Mon
ami, du moins ce qu'il en restait, avait salement "morflé". L'entour
de ses deux yeux commençait à virer gentiment du bleu marine au jaune foncé et
sa bouche, celle qui essayait de parler était gonflée comme une mangue mûre.
Une de ses deux jambes était plâtrée jusqu'à mi-cuisse et un de ses deux bras était
immobilisé dans une sorte de corset barbare. Pour couronner le tout il semblait
bien qu'il y ait aussi quelques traces de brûlures sur une bonne moitié de son
thorax... Je dois dire que vu son état, ce ne sont pas exactement ces mots qui
me seraient venus spontanément. Il a repris en bredouillant et en bavant:
Normalement, je devrais être mort, je ne comprends pas...
J'ai
pensé : Tu pourrais aussi être chez toi, tranquille, entier, va savoir. J'ai
demandé: Mais comment c'est arrivé ? Qu'est ce qui s'est passé pour que tu sois
dans cet état ?
Il
a essayé de raconter: Une connerie, c'est une sacrée connerie. Ça a commencé ce
matin, je n'ai pas entendu le réveil sonner et j'ai ouvert les yeux très en
retard. Dès que j'ai vu l'heure, j'ai bondi hors du lit et en posant mon pied
sur le petit tapis, il a glissé sur le parquet, j'étais pas debout que je
tombais déjà, en voulant me rattraper, j'ai filé de plus belle vers l'escalier
que j'ai commencé à dévaler n'importe comment, la tête la première, je crois
bien... Mettre le lit si près de la porte de la chambre, je savais que ce
n'était pas Feng shui, je l'ai toujours dit ça se vérifiait, ma tête a tapé sur
quelques marches, un bras est resté coincé sur la cinquième et c'est sur le
petit palier que j'ai dû me briser le fémur, quoiqu'il en soit, je suis arrivé
en bas le bras droit bien tordu, mon épaule n'a pas résisté, après un moment de
calme et de douleurs, j'ai voulu me relever, mal m'en a pris, j'étais comme une
pile de linge après un programme essorage, j'ai un peu attendu qu'un miracle se
produise, tu parles, rien ni personne, comme toujours dès qu'on demandait un
truc qui sortait un peu des demandes habituelles, décidément, il ne fallait dans cette vie compter que sur
soi-même, j'ai dû me lever pour attraper le fixe dans la cuisine et appeler les
secours, en m'appuyant à je ne sais quoi, je suis arrivé jusqu'à mi-chemin
seulement c'est là qu'en prenant appui sur la crédence, la prise s'est dérobée,
je suis retombé et dans ma chute, j'ai détruit, les pompiers me l'ont confirmé
plus tard, trois des quatre boutons du gaz de la cuisinière, qui a commencé, le
gaz, à se répandre gentiment dans la pièce. Je n'ai rien senti, autant te le
dire de suite mais c'est bien ce qui a provoqué cette explosion qui est venue
plus tard, et qui a détruit la maison et celle des voisins, je te passe les détails... Voilà pourquoi, je
dis que j'ai eu beaucoup de chance et que je devrais être mort... Heureusement
que j'avais mon grigri avec moi...
Ah
tu peux le dire, j'ai fait... En vrai, j'avais du mal à imaginer ce qui aurait
pu arriver sans...
question de point de vue !
RépondreSupprimerexcellent :)
L'effet papillon est toujours plus dangereux quand il commence en haut de l'escalier :))
RépondreSupprimerQuelle gamelle !
RépondreSupprimerben dis donc, quelle aventure de dingue ... heureusement que le gri-gri l'a sauvé :o))
RépondreSupprimerQuelle histoire rocambolesque !
RépondreSupprimerMais au fait, c'est quoi son gri-gri porte-poisse ? Une peau de crapaud ? Une poupée criblée d'aiguilles ? L'a dû se tromper je crois.
Bon, il lui restait tout de même encore pas mal de souffle pour raconter ses mésaventures avec tant de verve...
RépondreSupprimerDu coup, cela me rappelle une petite blague...
On garde le début du texte jusqu'à la question: "J'ai demandé...:
- Mais comment c'est arrivé?
- Ben, j'ai pris le bus....
- Mais enfin, on n'est pas amoché de la sorte en prenant le bus !
- Si... j'ai pris le bus.... en pleine poire !
Blague à part, j'ai aimé cette chronique très hospitalière !
Ah, ben toi ! quand tu mets les gaz, ça pète ! :D
RépondreSupprimer@ Marité Chut ne le répétez à personne c'est une hgubhfffiev à plumes...
RépondreSupprimerA tes souhaits ! ^^
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