mercredi 13 janvier 2016

Fred Mili - Rimes volée

Il regardait la Marianne de la République au travers d’une paupière
Close. Pour lui ça ne faisait aucun doute avec la clé du Paradis Saint-Pierre
Pouvait ouvrir les portes à ceux tombés sous les balles ici
Certainement que ce passant était meurtri, un enfant parti, assassiné aussi.
Essayer de se reconstruire, de panser ses plaies, il les colmatait à la truelle
S'il se voulait tolérant il criait néanmoins vengeance. Chaque nuit dans une ruelle
Il coinçait ses bourreaux, vomissant sa peine comme un chat régurgite du gazon
Et se purge. Il tremblait malgré la cheminée, arpentant chaque recoin de la maison
Quelques jours qu'il ne dormait plus. Le cannabis qu'il inhalait bouffées après bouffées
Était sans effet. Son corps se vidait de toute part. Que certains disent « Merci »
Lui ne pouvait. Pour un concert son fils l'avait quitté. C'était déjà voici 
Quelques temps, l'an dernier. Il se sentait blessé dans son âme, comme un rouge-gorge
Étalant sa couleur sang à la face du monde, blessé, respirant comme une forge
Il était temps de s'exiler sur les bords du fleuve à bord d'un steamer
D'en suivre les méandres, d'essayer d'oublier et de remonter jusqu'à la mer.

Où lire Fred


5 commentaires:

  1. Peut-on oublier, même à bord d'un steamer, les atrocités qui suppriment la vie ?

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  2. Apres les promesses et les déclarations, il ne reste plus qu'une immense peine.

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  3. toujours une immense déchirure...

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  4. Aussi profond que peut l être une peine...

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