Dans nos jeunes temps
déraisonnables, il n’était pas rare que nous nous retrouvions toute une bande à
danser le boutoué sur le pont d’un
rafiot grinçant des entreponts, agités
de soubresauts, parmi les accents chauds des cuivres et les effluves des
madapolams empestant le benjoin.
Ce soir-là, occis par le rhum, et la
trogne réoccitanisée par le soleil
tropical, affalé contre un bât de
bisaine, j’aperçus une créature que mon œil torve n’avait
point encore entrevue parmi cette faune interlope. Une créature dite de rêve, remplie
de bas en haut de formes globulaires,
superbe, de la cuisse ferme à la chevelure léonine, en passant par une
croupe paradoxale et callipyge à vous
en faire bégayer du fessier. Mon
corps exprima par une soudaine et intempestive perpendicularité le désir de la ponctionner sur le champ dans les
coursives. Je lui sortis dard-dard mon tubulaire
en velours expansible, mais elle motoculta
toute tentative de séduction en m’envoyant valser dans les cordages comme un vulgaire
paquet de chiffons mous. J’étais tombé sur une tigresse qui pratiquait les arts
martiaux. Et ce soir-là, j’ai haï ma
mère qui ne m’avait initié qu’au jacquet et à la danse de salon.
A mon père, qui m’a appris à jamais l’humour, la gaudriole
et le second degré.
Il a bien fait. Votre père.
RépondreSupprimerJe lui dirai de ta part. Il sera content, je pense.
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Un texte truculent à faire bégayer du fessier! Tu as le don de détourner ces mots hermétiques pour mieux nous ouvrir les zygomatiques.
RépondreSupprimerBel exercice, Celestine.
Puisse mon sourire égayer ton quotidien en ces jours sombres
C'est si bon de te faire sourire, cher Vegas.
SupprimerLa vie continue, belle et brillante. Comme mon père l'aimait.
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Excellent la Céleste, bel hommage à ton père qui doit se bidonner, là-haut, de tel pourvoir de sa fille. Je suis sûr qu'il en rit dans une clameur céleste en te disant "Voilà, fillette, c'est comme ça que je t'aime" !
RépondreSupprimerBises timides.
Oui, j'en suis sûre.
SupprimerDit par toi, ça a quelque chose de très émouvant.
Merci.
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Te voilà revenue avec tes mots comme je les aime: ébouriffés, joyeux, tout retournés et sympathique. Dis-donc tu démarres sur les chapeaux de roue que tu laisses la poussière toi. Oui je crois que ton papa serait fier la-haut de te voir réecélestiner sûr, je te fiche mon billet! Bisous sans traîtres mots.
RépondreSupprimerHé hé, contente que mon petit texte te plaise cher Bizak.
SupprimerPour sûr il m'a été inspiré par mon père, ainsi que par tous les pères putatifs qu'il m'a appris à aimer, Boudard, Simenon, Dac, Audiard, Vian et bien d'autres...
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voilà un texte bien troussé :)
RépondreSupprimerl'humour lorsqu'il est transmis familialement dénote souvent beaucoup de truculence, et de joie de vivre
Absolument chère Tisseuse.
SupprimerUne truculence de bon aloi qui a enchanté mon enfance et ma prime jeunesse.
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... et que tu laisses la poussière derrière toi !
RépondreSupprimerDe la poussière d'étoile, bien sûr...
SupprimerComme une comète, mon paternel a rejoint les plus brillantes, les plus joyeuses.
Et il me fait signe de continuer à aimer la vie.
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Quel est le père qui ne voudrait pas que son enfant continue à aimer la vie, fasse son petit bonhomme de chemin. Je suis ravi que ton coeur même éprouvé, reprenne son bâton de pèlerin. Oui ton papa doit être heureux la-haut. Mille bises à toi, comète étincelante.
SupprimerFort intéressant ce tubulaire en velours expansible. .. :)
RépondreSupprimerN'est-ce pas...
SupprimerC'est celui-là même qu'évoquait le regretté Pierre Dac dans ses célèbres visions du Sar Rabindranath Duval...Avec un tatouage représentant « d'un côté la cueillette des olives en Basse-Provence, et de l'autre un épisode de la prise de la Smalah d'Abd-El-Kader par les troupes du duc D'Aumale en mil huit cent quarante-trois.» ;-)
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Bravo Célestine ! Tu as réussi à faire un texte ensoleillé, plein d'humour et de bons mots.
RépondreSupprimer...eh bien, je pense à toi et je t'embrasse.
Merci pour ton enthousiasme encourageant, Marité
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J'adore la gaudriole
RépondreSupprimerMoi aussi, faut dire, chère Laura...
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Voilà un défi de mots relevé d'une façon de... maîtresse !... :)
RépondreSupprimerTu ne crois pas si bien dire, cher Pascal.
SupprimerMaîtresse d'école, évidemment...
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maîtresse, o ma maîtresse
RépondreSupprimerMa maîtresse,♬ la traîtresse...♫
Supprimer(Georges Brassens)
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RépondreSupprimer:o))
^^
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