samedi 10 novembre 2018

Tiniak - Le singe qui aimait les livres

Monkey Gone To Heaven


RESIDENCE LE PARADIS, nov. 2018

St Pierre : - Bon, Thomas, écoute... Je te laisse faire le tri parce que, là, j'y arrive plus, là. Nan, mais tu crois ce que tu vois ?
St Thomas : - Oki, Pierrot. Je gère. Tu retournes sur la Lune ?
St Pierre : - Vouiche. En mode face cachée, mais vouiche.
St Thomas : - Grand bien te fasse, Pierrot.
St Pierre : - Juste... Tu fais gaffe, hein ? Tu ouvres l'œil...
St Thomas : - Et pas le crédule, voui voui. T'inquiète...
St Pierre : - Allez, tcho !
St Thomas : - Tcho, Padrino !

***

Peu après sur terre...

Monkey1 : - Mougniiih, guili. Wouhouhou, gniga gniga !
Monkey2 : - Kignaa ! Kignaa ! Scoubidouah !
Monkey Free : - Vos gueules, les poites ! J'ai une revue de presse sur le feu, là, vu ?
Monkey1 : - Grrgnnn !
Monkey2 : - Grrgnnn !

***

Peu après, au Paradis...

St Thomas : - Euh, vous êtes qui ?... Voire, quoi ?
Monkey Free : - Un abonné de Libé et des Echos (notamment) qui s'est fait trucider par deux abrutis de mes congénères, au caractère anal (parfois), fat (souvent) et bête (par nature).
St Thomas : - Oui, et... ?
Monkey Free : - Ben, rien... Juste, je vois pas bien ce que je fais là, sur ce nuage humide qui me fraîchit le fondement, alors que je devais rendre ma revue de presse à chaud pour France TV à 4h GMT.
St Thomas : - Si j'en crois ce que je vois, vous avez bien morflé, quand même.
Monkey Free : - 'Semblerait bien que j'en sois mort, même.
St Thomas : - Sûr... C'est bêta, pour un mal alpha, quoi. Même si ça tombe au poil.
Monkey Free : - Pardon ?
St Thomas : - Ben... Avec vous, ça me change de l’ordinaire. Vous pouvez pas savoir, hein. Je vous en excuse, mais vous n'imaginez pas le boulot que je me colte avec les humains, leurs guerres plus ou moins déclarées, leurs crimes, leurs attentats... j'en passe... Bref, c'est l'enfer !
Monkey Free : - Ah, bon ? Parce qu'à l'entrée de la résidence, c'était marqué...
St Thomas : - "Paradis", oui, je sais. C'est juste pour prévenir les mouvements de panique lors des arrivées. En fait, ici, c'est le purgatoire.
Monkey Free : - ... ?
St Thomas : - La gare de tri, quoi.
Monkey Free : - Bon. Et on fait comment, maintenant ?
St Thomas : - Aucune idée. D'ordinaire, j'accueille des humains, mais là...
Monkey Free : - Mais là, quoi ?
St Thomas : - Ben... Je voudrais pas vous blesser, hein ? Même si vous êtes déjà mort, hein. Et quand bien même vous voudriez passer pour un Portugais, vous êtes quand même trop poilu pour faire un homme acceptable. Et puis, ces lèvres, ce pouce, ce cul bas... Nan. Y a pas, ça passe pas.
Monkey Free : - Et donc ?
St Thomas : - Ben, ça vous dirait pô de redescendre... de l'arbre ?
Monkey Free : - Quel arbre ?
St Thomas : - Laissez tomber.
Monkey Free : - …Comme un fruit ? De l'arbre ?!
St Thomas : - Mmmmpff.... Bougez pô, 'faut que je consulte...
Monkey Free : - Faites donc. J’ai encore quelques feuillets à essuyer d’un regard inculte.

***

Peu après, depuis la Lune...

St Pierre : - Mais, bordel, Thomas ! Tu fais chier, quoi !
St Thomas : - ...
St Pierre : - Les humains ! On ne prend que les humains, merde !
St Thomas : - Beeeen....
St Pierre : - Quoi ?!
St Thomas : - Bon ben, voilà : depuis que vous êtes parti, y a un nouveau mouvement qui se répand, sur tous les boulevards Weygand, pour n'en pas prendre (de gants !) à exiger qu’il faille considérer l'animal comme l'égal légal de l'homme, rien moins !
St Pierre : - Oh, bordel !
St Thomas : - Ça , je vous l’ fais pô redire, patron. Mais quand même…
St Pierre : - Ok, c'est quoi le problème ?

***

Peu après, où l’on sait…

Monkey Free : - Bonjour, monsieur.
St Pierre : - Pierre ! Saint Pierre !
Monkey Free : - ... ? Nnnn d'accord. Mais encore ?
St Pierre : - Bon, je n'irais pas par quatre chemins - vu que, d'ici (et d’ailleurs), il n'y en a que trois : vous… n'avez rien à faire là.
Monkey Free : - Ah... Et donc ?
St Pierre : - Eh ben, je vous renvoie sur Terre. Illico !
Monkey Free : - Oki, d'acc' ! Prego, Mæstro…
St Pierre : - Juste une question : c'était quoi l'objet de votre revue de presse ?
Monkey Free : - "Que croire, aujourd'hui, d'une information livrée, contre force abonnements et monnaie de singe, par la jungle des véhicules, papiers, fibreux, pigeonneux z’ou virtuels ?".
St Pierre (soupirant pour lui-même) : - Mmmpff... C'était bien la peine de se casser le cul à rédiger un Nouveau Livre, tiens !
Monkey Free : - ... !!??
St Pierre : - Laissez tomber !
Monkey Free : - Ouais, pas pigeon, j’ai pigé ! …Comme le fruit de l'arbre.
St Pierre : - Et merde... Je pense que je vais me refaire une toge.
Monkey Free : - Ah, pour ça, je peux vous conseiller une bonne machine.
St Pierre : - ... !!??
Monkey Free : - Oh, genre comme vous, classique et pas chère : de marque Singer.

13 commentaires:

  1. Et bé ça interroge comme on dit de nos jours.
    Serait-ce de circonstance de dire que l'un des quatre chemins, serait celui des Dames ?

    RépondreSupprimer
  2. Hihi ! Je me suis bien poilée !
    En lieu et place d'une nouvelle toge, Monkey Free aurait pu offrir à St Pierre un gilet jaune : assurément,la porte du paradis se serait ouverte fissa. Par crainte des débordements.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Hé, hé ! Ouais, pas faux ! Rendez-vous pris pour samedi en huit, alors ;)

      Supprimer
  3. Tiens, c'est marrant (me dis-je presque pour moi seul), ici je chiffre à 111 et chez moi à 333. Magie des nombres... Vala vala...

    RépondreSupprimer
  4. Alors comme ça monkey n’est pas admis à la gare de tri juste pour une histoire de cul bas ou je ne sais quelle raison fumante encore ! Je le trouve nerveux St Pierre en ce moment! Vivement qu’il change de toge, car si l’habit ne fait pas le moine, la toge fait le st pierre ��

    RépondreSupprimer
  5. peut-être prochainement une nouvelle "Controverse de Valladolid" ? qui sait !

    RépondreSupprimer
  6. Monkey free n'est pas un numéro, c'est un singe libre !

    RépondreSupprimer
  7. A que voilà une drôle de planète drôle sur laquelle on pierre facilement la boulle ! ;-)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Hey, Joe ! Z'avais-tu bien capté le lien, sous le titre de ma contrib', vers le morceau des Pixies, issu de l'album 'Trompe (pas encore Trump !) Le Monde' ?
      "If the man is five (5 doigts)... Then the devil is 6 (sex)... and if the devil is sex then god is 7 (heaven)" ;)

      Supprimer

Les commentaires sont précieux. Nous chercherons toujours à favoriser ces échanges et leur bienveillance.

Si vous n'avez pas de site personnel, ni de compte Blogger, vous pouvez tout à fait commenter en cochant l'option "Nom/URL".
Il vous faut pour cela écrire votre pseudo dans "Nom", cliquer sur "Continuer", saisir votre commentaire, puis cliquer sur "Publier".