Le
ciel est vert.
Elle ferme doucement la porte de
l'appartement et descend au garage. La voiture est prête.
L'aventure commence à trois heures du
matin.
Première pause. Refaire le plein,
boire un petit café, se rafraîchir. Tout va bien.
Les vignes s'invitent dans le paysage.
Deuxième pause. Boire un café, grignoter un croissant, se
rafraîchir. Tout va bien. Les heures et les kilomètres se déroulent
dans une paisible régularité.
Les indications chantent la Provence,
les cigales aussi.
Le ciel et le soleil ne se sont pas
avares de leur plénitude.
Son coeur s'emballe. La Saint-Victoire
n'est pas loin.
Enfin, sa silhouette apparaît,
toujours aussi belle.
La fatigue se manifeste par de légers
picotements aux yeux et au bout des doigts. Elle décide de prendre
la prochaine sortie. Quelques minutes perdues sur trois semaines de
vacances, ce n'est pas grave !
Elle est troublée. Le paysage semble
ne plus être celui qu'elle connaissait. Et pourtant, elle n'a pas
quitté l'autoroute. La prochaine sortie n'est pas encore annoncée.
Elle passe une main sur son visage et
respire profondément. Elle a retrouvé son assurance.
La sortie est annoncée. Elle se
prépare à prendre la bretelle. Un éclair l'éblouit. Lorsque sa
vision redevient normale, elle se rend compte qu'elle a raté la
sortie de Saint-Maximin.
- Va pour la suivante...
Elle prend la sortie suivante. Tout va
bien. Elle connaît l'itinéraire comme sa poche. Et pourtant le
paysage semble ne plus être le même.
Elle entend de petits crépitements,
comme le sable qui crisse entre les doigts.
Le feuillage des chênes descend plus
bas, laissant apparaître trois ou quatre branches maîtresses nues.
« Une lièvre » traverse la
route, les quatre fers en l'air.
Le monde tourne un peu fou….
Le soleil est bas et il est à peine
quinze heures.
Une heure ou deux de décalage, à
l'heure d'été ?
Les nuages défilent comme une rivière
pétillante.
Depuis les inondations, des travaux de
vigilance sont réalisés…
Les oliviers ont déposé leur couronne
à terre.
Ce n'est pas la période pour les
tailler. Ou c'est de la négligence !
Les panneaux sont à l'envers….
Encore des petits rigolos….
L'air devient lourd….
Le réchauffement climatique ? Ma
clim est-elle défaillante ?
Le ciel devient turquoise.
Le Verdon ne coule pas ici…
Le ciel est vert. L'herbe est bleue.
Le temps et l'espace se sont effacés.
Un choc. Elle n'existe plus.
Un grondement. Les roues tournent dans
le vide.
Elle cligne des yeux, bouge la tête.
- Rassurez-vous, vous vous en sortez
avec quelques contusions..
"Le ciel est vert. L'herbe est bleue."
RépondreSupprimerça sentait le "tonneau" à plein nez!
Moi aussi, quand j'entends parler de cigales et de Sainte-Victoire j'ai envie d'appuyer sur le champignon comme si j'allais à la rencontre de Pagnol que j'adore.
Il y a tonneau et tonneau ! ;)))
RépondreSupprimeril y a comme un malaise :(
RépondreSupprimerj'ai repensé au film "tandem" de Patrice Leconte, dans lequel un "chien rouge" est responsable d'un accident
Bien vu, j'aime !
RépondreSupprimerMéfions nous des climatisations déréglées dont les émanations vous tournent les sens et vous envoient au fossé...
excellent Clémence ... un 'tit tonneau avec de simples contusions c'est une véritable aventure qui peut faire basculer le monde :o)
RépondreSupprimerOuf! Plus de peur que de mal. Et combien de trouvailles
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