NOS TROIS FARCES (à L'Arpi et Vegas)
J'étais monté - peut-être, oh ! jusqu’au 26ème étage de cette tour, moderne au possible, bordée de pelouses réfractives, balayée de tout côté par des projecteurs programmés pour. Un truc en verre dehors, béton dedans et que sais-je de tous ses ornements intérieurs possiblement fait pour charmer ses occupants
Je respirais avec difficulté au sortir de cet ascenseur qui m'avait infligé, dans une cabine transparente et pressurisée, une élévation vertigineuse vers le pallier ultime de ma destination. Bon ! Pour dire... que je ne m'attendais pas au pire, mais que je me trouvais soudain baigné dedans, convoqué par un commissaire, en pleine nuit, pour quelque sombre affaire exigeant que je vienne ici, à cette heure nocturne, alors qu’une charmante personne s’occupait fort bien de mes… voilà, quoi !
« Toc-toc » timide à la porte, « Entrez ! » expéditif, et, de la sorte, j’entrais donc en l’appartement prescrit par sms. Un rien contracté dans la raie des fesses; que pouvait bien me vouloir la force publique en pareil moment idyllique ?
Un bonhomme, bonhomme et sexagénaire, m’enjoint de m’asseoir d’un geste calme, autoritaire et presque distrait à la fois.
Il me le demanda, je confirmai mon identité. Il me présenta la photo d’Océane, ma jeune et brune collaboratrice et j’attestai de sa personne. Il prit une cigarette et l’alluma sans mot dire. Je fis de même, ce qui l’intrigua, sembla-t-il ; à moins qu’il ne réalisât alors qu’il n’était pas vraiment chez lui.
Vite expédiées les convenances, recherche d’alibi, de proximité, de distance, puis il avança un mobile, de façon détournée, qui me laissa d’abord interdit, mais à quoi je sus répliquer : « ah, non, vraiment… aucune idée ».
Il m’avait présenté le portrait quasi cubiste d’une femme blonde au regard brouillé. Nos cigarettes consumées, un silence s’installa.
« N’étiez-vous pas à la vente de ce portrait, samedi dernier à Vannes ? » dit-il ensuite, en regardant ailleurs. Je lui affirmai me souvenir de la vente, mais pas de ce tableau.
Il soupira, me soumit un médaillon entre ses doigts jaunis par le tabac, le sourcil interrogatif
Je ne pus me départir d’un rictus. Une lumière lui vint de sous ses paupières grasses. Le portrait qu’il contenait pouvait bien dater du XVIIIème siècle. Je déclarai avec aplomb n’avoir pas connaissance de ce visage.
Il me questionna sur mes horaires, mes déplacements pour la nuit dernière. Je lui en exposai les détails. Il extirpa une nouvelle cigarette de son étui froissé, l’alluma, me regarda d’un air durement suspicieux, mais me proposa de quitter les lieux.
Rentré chez moi, je me demandai ce qui avait bien pu l’amener à faire le lien entre Océane, son aïeule, et le cambriolage de la galerie que j’avais commandité pour être exécuté la veille.
D’ici à ce qu’il le trouve… Il faudra encore qu’il le prouve !
Et où trouver Tiniak
C'est le genre d'enquête qui plairait à mes personnages, la Bavure et Ouatson!
RépondreSupprimerDans ta prose se cachent ces rimes dont tu ne peux te passer... et j'aime bien ça, Tiniak
Ben vouiche...
SupprimerPas moyen de réprimer cette inclination (que je m'amuse à distiller jusque dans mes courrier(l)s les plus administratifs #mohoho).
Zoubixes à la Bavure et Ouatson, hein ? ;)
Superbe écriture pour cette histoire nimbée de brumes et qui sent bon son Lupin malin.
RépondreSupprimerMerci @JCP, ton regard fidèle est toujours un plaisir.
Supprimercomme le dit l'ami Vegas mes deux policier Tardy et Dalban se seraient bien régalés à dénouer les fils subtils de cette histoire et à te passer les bracelets :o)
RépondreSupprimerl'écriture superbe, et le rythme qui demeure un peu dans la poLétique ... réussi l'ami !!
Ben, c'est que vegas et toi en étiez les principaux destinataires, aussiche. ;)
SupprimerA très bientôt plus vite que ça, l'ami.
Saisissant... une approche qui m'a plu.... plu, beaucoup plus, comme des vannes ouvertes en grand!
RépondreSupprimer