Je contemplai le placard d'un air découragé. Il faudra bien que je m'y colle pensai-je.
Ce placard que j'évitais d'ouvrir depuis des années car j'y avais entassé tant de choses du passé...
Mais ce matin là, frais et bleu me donnait des envies de changement, de rangement par le vide.
J'ouvris le maudit placard et patafatras, tout s'étala à mes pieds. Et tout à coup parmi les oubliés du passé je la vis / Une poupée de chiffon aux longs membres désarticulés. Un visage rond avec un gros nez rouge et des cheveux de laine jaune. La pauvre ! elle était toujours aussi laide.
C'était un jouet qui m'avait été offert lorsque j' avais 6 ans. Je l'avais immédiatement détestée et elle était devenue mon souffre- douleur.
Je l'avais surnommée "la Gagogue" pour une raison oubliée. La malheureuse prenait des coups chaque fois que j'étais contrariée ou en colère.
Lorsque je faisais la classe à mon ours et à mes jolies poupées,la Gagogue était toujours au coin, punie. L'ours, le chouchou, était le premier de la classe.
Aujourd'hui, cette pauvre Gagogue m'attendrit et je lui ai trouvé une petite place dans mon bureau .
Détestée, humiliée, la Gagogue aura attendu son heure pour se faire une place... bel entêtement !
RépondreSupprimerAu fil du temps, au fil de nos âges, il y a presque toujours un objet récepteur de nos excès, les bons comme le mauvais. Encore heureux, cela nous permet d éviter nos pairs...
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