Je dédie cette moisson à celle qui vit au présent
et l'écrit
Le matin, placer la tasse dans l'appareil
à expresso, ne pas oublier d'insérer le petit filtre en papier dans l'appareil,
mettre le sucre de canne dans la tasse aux oiseaux. Et faire couler le café.
Tout apporter à table, la tasse aux oiseaux, l'assiette aux motifs de saule,
récupérée dans une brocante, avec le toast, la confiture d'ananas ou le
fromage. Et manger... Tout en prenant des nouvelles du monde.
Ouvrir mon ordinateur dans l'espoir
d'écrire un article de blogue, ou un texte vraiment littéraire - de préférence
sans un petit doigt empaqueté dans un pansement, parce que je me suis brûlée en
essayant de cuire du riz à l'Iranienne, et que j'ai oublié de mettre le thermostat
sur zéro.
Retrouver de vieilles photos sur cet
ordinateur et se mettre à les retravailler. Ecrire pour soi. Dans le silence
absolu de l'appartement.
Déguster le riz à l'Iranienne préparé par
une dame, et réussi, lui, avec l'épine-vinette, sûre et sucrée ensemble, le
safran, et cuit longuement à la vapeur, avec une serviette entortillée au
couvercle de la casserole.
Papoter au téléphone et échanger des
nouvelles sans importance.
Avoir un temps de printemps en février.
Contempler la bibliothèque qui me fait
face, avec ses livres aux tranches colorées, les petits vases oranges, le pot à
thé en céramique, une drôle de Bécassine en faïence venue en droite ligne de
Bulgarie, la bougie aux trois couleurs nationales ramenée de Saint-Hubert, et
celles aux couleurs de l'arc-en-ciel, que j'ai mis tant de temps à fabriquer.
Regarder un téléfilm sentimental - Lui au
printemps, elle en hiver - ou des téléfilms policiers: celui qui se passe à
Saint-Guilhem le Désert et au pont du Diable, celui qui se passe à la Piscine,
à Roubaix, ou dans une aciérie en ruines dans le Nord, ou encore, à Rochefort
ou à La Réunion. Regarder dix fois les mêmes scènes dans "La pièce
montée", dans "Baisers cachés" ou dans "Un bébé pour
noël". Se dire qu'on est vraiment très éclectique. Et qu'on est restée
aussi sentimentale qu'à vingt ans.
Toutefois, observer que dans un téléfilm
policier, les petits déjeuners interrompus des inspecteurs, commissaires, etc.
sont proportionnels au nombre de morts découverts au petit matin, par un
joggeur matinal. Que cela doit vraiment faire baisser le taux de population de
la région. Et que passé la première coupe de champagne commandée pour
l'apéritif, les couples se disputent, l'un s'en va, puis l'autre - dans une
direction opposée. Le champagne lui, reste là.
"Souper" sur sa table de salon,
mais soigneusement réunir les miettes après.
Se décider à tout ranger le soir, avant
d'aller au lit, car on n'aime pas laisser des assiettes traîner jusqu'au
lendemain. Se glisser dans les draps frais, éteindre la lumière (on lit plutôt
le matin, avant de se lever), fermer les yeux, et vivre la vie des personnages
qui hantent votre imaginaire depuis des siècles.
En créer de nouveaux, songer à chercher
la signification de leurs noms sur internet, et se dire que décidément, on
aimerait bien écrire leur histoire...
tout d'abord je salue le thème qui a fait refleurir Pivoine chez les Impromptus :)
RépondreSupprimeret ensuite je ne peux que louer la description précise d'une journée emplie de multiples petits plaisirs...une page de sagesse
Merci Tisseuse :-) j'ai manqué quelques consignes qui m'inspiraient, c'est dommage. D'autres sont parfois plus difficiles.
SupprimerJ'aurais pu trouver mieux ... mais les rites font parfois les petits plaisirs du quotidien. Ce ne sont pas de grands bonheurs, mais ce ne sont pas non plus ces grandes épreuves qui perturbent parfois le quotidien .
Quand le quotidien devient plaisir de vivre...joli partage !
RépondreSupprimerParmi ces petites touches de plaisirs variés, l'écriture semble y avoir trouvé une belle place
RépondreSupprimerUne belle journée toute fourmillante de ces petits plaisirs que tant d'autres, ne les ayant pas vus, auraient trouvé ennuyeuse.
RépondreSupprimerEt je remarque avec plaisir que, comme moi et comme beaucoup dans le sud, tu dis souper pour le repas du soir.
(Il n'y a qu'un déjeuner possible où l'on quitte le jeûne, c'est celui du matin au lever, et le soi-disant verbe inventé "petit-déjeuner" est tellement ridicule...)
Le cérémonial d'une journée ordinaire avec ses menus plaisirs, ses déboires aussi. On te suit pas à pas.
RépondreSupprimerQue j'aime tous ces détails qui donnent vie à tous ces plaisirs du quotidien ;-)
RépondreSupprimerUn joli déroulé de quotidien aux multiples plaisirs minuscules.
RépondreSupprimerPlaisir de vivre et de l'écrire !
RépondreSupprimerNe boudons pas nos petits plaisirs... ];-D
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup tes petits plaisirs, Pivoine...
RépondreSupprimer•.¸¸.•*`*•.¸¸☆
" En créer de nouveaux, songer à chercher la signification de leurs noms sur internet, et se dire que décidément, on aimerait bien écrire leur histoire... " L'histoire des gens semblable et unique comme tout quotidien ; passionnant ... Moi j'aimerai leur écrire une histoire mais je ne sais par quel bout commencer : le soir ou le matin ? ;-)
RépondreSupprimerOn ne vantera jamais assez les vertus de l'épine-vinette conjuguées à celles de la bibliothèque avec ses livres aux tranches colorées. Douceurs où l'âme erre... Merci, Miss Tiss ♥
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