Quand j’ouvre les yeux sur mon paysage, un kaléidoscope d’images se met en mouvement. C’est comme de multiples paysages dans un seul et unique.
Le premier regard porte sur le vide, un vide immense, pas vraiment chaleureux. Je suis sur le bord d’une falaise vertigineuse et comme dit le proverbe : « Quand tu regardes le précipice, le précipice te regarde. » Il n’y a pas de fond, on devine plus qu’on ne perçoit le gouffre à nos pieds…
Le deuxième coup d’œil dévoile un marécage glauque et froid aux arbres morts, desséchés. Le brouillard erre entre ces derniers, la lumière diffuse et ne peut atteindre le sol détrempé. Chaque pas dans le marécage laisse entendre un bruit de succion écœurant. Le mouvement est une condamnation, car si l’on cesse de marcher, on s’enfonce mortellement dans le marécage…
Le troisième point de vue me mène dans une forêt lumineuse pleine de vie… L’environnement est incroyablement disproportionné : les arbres sont gigantesques, les chutes d’eau immenses et la force vitale du lieu me rend humble, je suis captivé par chaque mouvement, apaisé par les ondes de toutes sortes… Il n’y a aucune place pour ma psyché d’homme.
La quatrième contemplation est une profonde tristesse, un chagrin qui déchire mon âme comme un papier usé, doucement et inexorablement, dans une inhumaine souffrance d’où l’on ne peut s’échapper… Et les larmes de douleurs, d’horreurs, roulent et se déversent sans fin sur mon cœur qui suffoque et se meurt sans fin…
Ces paysages en un seul tournent dans une danse infernale lorsque j’essaie de me connecter à « moi »… En ce monde que je foule de mes pieds, le seul moment où je suis en paix est lorsque je ne pense pas à moi… En ce monde que je foule de mes pieds, le paysage devant mes yeux n’est qu’un rideau de fumée qui menace de se déchirer pour me révéler « mon paysage »…
Alors je reste hors de tout paysage, hors de moi. Je suis le gouffre, le marécage, l’onde et la suffocation… Ne songez pas entrer dans mon paysage, vous y seriez anéantis...
Le premier regard porte sur le vide, un vide immense, pas vraiment chaleureux. Je suis sur le bord d’une falaise vertigineuse et comme dit le proverbe : « Quand tu regardes le précipice, le précipice te regarde. » Il n’y a pas de fond, on devine plus qu’on ne perçoit le gouffre à nos pieds…
Le deuxième coup d’œil dévoile un marécage glauque et froid aux arbres morts, desséchés. Le brouillard erre entre ces derniers, la lumière diffuse et ne peut atteindre le sol détrempé. Chaque pas dans le marécage laisse entendre un bruit de succion écœurant. Le mouvement est une condamnation, car si l’on cesse de marcher, on s’enfonce mortellement dans le marécage…
Le troisième point de vue me mène dans une forêt lumineuse pleine de vie… L’environnement est incroyablement disproportionné : les arbres sont gigantesques, les chutes d’eau immenses et la force vitale du lieu me rend humble, je suis captivé par chaque mouvement, apaisé par les ondes de toutes sortes… Il n’y a aucune place pour ma psyché d’homme.
La quatrième contemplation est une profonde tristesse, un chagrin qui déchire mon âme comme un papier usé, doucement et inexorablement, dans une inhumaine souffrance d’où l’on ne peut s’échapper… Et les larmes de douleurs, d’horreurs, roulent et se déversent sans fin sur mon cœur qui suffoque et se meurt sans fin…
Ces paysages en un seul tournent dans une danse infernale lorsque j’essaie de me connecter à « moi »… En ce monde que je foule de mes pieds, le seul moment où je suis en paix est lorsque je ne pense pas à moi… En ce monde que je foule de mes pieds, le paysage devant mes yeux n’est qu’un rideau de fumée qui menace de se déchirer pour me révéler « mon paysage »…
Alors je reste hors de tout paysage, hors de moi. Je suis le gouffre, le marécage, l’onde et la suffocation… Ne songez pas entrer dans mon paysage, vous y seriez anéantis...
... Ou peut-être y apporterions-nous un peu de lumière...
RépondreSupprimerVotre texte est touchant.
Même dans la plus profonde obscurité, la lumière est présente...
SupprimerMerci de votre commentaire, mais prenez garde du "touchant", vous êtes sans doute trop près...
un texte en effet très prenant et très touchant, mêlant des philosophies orientales et occidentales ... on entre jamais dans le paysage des autres, ou alors par erreur ...
RépondreSupprimerPénétrer le mien ne laisserait pas indemne...
SupprimerJe ne sais rien des philosophies orientales ou occidentales...
Enfin si, un peu tout de même...
mais je me passerai volontiers de ces paysages qui me hantent.
En tout cas, c'est beau, mais cela demande lecture et relecture. Parce que dans le fond, c'est un paysage philosophique que celui-là... (Du moins, à mes yeux).
RépondreSupprimerJe ne sais où se trouve la philosophie dans ces paysages qui forcent ma psyché... Un message que je dois comprendre ?... Je ne sais.
SupprimerVoyage au bout de l'intime...
RépondreSupprimerNos paysages respectifs font partie de l'intime...
Supprimer:-)
Une négation de son propre paysage. La peur de le contempler peut-être ? D'en être victime...
RépondreSupprimerTrès intéressant comme interprétation du thème en tout cas. Bravo !
Voilà un avis qui m'interpelle... je vais le méditer. Merci grandement.
RépondreSupprimerNotre "nous" intérieur, complexe, recèle multiples états d'âme qui sont autant de paysages pour faire la relation avec le thème de la semaine.
RépondreSupprimerIl en est que nous enfouissons tout au fond avec l'espoir qu'ils ne se montrent pas. Ce sont les plus sombres, les plus dangereux. Heureusement, d'autres se dévoilent, plus lumineux et porteurs d'espoir. Sinon, que serait la vie ?