Et dire que….
Tout le monde le connaissait, moi, j'allais le rencontrer.
Il avait un visage avenant, de yeux brillants et de bonnes joues, un sourire permanent et un rire tonitruant.
Il était toujours habillé de la même façon, mais je suis sûre que sa garde-robe devait être remplie à craquer. Un choix de matières telles que velours, brocard, lin, cachemire...
Personnellement, je craquais pour ces bottes ! Noires vernies avec une boucle dorée, la classe !
Tout le monde le connaissait, tout le monde pensait à lui, tout le monde l'attendait avec impatience, tout le monde disait du bien de lui.
Cela devenait obsédant.
Tout le monde lui aurait donné le bon dieu sans confession.
Il est entré un jour dans ma vie, il y est resté six années, presque sept.
la première année, je ne me suis rendue compte de rien.
La seconde année, j'ai commencé à avoir peur, je ne comprenais pas ce qui se passait.
La troisième année, je hurlais à chacune de ses apparitions.
La quatrième année, je me suis dit qu'il était un fieffé menteur, qu'il me faudrait l'avoir à l'oeil, me méfier…
La cinquième année, j'en ai eu assez de ses mièvreries, de ses mensonges, de ses manipulations, de sa perversité. Je me suis dit qu'il était capable de damner un saint...
La sixième année, ah, la sixième année, j'ai craqué.
C'était un jour de fête. J'en ai profité. Je lui ai tout balancé en pleine figure
Devant tout le monde , je hurlai : « Salopard ! Salopard de la première espèce ! »
Je me suis avancée vers lui, les poings sur les hanches.
Je me suis déchaînée, je lui ai dit combien il m'avait déçu. Et que cette déception s'était amplifiée au fil du temps.
J'étais tout près de son visage et je m'époumonais :
« Je vous avais demandé une poupée et son trousseau, j'ai reçu un âne de chiffon,
Je vous avais demandé un château de princesse, j'ai reçu un puzzle de la Belle au Bois Dormant,
Je vous avais demandé une trottinette, j'ai reçu deux paires de chaussettes,
Je vous avais demandé une petite sœur, j'ai reçu un petit frère… »
Depuis l'âge dit « de raison » , je ne crois plus au Père Noël….
Le jour où le père Noël ne croira plus aux enfants, ce sera la fin des haricots!
RépondreSupprimerEtonnant effet miroir, non ?
RépondreSupprimerBien vu, et bien amené, tu m'as roulé jusqu'au bout, bravo !
RépondreSupprimerBelle idée ! Moi aussi, tu m'as roulée jusqu'au bout !
RépondreSupprimerégalement, tu m'as bien eu ; on avance dans le texte, l'homme inquiète, et puis ... surprise :o)
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup. Aussi, je me suis fait balader par ton histoire. La chute me réconforte sur la nature humaine mais, moi, je crois encore au père Noël. :)
RépondreSupprimerah ah !!!
RépondreSupprimertrès bien amené :)
Ah, Ah, Ah.... voilà que vous vous êtes fait avoir comme je l'ai été !!!
RépondreSupprimerMerci pour vos commentaires !