CONFUSIONS SENTIMENTALES
Cela ressemblait à un canular,
Faillit bien se terminer en cauchemar.
Tombé par hasard,
Sur un article d’un quelconque canard,
Je lus : « Coïncidence bizarre
Héritière d’une grande fortune, venue de nulle part,
Chanteuse de piano-bar,
Mademoiselle Radar
Se trouve en possession d’un lupanar,
Ayant appartenu à un tsar,
Fermé pour trafic de narcodollars.
Notre héritière, en pétard,
Offre récompense à toute personne retrouvant le lascar,
Responsable de ce bazar. »
Le billet, accompagné d’un portrait,
D’une femme de grande beauté.
Blonde, bouche fardée,
Le cou ceint d’un lacet.
Le patronyme de la belle m’intriguait,
Et aussi m’intéressait :
Détective privé,
Radar, je me nommais.
Je décidais de la contacter.
Que ne fus-je surpris de rencontrer
Non pas la fille du portrait,
Mais une brune élancée,
Seule ressemblance avérée,
Son cou orné d’un collier.
Elle me souriait, embarrassée,
Tenant dans ses mains, un camée.
Expliquant, que n’étant pas fortunée,
Pour mes investigations payer,
Ce bijou me proposait.
Une jolie figure, élégamment chapeautée,
Et entourant le cou, une soierie, rose poudrée
Sous le menton, nouée.
J’en fis la remarque à Edmée,
D’elle-même et de ces
portraits,
Leurs cous d’une parure décorés.
Elle ne dit mot, se contentant de sourire,
Me demandant si j’acceptais pour prix de mes honoraires,
Ce qui, pour elle, représentait bien plus qu’un joli
souvenir.
J’acceptais, rangeais le bijou dans mon coffre-fort,
Promis de résoudre sans plus tarder son affaire.
Je me mis au travail dès le soir.
Téléphonais à des connaissances, amies ou ennemies,
Me couchais, il était plus de minuit.
Plus tard, réveillé par un bruit,
Je m’approchais de mon bureau, en catimini.
Par un éclair, ébloui,
Puis je m’évanouis.
Je me réveillais, ma secrétaire en furie,
Me montrait le saccage,
Que, tout seul, ne j’avais plus qu’à faire le ménage,
Que d’ailleurs, je ne lui avais pas encore payé ses gages.
Elle fit un tel tapage,
Que de toutes les officines de l’étage,
Accoururent employés, dactylos et autres personnages.
Je me relevais aussitôt.
Un bourdon sonnait dans mon cerveau.
Je réclamais un whisky sans eau.
Aperçus les dégâts, et par-dessus tout
Dans le mur, un énorme trou.
Calmement, j’expliquais que je n’y étais pour rien du tout,
Ce qui réactiva, de ma secrétaire, le courroux :
Que j’étais encore rentré saoul,
Que j’allais la rendre folle.
Sous mon crâne, un tintamarre de casserole.
Bien sûr je ne méritais pas une auréole,
Mais, dans tout ceci, je n’avais joué aucun rôle.
Je fus sauvé par la sonnerie du téléphone :
« Une certaine mademoiselle Radar Yvonne,
Demande à vous parler. Qui est cette
c…personne ? »
« Une cliente. C’est pour elle que je travaille. »
« Vous n’avez rien de mieux, comme
trouvaille ? »
« Pensez ce que vous voulez, il faut que j’y
aille. »
Nous avions rendez-vous à la gare.
Elle m’attendait au bar.
Ne la voyant pas, je pensais : elle est en retard,
Ou bien, c’est à cause de mon cocard.
Quelqu’un me faisait signe de la main.
Une femme, certes, mais pas celle de hier matin.
C’était le portrait !
Je crus que je rêvais,
Les yeux, voulus me frotter :
Aïe, cela me fit un de ces mals !
C’était bien elle, la femme du journal !
Je m’approchais, essayant de ne pas paraître bancal :
« Monsieur Radar ? C’est bien vous, le détective
privé ?
Que vous est-il donc arrivé ? »
« Je ne désire pas parler de ma vie privée.
Que faites-vous ici, à la place d’Yvonne ? »
« Yvonne est ma bonne.
Je suis mademoiselle Radar, l’authentique.
Je suis venue récupérer ma breloque. »
« Le camée serait donc un faux ? »
« Peut me chaut,
Rendez-le-moi.»
Me voilà, plongé dans un grand embarras, espérant que cela
ne se voit.
Je me lance, heu non, c’est dans ma tête les élancements.
« Il n’y a pas à perdre un moment
J’ai reçu instamment,
Une menace précisément.
Je dois rendre l’objet,
Sans tarder, sinon on va me tuer. »
« Comment ? Il ne vous appartient donc
pas ? »
« Si, mais c’est plus compliqué que ça ;
Une histoire qui date de l’au-delà. »
De l’au-delà ! Je délire !
La voilà qui se met à rire.
« Allons-y dare-dare. »
Pour qui croit-elle me prendre ?
Néanmoins, je la suis, pensant : Elle ne perd rien pour
attendre.
Voilà que devant moi, elle se fait descendre.
Je n’en suis pas surpris.
Sur ce, aussi vite que mes courbatures me le permettent,
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RépondreSupprimertout à fait étonnant
RépondreSupprimerun travail d'orfèvre dans l'écriture et la rime, et une vraie folie dans l'histoire ... Bravo !
... Moi qui ne suis pas fanatique de rimes, alors là... j'en suis toute éblouie, quel rythme! Franchement, ça décoiffe joliment!
RépondreSupprimerRimes et romans policiers,
SupprimerTout comme poésie et pieds de nez,
Ensemble se sont bien trouvés
Ce qu'il fallait démontrer!
Pour ce commentaire enjoué,
Sois-en remerciée!
:D