Errare humanum est
Quelque part, dans le monde, un quartier chic, boutiques luxueuses.
On l'invite à s'assoir, on lui propose une boisson, que désire-t-elle?
Elle fait glisser ses longs gants de soie sur ses mains aux ongles laqués,
S'installe avec distinction dans le grand fauteuil en velours cramoisi,
Boit à petites gorgées son thé parfumé au jasmin,
J'aimerais offrir des boutons de manchette,
Mais bien sûr.
Un ballet de gestes empressés, courbettes admiratives,
Sourires cérémonieux, paroles empruntées.
Défilèrent alors bijoux pour annerettes,
Boutonnières passepoilées, horizontales, verticales, brodées main ou
machine,
Chemise en soie, en popeline, en lin.
L'élégante comparait, soupesait, tenait dans la lumière,
Allait jusqu'à l'essayer sur ses vêtements, coupe parfaite, tenue discrète.
Dit qu'elle penche pour ceux-là, originaux dans leurs asymétries,
Ou bien, remontrez-moi la première paire,
Elles me semblaient tout à fait convenir.
J'hésite, je reviendrai.
Rendez-vous est pris; à très bientôt, madame.
On lui tient la porte; on remet tout en place.
Il me semblait bien l'avoir déjà vue,
Dit une vendeuse à la police,
Venue faire une enquête, suite à un cambriolage.
« Quand je pense que je n'ai pas
reconnu le fils de ma concierge! »
« Cucullus non facit monachum. » répondit l’inspecteur.
Où lire Jacou
"Cucullus non facit monachum"... une maxime à faire la manchette des journaux :)
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup la description, on visualise très bien la scène. Belle plume !
RépondreSupprimerBon, si je me goure pas, le fils de la concierge, c'est le moine, non ?
RépondreSupprimerExcellent !
Chaque détail est réfléchi.
RépondreSupprimerStyles direct et indirects habilement mêlés pour prendre la scène sur le vif.
Merci pour le partage
oups pardon Jacou : anaëlle (google), c'est moi, prunelles (wordpress)
RépondreSupprimerJ'ai oublié de commenter sous le bon pseudo. Je me mélange les pinceaux.
Mais j'y perds mon latin !
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RépondreSupprimerCiselés à la petite cuiller, ces boutons de manchette!