Quand on y réfléchit, c'est plutôt drôle cette expression
« plaisirs minuscules »...
Presqu'un oxymore. Un peu comme « petits bonheurs ». On
minimise une chose que je trouve, personnellement, immensément grande. Le
bonheur, le plaisir, ça te soulève, mon ami,
ça te coule dans les veines comme un torrent de lave, ça te charrie du
lourd sur des kilomètres, ça te fougue, ça t'émoustille et ça te papille. C'est
délicieux. C'est exaltant. C'est renversant. Et c'est tout simple à la fois.
Simple comme un écureuil qui vient te chaparder un gland sous le nez. Simple
comme un ciel de mars sur les bateaux à marée basse de Pornic, collier de
grains et d'éclaircies en giboulées. Comme cette odeur de goudron et de vase et
ces cris de goélands. Simple comme deux mains qui se frôlent.
Simple comme se dire qu'être vivant et en bonne santé, bon
sang, mais qu'est-ce qu'il y a de mieux ?
Le Bonheur avec une grande baie, ouverte sur l'infini, c'est
peut-être tout simplement savoir se laisser envahir par ce courant d'air mentholé,
par cette vague d'embruns et de sel, par cette somptueuse perfection du temps
qui court, court, et nous rend sérieux...
Tout ce qui fait que l'on respire tellement mieux, tout à
coup...
Un grand petit bonheur est entré dans ma vie il y a huit
mois, un bonheur qui babille, qui tète, qui dort beaucoup, qui s'éveille aussi.
Un prénom d'enchanteresse. Deux grands yeux bleus d'innocence qui plongent leur
regard dans le mien et me transpercent comme pour me dire : « Regarde comme on
se ressemble ».
Chacun de nous a son mantra, sa phrase fétiche, son activité
consolatoire. Un truc qui te tricote le bonheur en cotte de maille contre vents
et marées.
Toi, c'est la gouache
ou le fusain, toi la poésie, toi encore les petits oiseaux, toi, les voitures
de courses et toi les balades en montagne au cœur des
torrents. Toi tu ne vis que par ton jardin, toi tu préfères le métropolitain.
Celui-là * empile des pierres en de somptueux équilibres
dérisoires et grandioses, métaphore de nos vies. J'aime le regarder. Nous nous
répétons dans notre quête, nous avons nos périodes bleues, nos obsessions, nos
hobbies et nos violons dingues, mais qu'est-ce que ça peut faire ? C'est beau
et ça nous va. Alors ...
Moi, mon mantra, c'est la vie. Sa beauté. Son émouvante
diversité. J'ai mes thèmes de prédilection. D'aucun diront que je me répète,
mais je m'en fouche comme de l'an dix-neuf.
J'aime l'amour, les étoiles, les enfants, les fontaines, les arbres, les
livres, les landes désolées et battues par le vent, la mer, le cinéma et les moulins.
J'aime le vin, le jazz, le vent, le soleil, la pluie, les parfums, le théâtre
et l'odeur d'un bébé dans le cou. Juste là. L'odeur de ses petits cheveux de
lait.
Le voir s'endormir, tout confiant, dans le creux de mes
bras.
Waou … Tu as bien raison Célestine ! Il n'y a rien de petit là-dedans mis à part ce bout de chou qui te fait fondre
RépondreSupprimerElle est fondante !
SupprimerJ’ai mis sa photo sur mon blog si tu veux voir sa frimousse ...
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Des plaisirs à profusions et de la douceur tant qu'on en veux ! Ah...l'odeur d'un bébé...!
RépondreSupprimerOui c'est quelque chose d’indéfinissable qui nous renvoie à notre propre enfance très certainement...
Supprimer•.¸¸.•*`*•.¸¸☆
la petite main qui tient tout entière dans la tienne, et si forte déjà, cela m'a toujours étonné ! ];-D
RépondreSupprimerJ'ai fait des photos de nos mains à toutes les deux...
SupprimerEt je me suis régalée. ;-)
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c'est ça le bonheur de vivre !
RépondreSupprimerje suis allée voir la petiote : elle est craquante en effet :)
et pour le presque oxymore, c'est exactement ce que je faisais remarquer à Laura Vanel-Coytte....
J'ai vu ton commentaire, que je n'avais pas lu avant d'écrire, évidement. Les grands esprits se rencontrent comme on dit !
SupprimerBisous chère Tisseuse.
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Oui Célestine mais dire ou penser "petits plaisirs" ou "petits bonheurs" c'est savourer intimement un court instant. C'est ce que l'on éprouve de façon furtive juste avant la vague. C'est entrer à petits pas dans ce qui va devenir houle. C'est ainsi que je le perçois en tout cas.
RépondreSupprimerUn beau texte comme d'habitude mais on ne se lasse pas de te lire. On sent bien que ce bébé d'amour te fait croquer la vie avec gourmandise.
;-) : pour moi, ce sont les petits pieds. J'adore les petits pieds. J'en mangerais !
J'aime la façon dont tu perçois ces petits bonheurs « juste avant la vague »...
SupprimerOui, c'est vrai, c'est tout à fait bien vu !
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Beau texte et bel hymne à la vie (je viens de voir la toute petite, jolie comme tout, et quels yeux ! - j'aurais aimé avoir une fille...).
RépondreSupprimerL'homme aux cailloux m'a bluffé...
Merci d'être allé voir l'homme aux cailloux sur mon blog.
SupprimerJ'avais oublié de donner le lien...
Merci et bisous célestes
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J'ai frissonné quand j'ai lu "un écureuil qui vient te chaparder un gland sous le nez"; la suite ma rassuré : le papa n'est pas loin : Hin, hin ♥ Zoubi, mummy ♥
RépondreSupprimerMouarf mouarf !
SupprimerJ'étais sûre qu'un galapiat ferait la remarque. Et ce fut toi... :-)
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