« Votre âme est un paysage choisi »
(Pivoine)
Paysages campagnards et urbains, d'ici et d'ailleurs,
Pour chaque paysage aimé, dans un coin quelconque de mon pays,
Un soupir, un souvenir, une tendresse.
(Pivoine)
Paysages campagnards et urbains, d'ici et d'ailleurs,
Pour chaque paysage aimé, dans un coin quelconque de mon pays,
Un soupir, un souvenir, une tendresse.
Une nuance de l'âme.
L'histoire de nos vies.
La réserve naturelle de Uitkerke, dans les Polders de Blankenberge, ville populaire et balnéaire, est un endroit préservé de tout. C'est un tableau d'Emile Claus, pointilliste, avec des vaches paisibles, la lumière d'Or, répandue sur la Flandre, un trou de verdure, comme chez Rimbaud, des étangs grouillants de vie, d'oiseaux, et le marais, le marais au mois de mai, fleuri d'iris, où nous allons nous asseoir, l'amie et moi, en mangeant nos sandwiches, en buvant notre eau glacée.
« Je t'offre un verre d'eau glacée
N'y touche pas distraitement
Il est le prix d'une pensée
Sans ornement » (Odilon-Jean Périer).
La Meuse est une passion. Passé Namur, la longue eau mouvante s'approche, se donne à moi, avec ses rocs haussés vers le ciel, ses premières maisons de pierre, ses petits villages sur l'autre rive, ses Jardins et ses Villas, sa route vers les Abbayes... Maredsous, Maredret. La Meuse, c'est la porte ouverte aux Ardennes, aux vacances de l'enfance, au coeur de mon coeur, paysages et châteaux, feux de 1914, péniches, bateaux de plaisance et chemins de halage…
Le Brabant c'est l'amour et l'automne, la vallée de la Senne, la rivière fondatrice, les champs de pommes de terre, les betteraves sucrières, les fermes où l'on boit de la kriek, où l'on mange une tartine de beurre jaune et de fromage blanc, où le soleil de septembre vient frapper en force – une dernière fois – sur les murs de briques rouge brun des bâtiments.
Ô mes granges brabançonnes...
Au Coq-sur-Mer, dans l'allée qui mène à l'hôtel Astoria, un couple me fait signe de loin, ressuscité dans sa trentaine épanouie, au milieu des roses en espalier et des arbres à jamais refleuris.
Mon père qui nous sourit. Et ma mère, qui lui donne le bras.
A Chaque paysage, un état d'âme, Chimay, Orval, Avioth, le champ de blé, la fenaison, les Amazones de Gaesbeek, la digue de Blankenberge, le Cap Gris Nez et les rochers d'Audresselles, la plage d'Equihen, et même, même, les canaux d'Amsterdam, et cette foule en attente, devant la maison d'Anne Frank.
Et plus loin, plus loin encore, s'évanouit l'enfance, à jamais disparue - ô que de larmes… Avec notre maison et son jardin d'été : pivoines rouges, lilas violets, iris violents, balançoire jaune, églantines et roses thé, bleuets et rhododendrons, gloires d'avril et de juin. Le jardin où l'on attend, jour après jour, celui qui arrivera -peut-être-, qui vous enlèvera, -peut-être, et qui repartira. Sans doute. Sur fond de lierre et de marronniers, de noisetiers, de poiriers et de chênes et de hêtres fabuleux, si près de chez vous…. Ô automne, Octobre, ultime splendeur,
Avant l'hiver, avant le long sommeil, avant la pluie, avant Bruxelles, avant les tunnels, les écharpes et la brume, le long des boulevards, « boulevard sans mouvement ni commerce… tout drame et toute comédie… Réunion des scènes infinies… Que je connais et admire en silence... »
L'histoire de nos vies.
La réserve naturelle de Uitkerke, dans les Polders de Blankenberge, ville populaire et balnéaire, est un endroit préservé de tout. C'est un tableau d'Emile Claus, pointilliste, avec des vaches paisibles, la lumière d'Or, répandue sur la Flandre, un trou de verdure, comme chez Rimbaud, des étangs grouillants de vie, d'oiseaux, et le marais, le marais au mois de mai, fleuri d'iris, où nous allons nous asseoir, l'amie et moi, en mangeant nos sandwiches, en buvant notre eau glacée.
« Je t'offre un verre d'eau glacée
N'y touche pas distraitement
Il est le prix d'une pensée
Sans ornement » (Odilon-Jean Périer).
La Meuse est une passion. Passé Namur, la longue eau mouvante s'approche, se donne à moi, avec ses rocs haussés vers le ciel, ses premières maisons de pierre, ses petits villages sur l'autre rive, ses Jardins et ses Villas, sa route vers les Abbayes... Maredsous, Maredret. La Meuse, c'est la porte ouverte aux Ardennes, aux vacances de l'enfance, au coeur de mon coeur, paysages et châteaux, feux de 1914, péniches, bateaux de plaisance et chemins de halage…
Le Brabant c'est l'amour et l'automne, la vallée de la Senne, la rivière fondatrice, les champs de pommes de terre, les betteraves sucrières, les fermes où l'on boit de la kriek, où l'on mange une tartine de beurre jaune et de fromage blanc, où le soleil de septembre vient frapper en force – une dernière fois – sur les murs de briques rouge brun des bâtiments.
Ô mes granges brabançonnes...
Au Coq-sur-Mer, dans l'allée qui mène à l'hôtel Astoria, un couple me fait signe de loin, ressuscité dans sa trentaine épanouie, au milieu des roses en espalier et des arbres à jamais refleuris.
Mon père qui nous sourit. Et ma mère, qui lui donne le bras.
A Chaque paysage, un état d'âme, Chimay, Orval, Avioth, le champ de blé, la fenaison, les Amazones de Gaesbeek, la digue de Blankenberge, le Cap Gris Nez et les rochers d'Audresselles, la plage d'Equihen, et même, même, les canaux d'Amsterdam, et cette foule en attente, devant la maison d'Anne Frank.
Et plus loin, plus loin encore, s'évanouit l'enfance, à jamais disparue - ô que de larmes… Avec notre maison et son jardin d'été : pivoines rouges, lilas violets, iris violents, balançoire jaune, églantines et roses thé, bleuets et rhododendrons, gloires d'avril et de juin. Le jardin où l'on attend, jour après jour, celui qui arrivera -peut-être-, qui vous enlèvera, -peut-être, et qui repartira. Sans doute. Sur fond de lierre et de marronniers, de noisetiers, de poiriers et de chênes et de hêtres fabuleux, si près de chez vous…. Ô automne, Octobre, ultime splendeur,
Avant l'hiver, avant le long sommeil, avant la pluie, avant Bruxelles, avant les tunnels, les écharpes et la brume, le long des boulevards, « boulevard sans mouvement ni commerce… tout drame et toute comédie… Réunion des scènes infinies… Que je connais et admire en silence... »
A Papa, mon été 2016.
Oups ! J'ai laissé une petite coquille, en corrigeant et recorrigeant, à l'avant-dernier paragraphe, c'est "et son jardin d'été" (et pas "et de son jardin d'été") !
RépondreSupprimerje suis allé très souvent en Belgique (pendant plus de 10 ans) dans deux de nos usine (plus de 50 dans le monde !) à Wevelgem et à Wetteren. Aussi à Bruxelles (siège), à Anvers, à Gand, à Bruges, à Namur et même à Ostende (à Rotterdam aussi). J'ai vraiment aimé les paysages dans toutes les saisons.
RépondreSupprimerTon texte est beau et très tendre, l'enfance et son jardin demeurent toujours là au fond de nos cœurs.
et puis un mot d'amour pour ton Papa
ah oui, j'ai corrigé la coquille :)
RépondreSupprimerJ'avoue qu'il m'a fallu aller sur google pour visiter tout ça. Merci pour la découverte.
RépondreSupprimerJ'ai tellement aimé ce texte que, moi aussi, j'ai cliqué sur tous les lieux pour y retrouver un peu de l'âme de ce pays que j'aime beaucoup. Belgique...si près de mon pays d’enfance, si rude, si plate et pourtant si douce.....Merci.
RépondreSupprimerBonjour Abagendo. Quel est donc ce pays ou cette région dont vous parlez? Le nord de la France?
SupprimerMais c'est vaste (j'aime bien aussi...).
Le Pas-de-Calais. On allait en vacances à Wissant. Souvent on poussait jusqu'en Belgique...Magnifique plage d'Ostende.....même en hiver!
SupprimerJ'ai tellement aimé ce texte que, moi aussi, j'ai cliqué sur tous les lieux pour y retrouver un peu de l'âme de ce pays que j'aime beaucoup. Belgique...si près de mon pays d’enfance, si rude, si plate et pourtant si douce.....Merci.
RépondreSupprimerO Pivoine, comme ta plume fait chaud à mon coeur !Comme tu nous offres la Belgique tout entière, si aimée, si diverse et si riche de couleurs et d'émotions. Je connais tous ces lieux qui nous imprègnent de ton souvenir, de tes randonnées, des vacances, de l'enfance, et te rattachent à ton père. Nous étions presque voisines à Bruxelles; je vis aujourd'hui au creux des Ardennes et c'est toujours une attache profonde, ce Paysage ; et un état d'âme! Merci pour ce beau texte.
RépondreSupprimerMoi aussi frontalière, j'admire les couleurs de ta nostalgie ; tu me donnes envie d'y retourner en escapade. ‹(-¿•)›
RépondreSupprimerQuel texte magnifique, de sensations, d'évocation, de précision et d'écriture
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