Les sœurs Ding.
Les demoiselles Ding avaient maintenant pignon sur rue. Ce n'était pas le cas au début de leur installation dans ce quartier résidentiel de la petite ville de Picon La Mer.
L'ouverture de l'institut de beauté et d'acupuncture " Ding Zhï Gua Sha" avait fait grand bruit. On se posait beaucoup de questions et les plaisantins n'avait pas manqué de traduire l'enseigne par "dingue, c'est quoi ça". Beaucoup regardaient de travers ces deux jeunes chinoises venues dont ne sait où. Ils voyaient dans leur commerce un lupanar d'un nouveau genre. Il y avait même eu des dépôts de plainte à la gendarmerie. L'esprit petit-bourgeois de Picon s'accommodait mal de l'implantation d'une telle officine.
Ce fut Madame la Maire qui osa la première franchir le seuil du salon. Il fallait bien montrer l'exemple. Mais c'était jouer quitte ou double, les élections municipales approchant à grands pas.
Bien lui en prit. Après quelques séances, elle sortit du cabinet métamorphosée. Les sœurs Ding avaient fait du bon travail.
Tin Kao Lin, l'esthéticienne, avait transformé le teint brouillé et rougeaud de la mairesse - trop de gueuletons sans doute - en un teint pur, blanc comme de la craie. Kou Su Min, l'acupunctrice avait, quant-à elle, planté ses petites aiguilles dans le corps dodu de la dame lui rendant souplesse et vigueur. Cette dernière avait toutefois nourri quelque appréhension avant de s'allonger sur la table de soins. A part les vaccins de son enfance dont elle ne gardait aucun souvenir, elle n'avait jamais subi la moindre piqûre. Elle ne se plaignit pas.
Bientôt, le nouvel aspect physique de Madame la Maire fit le tour de la ville. La sous-préfète prit vite un rendez vous chez Ding. Puis, en moins de temps qu'il faut pour le dire, toute la gent féminine défila au salon de beauté. On vantait haut et fort les mains expertes des chinoises, leurs prestations sur mesure et les bienfaits de leurs soins. Les hommes, quant-à eux, fantasmaient sans doute mais faisaient semblant de se désintéresser de la chose.
Le commandant de gendarmerie qui avait quelques problèmes de peau commença à roder dans le quartier. Il se disait que l'un n'empêchant pas l'autre, il en profiterait pour se faire masser les pieds. Au moins les pieds pensait-il avec un sourire égrillard. Le commandant adorait les massages de pied qui le détendaient après sa dure journée de travail. Hélas, sa commandante d'épouse n'était pas douée pour ce genre d'exercice. Ni pour aucun autre d'ailleurs qui aurait pu pigmenter leur vie de couple depuis longtemps sans relief, songea-t-il avec amertume. Il rêvait de plaisirs subtils. Qui sait ?
Il ne tarda pas à franchir le pas. Il sortit ce jour là de l'institut transfiguré. Il résolut de venir chaque semaine, à la tombée de la nuit pour ne pas attirer l'attention. L'habitude fut vite prise. C'était délicieux : confier son visage et surtout son corps tout entier à ces quatre mains habiles lui procurait une jouissance puissante. Il aimait par dessus tout les massages profonds, lents que savait prodiguer
avec volupté Kou Su Min après une séance d'acupuncture. Et le gua-sha, cet effleurement délicat le transportait au septième ciel.
Le commandant changea et sa femme, heureuse au début de le voir de meilleure humeur finit par se poser des questions. Un coup de fil anonyme lui fournit, bien à propos, toutes les explications. Une voix - qui se disait amie - lui apprit que son époux fréquentait assidûment l'institut Ding. Le besoin de se venger ne la quitta plus. Elle ferait coup double : elle n'aimait pas les chinoises. Pourquoi ? Parce qu'elles étaient chinoises.
Elle mit au point un plan d'attaque. Elle se posta un soir non loin de l'officine, attendit que son mari s'y engouffre et se glissa à son tour dans la salle d'attente. Elle alluma un gros pétard qu'elle jeta avant de se précipiter à l'extérieur. La déflagration ébranla toute la maison. La commandante regarda avec un rictus de satisfaction les deux Ding en blouse rose sortir en hurlant. Mais son sourire s'effaça et elle demeura un instant ébahie quand elle vit son époux courir à leur suite.
Au lieu de son éternel caleçon informe il portait un string rouge et noir très sexy.
Les demoiselles Ding avaient maintenant pignon sur rue. Ce n'était pas le cas au début de leur installation dans ce quartier résidentiel de la petite ville de Picon La Mer.
L'ouverture de l'institut de beauté et d'acupuncture " Ding Zhï Gua Sha" avait fait grand bruit. On se posait beaucoup de questions et les plaisantins n'avait pas manqué de traduire l'enseigne par "dingue, c'est quoi ça". Beaucoup regardaient de travers ces deux jeunes chinoises venues dont ne sait où. Ils voyaient dans leur commerce un lupanar d'un nouveau genre. Il y avait même eu des dépôts de plainte à la gendarmerie. L'esprit petit-bourgeois de Picon s'accommodait mal de l'implantation d'une telle officine.
Ce fut Madame la Maire qui osa la première franchir le seuil du salon. Il fallait bien montrer l'exemple. Mais c'était jouer quitte ou double, les élections municipales approchant à grands pas.
Bien lui en prit. Après quelques séances, elle sortit du cabinet métamorphosée. Les sœurs Ding avaient fait du bon travail.
Tin Kao Lin, l'esthéticienne, avait transformé le teint brouillé et rougeaud de la mairesse - trop de gueuletons sans doute - en un teint pur, blanc comme de la craie. Kou Su Min, l'acupunctrice avait, quant-à elle, planté ses petites aiguilles dans le corps dodu de la dame lui rendant souplesse et vigueur. Cette dernière avait toutefois nourri quelque appréhension avant de s'allonger sur la table de soins. A part les vaccins de son enfance dont elle ne gardait aucun souvenir, elle n'avait jamais subi la moindre piqûre. Elle ne se plaignit pas.
Bientôt, le nouvel aspect physique de Madame la Maire fit le tour de la ville. La sous-préfète prit vite un rendez vous chez Ding. Puis, en moins de temps qu'il faut pour le dire, toute la gent féminine défila au salon de beauté. On vantait haut et fort les mains expertes des chinoises, leurs prestations sur mesure et les bienfaits de leurs soins. Les hommes, quant-à eux, fantasmaient sans doute mais faisaient semblant de se désintéresser de la chose.
Le commandant de gendarmerie qui avait quelques problèmes de peau commença à roder dans le quartier. Il se disait que l'un n'empêchant pas l'autre, il en profiterait pour se faire masser les pieds. Au moins les pieds pensait-il avec un sourire égrillard. Le commandant adorait les massages de pied qui le détendaient après sa dure journée de travail. Hélas, sa commandante d'épouse n'était pas douée pour ce genre d'exercice. Ni pour aucun autre d'ailleurs qui aurait pu pigmenter leur vie de couple depuis longtemps sans relief, songea-t-il avec amertume. Il rêvait de plaisirs subtils. Qui sait ?
Il ne tarda pas à franchir le pas. Il sortit ce jour là de l'institut transfiguré. Il résolut de venir chaque semaine, à la tombée de la nuit pour ne pas attirer l'attention. L'habitude fut vite prise. C'était délicieux : confier son visage et surtout son corps tout entier à ces quatre mains habiles lui procurait une jouissance puissante. Il aimait par dessus tout les massages profonds, lents que savait prodiguer
avec volupté Kou Su Min après une séance d'acupuncture. Et le gua-sha, cet effleurement délicat le transportait au septième ciel.
Le commandant changea et sa femme, heureuse au début de le voir de meilleure humeur finit par se poser des questions. Un coup de fil anonyme lui fournit, bien à propos, toutes les explications. Une voix - qui se disait amie - lui apprit que son époux fréquentait assidûment l'institut Ding. Le besoin de se venger ne la quitta plus. Elle ferait coup double : elle n'aimait pas les chinoises. Pourquoi ? Parce qu'elles étaient chinoises.
Elle mit au point un plan d'attaque. Elle se posta un soir non loin de l'officine, attendit que son mari s'y engouffre et se glissa à son tour dans la salle d'attente. Elle alluma un gros pétard qu'elle jeta avant de se précipiter à l'extérieur. La déflagration ébranla toute la maison. La commandante regarda avec un rictus de satisfaction les deux Ding en blouse rose sortir en hurlant. Mais son sourire s'effaça et elle demeura un instant ébahie quand elle vit son époux courir à leur suite.
Au lieu de son éternel caleçon informe il portait un string rouge et noir très sexy.
désopilante histoire :)
RépondreSupprimeron imagine tellement les cancans derrière les fenêtres respectables, et ce pauvre commandant exposé dans le plus simple appareil :)))
Intéressant ce cabinet... Très intéressant, mais j'ai eu beau chercher, chercher, même mon application "Waze" sur mon smartphone n' a pas trouvée Picon la mer ! Dommage vraiment. ];-D
RépondreSupprimerZut alors ! Tu aurais trouvé si j'avais écrit La mer Picon ! ;-)
SupprimerExcellent ! Du cousu main !
RépondreSupprimerTu fais rougir mon teint kaolin Joe ;-) Merci !
Supprimeravec un string rouge, pas besoin de pigmenter :)
RépondreSupprimerPauvres soeurs Ding ! Elles qui étaient de vraies humanistes...
RépondreSupprimerSuper histoire Marité !
¸¸.•*¨*• ☆