Gene M. - En pente

La villa blanche, juchée en haut de la colline, était la maison d'enfance de mon mari. Un joli jardin, quelques citronniers, un figuier et un gros arbuste de jasmin qui embaumait le soir....

De la terrasse, nous avions une vue magnifique sur Athènes.

Nous vivions à Paris et l'été nous nous envolions à destination de la Grèce.

Je me souviens. Chaque matin , nous quittions la villa et descendions la rue en pente, nous étions accompagnés par les stridulations délicieuses des cigales. Nous passions devant une petite pinède et nous marchions le long de grandes artères, bordées de lauriers roses. Tout m'enchantait.

J'avais 20 ans et j'étais très amoureuse de mon jeune et beau mari...

Parfois, nous prenions un bus pour rejoindre une plage ignorée des touristes.

Après avoir plongé dans l'eau bleue, on dégustait des rougets dans un de ces petits restaurants sans prétention.

Et puis nous revenions, étourdis de soleil, de mer azur et de vin résiné.

Il fallait remonter la pente pour rejoindre la villa blanche.Et le soir je lisais mon livre de chevet favori 

"Eté et noces" "d' Albert Camus, cela faisait écho à ce que je vivais...

C'était il y a longtemps. La Grèce n'avait pas encore plongé dans la crise économique et nous n'avions pas encore divorcé...

C'était il y a longtemps.