Il ne s’appelait pas Stewball
Il était beau, il sentait bon le sable chaud avec ses culottes, ses bottes de moto, son blouson de cuir noir avec un aigle sur le dos et quand il me parle d’amour comme il me parle des voitures, pas de blablas, des résultats, moi je le crois.
Hélas, ils ont tout dit, ces chanteurs à succès, ces frapadingues de la rime, ces empêcheurs de la scribouille, tout dit tout dit, ils ont tout chanté, tout écrit, de la complainte du phoque en Alaska, à l’amour et la jalousie, les diamants sont éternels, les vaches noires et blanches sur lesquelles tombe la pluie. Pourtant, je vois encore la vie en rose.
Oui, les femmes savent pourquoi, il est celui qui ressuscite le genre, crée l’histoire dans l’histoire, réinvente le vocabulaire, fabrique une syntaxe parallèle et perpendiculaire, pour actualiser nos éternelles vendanges de l’amour que nous referons ensemble… Car, je suis celle juste faite pour ses doigts, mais dites jamais que je vous ai dit ça.
D’abord, la vérité première, je vous le jure Marie-Thérèse, son corps apoplectique, une tête sur cou, un torse à épaules, des pieds attachés (deux), des mains saisissantes avec une dizaine de doigts fort(s) habiles, bref, lui, en un mot comme en cent, c’est l’aventura, une vie que je mène avec lui. Avant il y avait le blanc, maintenant il y a le plus blanc que blanc, l’homme des crocs, l’homme des mâts, l’homme des plombs : il est chauffagiste et c’est le maçon de mon cœur.
Des fesses mirifiques, globes intersidéraux, lunes sans éclipses, tout tout tout vous saurez tout. Des jambes longilignes, pylônes inflexibles d’un Titanic insubmersible, je suis riche de ça et ça ne s’achète pas ! Vous ai-je parlé de sa carrure d’ours polaire ? Un roc, un cap, une péninsule, que survole le regard étrangement luminescent de celui qui voit au-delà des parties. Je pense donc il suit. Et s’enfonce dans les tréfonds de votre âme pour la submerger, de sel, de poivre, oui, mais des Panzani, je m’égare. Sur sa face impénétrable de bourlingueur des mers du sud, un nez aquilin, un cavalier dans la nuit, qui court vers l’aventure au galop. Ses cheveux, fins comme les branches d’un saule pleureur sous, sous, sous, sous mon balcon, tel le vent d’est des alizés d’automne qui détonnent, vents frais, vents du matin, vents qui chantent au sommet des grands pins, tra des rires et des rats.
Décidément, je me sens pauvre comme Job, impuissante et stérile pour exalter cet amour à mille autres pareils et à nul autre semblable, pour décrire ma folie, mon envie, mon idylle, car en dix fois plus gros que n'importe qui, son nom s'étale et je le dis haut et fort. Mais en vous, faux poètes à la bride abattue, tout m’afflige et m’ennuie et conspire à me nuire. Oui, je vous hais, vils auteurs à succès qui avez vampirisé ma logorrhée, mon rythme and blues et mes idées. Lui s’est contenté de me sucer la moelle des os pour l’incorporer à la sienne, un peu de miel et tout cela bien mélangé beaucoup, aveuglément, à la folie, et c’est pas tout, ce beau salopard, cet idiot argentique, ce prince au bel air, il est mon mec à moi, et rien d’autre, what else ?
Ton mec à toi incite à pousser la chansonnette et c'est bon... Bienvenue aux Impromptus Littéraires, Anne
RépondreSupprimerMerci à vous pour ce site, assez haut en couleurs. Je me régale tous les matins, c'est mon jus de fruits frais post petit-déjeuner, vitaminé, coloré, diversifié. Olé.
Supprimertu es la bienvenue chez les Impromptus, Anne :)
RépondreSupprimeret d'emblée tu nous fais chercher des titres, des bouts de chanson...je ne pense pas les avoir tous trouvés, mais je me suis bien amusée
Ce serait assez drôle de faire des quizz à partir de textes référencés. On s'amuserait bien mais je peux vous donner les solutions (en catimini, bien sûr, et rien que pour vous)... Chuuuuuuuuuuuut.
SupprimerBonjour et bravo, bien envoyé cet hymne sur le ton de la chansonnette, à la gloire du mâle idéal...mince, je présente pas tous ces critères - du moins je crois pas.
RépondreSupprimerEt heureusement parce que franchement, il n'est pas nécessairement top sauf pour sa Dulcinée à complaintes (celle du phoque, peut-être ?)
SupprimerBelle performance ! Le mélange de chansons hétéroclites donne un tout parfaitement cohérent ! Bravo !!
RépondreSupprimerMerci Alibero pour ce gentil commentaire.
Supprimerbienvenue chez nous
RépondreSupprimeret ce n'était pas un cheval blanc ... d'Aufray à Vanessa en passant par Piaf, Charden, Laforêt, Beau dommage, Cromagnon, Clerc, Zorro, Nougaro, les scouts, Cyrano, Aznavour,Kaas .. et j'en ai sûrement oublié ; bel exploit pour décrire cet homme (presque) idéal :o)
Wouah, vous avez quasi tout trouvé : il y aussi Shakespeare (Hamlet) et Racine (Phèdre), mais ça fait vraiment péteuse de chez péteuse. Tout ça reste entre nous. Merci pour votre commentaire.
SupprimerPhèdre j'avais supputé, en tout cas Racine (tout m'afflige ...) et puis j'ai relu et entendu aussi Marylin et ses éternels diamants et Goldman riche de chose qui ne s'achète pas et même Alizée !
SupprimerSinon, un peu de cinéma avec le Père Noël, Titanic, Will Smith et Georges évidemment et surement d'autres encore non repérés.
Je confirme, j'adore cette idée, et la chansons française, c'est aussi mon truc :o))
Oui, oui, c'est tout ça sauf Alizée que je ne connais guère. Il y a aussi Pierre Perret et son zizi, à lui et aux autres ! Bref, cela pourrait faire des pages et des pages !
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RépondreSupprimerDonc...si les salopards n'existaient pas,comment saurions nous qu'ils n'existent pas ?
Et inversement...
On pourrait peut-être s'en passer comme du reste : le mauvais, le pire, le beau saligaud ? Mais je rêve, je rêve...
SupprimerTous les hommes ne sont pas des mauvais chevaux...
RépondreSupprimerEt tous les chevaux ne sont pas des (mauvais) hommes, heureusement.
SupprimerQuelle cuisine ! Sucrée-salée... avec dessus, la main au fouet, la cuisinière en train de fredonner... Quelle récrée !
RépondreSupprimerMerci. Vieille recette de famille aux ingrédients secrets !
SupprimerUn texte à lire, à chanter....à décoder....va falloir que je l'épluche encore plus soigneusement....
RépondreSupprimerBravo pour cette page ...à l'humour... belge peut-être ?
Exactement ! Vous m'avez dévoilée !
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