Nous devions raconter l'automne.
Me voilà donc partie en randonnée champêtre autour de mon village, comme j'avais l'habitude, mais cette fois dans ma tête.
Et je fais défiler la pluie, les champignons, les escargots jeûnant, les giboulées d'automne, le raccourci des jours, les châtaigniers, noyers, noisetiers, leurs fruits et les platanes, les feuilles oranges ou rouges, les sapins roux, les écureuils, le jaune, le brun, les soirées bien au chaud qui commencent, les chambres qui se refroidissent, mais mon l'imperméable marron protège aussi bien mon cartable !
Et puis la foire, celle de la Saint Martin, à "Bons" ..., et également l'odeur de craie humide, la terre sous les chaussures, les vaches sous la pluie, les flaques, les tas de feuilles, l'odeur de la grammaire, le bois de mon bureau, la plume gonflée d'encre et son buvard, sans oublier que le lever du soleil sur les vitres est plus bas et j'en passe.
J'enfile mes "perles" allègrement sans reprendre mon souffle, comme si j'offrais à ma maîtresse avec émerveillement toutes les beautés du monde...
...
- C'est aujourd'hui que l'on a nos copies :
"A C, je n'ai jamais entendu telle bêtise ! Où donc avez-vous vu des sapins roux ? J'aimerais bien savoir ! ..."
J'étais paralysée de honte. J'avais baissé la tête et je n'avais rien dit.
La chute est si ... particulière
Et ce n'est que plus tard que j'oserai chercher, après avoir quitté l'école de mon enfance à classe unique, son préau de bois peint et son encre violette ; car je les avais vu ces paquets d'arbres bruns. Oui oui, je sais j'y étais allée fort avec le "roux" et les sapins ! Le sapin de Noël qui sent bon ! C'est trop fort ça !
Mais quand même ! J'avais pas la berlue !
...
"Attention, mesdames et messieurs, vous avez devant vous un arbre bien particulier : le mélèze, Larix decidua.
"Attention, mesdames et messieurs, vous avez devant vous un arbre bien particulier : le mélèze, Larix decidua.
© Jean-Pierre Chasseau / ONF
"Comme les feuillus, je dore en automne et mes aiguilles tombent
Moi qui le croyais roux parce qu'il est plein d'écureuils!
RépondreSupprimerMerci Prunelles d'avoir dissipé le mélèze :)
Les écureuils sont si charmants !
SupprimerMerci Vega sur Sarthe
Tu as raison prunelles! Bien qu'ils ne me laissent jamais une seule noisette sur mes arbres, je les laisse tranquilles :)
SupprimerÇa réveille des souvenirs douloureux... - je m'étais fait mettre en dehors de la classe parce que j'avais été émue suite à une crise d'épilepsie d'un de mes compagnons de classe... La maîtresse s'était moquée de moi et de mon émotion. On a tous des souvenirs douloureux comme ça de nos classes de jeune enfance... Il n'y a rien de plus pernicieux que la moquerie gratuite, surtout devant une assemblée. M'enfin ! - magnifique texte en passant... ;o) - aussi en passant, ce n'est pas vous qui avez fait l'erreur mais bien votre prof.
RépondreSupprimerJ'ai pourtant pensé pendant longtemps que l'erreur venait de moi.
SupprimerCela m'a servi à être à l'écoute lorsque je suis devenue moi-même ... "maîkresse"
Une mésaventure qui rappelle des souvenirs, en effet, mais si joliment racontée... Les parfums de l'enfance, de l'automne, explosent, palpables à travers lignes. J'adore !
RépondreSupprimerC'est juste la joie de vivre qui ressort. Merci
Supprimer...avec le cyprès chauve, taxodium distichum bien entendu, celui des marais de Louisiane ou d'ailleurs.
RépondreSupprimerBelle composition.
Une jolie composition enfantine... suspendue à aux ciseaux redoutables des "maîtres"... ou comment anéantir les frimas poétiques....
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