient. Nous arrêtions de "faire le singe" et nous
écoutions les histoires. Un singe qui lit, ça n'existe pas...alors
pour ne pas en devenir un, je feuilletais toujours le même illustré,
en m'appliquant à déchiffrer tous les mots. C'était l'histoire de
deux petits rats, l'un habitant la ville et l'autre les champs. Si je
le retrouvais dans la même collection, il me semble que je le
reconnaîtrais, même après toutes ces années...
Adorable ton histoire et La Fontaine serait ravi !
RépondreSupprimeravec le sourire
Sur un tapis de Turquie,
RépondreSupprimerLe couvert se trouva mis...
Je lisais à mes enfants et petits enfants "Les lettres de mon moulin", ils s'en souviennent encore. ];-D
Ah, faire le singe ,tout un art et un plaisir !
RépondreSupprimerPS :Tu as raison, c'est la vache qui lit.
De nos jours trop de petits singes surfent sur le net et s'empêtrent dans la Toile…
RépondreSupprimerjolis souvenirs :)
RépondreSupprimerC’est un très joli plein de douceur , merci 😏
RépondreSupprimerRat des villes et rat des champs ? A La Fontaine de l'enfance qu'il est bon de se ressourcer !
RépondreSupprimer